Office Malien de l’Habitat : La tête hors de l’eau

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La gouvernance actuelle de l’Office malien de l’Habitat (l’OMH) est en place depuis janvier 2019. Elle a mis les ressources humaines au cœur de sa stratégie de relance des activités. Une stratégie visiblement payante.

 

En 2018, l’OMH trainait une dette colossale liée aux conventions signées entre 2015 et 2016 dans le cadre des projets de logements sociaux réalisés en Partenariat Public-Privé (PPP) qui ont induit un endettement effectif et potentiel de plus de 300 milliards de F CFA ; une tension chronique de trésorerie qui a entrainé une accumulation de dettes fournisseurs pour près de 4 milliards de F CFA au titre des exercices 2016 à 2018, de nombreux chantiers en cours avec plus de 6 000 logements inachevés avec pour conséquences un montant très élevé de manque à gagner. A ceux-là, on peut ajouter des impayés sur les recettes de loyers des logements sociaux pour plus d’un milliard de F CFA à fin décembre 2018.

Malgré tout cela, en janvier donc, la nouvelle direction a adopté des mesures urgentes en faveur de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Le sombre tableau ne se limitait pas à cet aspect. L’OMH manquait d’un service de contrôle interne et d’un Commissaire aux comptes, des lacunes qui peuvent même expliquer le fait qu’au cours de l’année 2018 et début 2019, l’OMH avait perdu la confiance de ses partenaires notamment bancaires, l’empêchant de faire face à des dépenses de première nécessité telles que le règlement des factures d’eau et d’électricité, de certaines charges de personnel ainsi que des charges fiscales et sociales (cotisations retraites prélevées sur salaires).

En plus de l’absence de contrôle interne et de commissaire aux comptes, l’OMH trainait de nombreux problèmes organisationnels et l’inefficience des systèmes informatiques. Cette lacune avait entraîné le traitement inefficient des opérations qui restent fortement tributaires de l’intervention manuelle et deux années de retard dans la tenue de la comptabilité.

C’est ainsi qu’à la suite d’un audit organisationnel et des ressources humaines, la nouvelle Direction générale de l’office a entrepris en 2019, un vaste chantier d’assainissement de la situation financière avec la réduction des dépenses non essentielles qui ont permis de prendre de nombreuses mesures en faveur des ressources humaines. Ces chantiers ont également porté sur la formalisation et l’adoption de la charte du personnel ; la mise en place d’un dispositif d’évaluation axé sur les performances dans la perspective de concevoir un plan de carrière pour chaque agent ; l’élaboration d’un plan de formation triennal ; le règlement effectif des impayés enregistrés sur deux années consécutives au titre des impacts financiers des avancements du personnel ; le règlement des arriérés enregistrés pendant deux ans du coût de la bonification des charges d’intérêts sur les prêts équipements contractés par les salariés. On peut également citer la poursuite du dispositif de prêt accession à la propriété pour le personnel ; le règlement des impayés enregistrés sur deux années au titre des impôts et des cotisations retraites prélevés sur les salaires du personnel, non reversé aux impôts et à l’INPS.

 

Des outils de gestions transparentes

Pour une meilleure supervision des activités et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la Direction générale s’est appuyée sur des cabinets de conseil et a procédé au recrutement, depuis 2019, d’un auditeur interne pour assurer une meilleure supervision des activités et le suivi des recommandations des structures de contrôle. Le processus de recrutement a été réalisé grâce à un appel à candidature publié dans le quotidien national L’Essor et piloté par un cabinet de ressources humaines. Un ingénieur informaticien, recruté dans les mêmes conditions, a été supervisé par une commission interne composée de représentants de la Direction générale et du Comité syndical qui a établi un rapport à la fin des travaux.

Ce recrutement répondait à l’impérieuse nécessité de renforcer la sécurité des données sensibles dont l’établissement est dépositaire, d’assurer son indépendance informatique et de veiller à la continuité du service. En effet, l’équipe informatique de l’OMH ne comptait avant l’arrivée du nouveau recru en décembre 2021, aucun ingénieur informatique depuis la mise en congé de formation en 2018, de l’ancien responsable informatique qui doit par ailleurs faire valoir ses droits à la retraite dans quelques années. La Direction, pour permettre l’exécution de certaines opérations, a été obligée de faire venir ce dernier de l’étranger à deux reprises, entrainant des surcoûts liés aux frais de voyage ainsi qu’une prorogation de ses congés de formation.

En outre, pour assurer une meilleure collaboration avec les représentants du personnel, la Direction générale a rendu opérationnel pour la première fois depuis sa constitution, le Comité de gestion où siègent des membres du Comité syndical aux côtés de la Direction générale pour délibérer sur les sujets inscrits à son ordre du jour.

 

Alexis Kalambry

 

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