Odeur de magouille à la mairie de Dialakorodji : Oumar Guindo rompt le silence

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Après une panoplie d’accusations et des tracasseries devant le Pôle économique et le tribunal administratif, le maire Oumar Guindo a, au cours d’une conférence de presse,  décidé de briser le silence et d’apporter sa version des faits sur 3 grandes situations qui font objet de « rumeurs » dans sa commune. Il s’agit de l’affaire du centre de santé Asaco-dia, le retrait de signature à son adjoint et le conflit entre N’déguédo Niaré et Siracoro-Niaré. 

« Vraiment, ce n’est pas dans mon habitude de parler. J’ai toujours laissé les actes posés parler à ma place. Mais, à ce stade, je pense qu’il faut aussi que je donne ma version des faits. Nous avons tous une famille. Des Familles, des amis et des collaborateurs. Qui sont directement ou indirectement touchés si certains propos circulent sur nous, sans qu’on donne à notre tour, notre version. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à ce que vous soyez là et que je donne ma version », a lancé le maire Oumar Diallo au cours d’une conférence de presse.

Il est surtout revenu sur la question de transfert de compétence entre l’Etat et les Collectivités qu’il représente en tant que maire pour expliquer « l’histoire de retrait de signature » qui défraie la chronique et aussi devant le tribunal administratif pour excès de pouvoir. Il s’agit de cette partie où le maire a retiré toute compétence de signature à son 1er adjoint Fousseini Sidibé. Pour justificatif, Guindo présente à la presse, une attestation de vente de parcelle légalisée par son adjoint. A ses dires, il n’a jamais donné cette compétence à son adjoint parmi les actes délégués à ce dernier. Ni à personne d’autre. « Je suis le seul qui légalise ici », précise le maire. Et que cela pourrait le rattraper, si l’adjoint allait commettre des erreurs. Pour cet acte de retrait de signature, le maire se prévaut de l’article 58 du code des Collectivités qui prévoit que le maire peut déléguer et retirer certaines compétences à ses adjoints par arrêté municipal. A l’en croire, en plus d’être habillé en tyran pour cette précaution, il est aussi devant la justice administrative pour excès de pouvoir.

En ce qui concerne la question de la gestion du Centre de Santé communautaire (Asaco-dia), avec Cheick Keita, Oumar Guindo affirme avoir travaillé sous l’égide d’une large concertation avec la société civile, les notabilités religieuses et coutumières et même la préfecture de Kati dans un premier temps. L’édile a relaté qu’en ayant reçu des plaintes sur le fait que le président du Centre de santé aurait radié son trésorier sans assemblée générale, a d’abord, envoyé au consensus avant de saisir la préfecture de Kati. En réponse, la préfecture lui a suggéré, selon lui, de prendre les mesures nécessaires et que c’était légal. « C’est après cette réponse que j’ai convoqué une assemblée générale qui a fait trois recommandations : la dissolution du bureau existant, l’audit de gestion et la mise en place d’un bureau transitoire de 6 mois. C’est tout ce que j’ai fait. Après la mise en place du bureau, le préfet m’a écrit pour me montrer son désaccord. Mais rien n’était de moi. C’est à l’issue d’une assemblée », se défend le maire Guindo. « Je suis trahi », dit-il, avec regret.

Des jeunes à qui il aurait accordé une alliance pour qu’ils soient dans la mairie et l’aider à gérer sa commune, des plaintes, des commentaires et aussi des leçons de vie, Oumar Guindo touche le dossier de N’Déguédo-Niaré. Un dossier sur lequel, il s’est grandement abstenu à cause de la lourdeur et la sacralité de l’histoire et du voisinage, a-t-il ajouté. « C’est un dossier purement judiciaire. N’Déguédo-Niaré qui relève de ma Commune a gagné un procès de dernier recours devant la Cour suprême contre Sirakoro-Niaré qui relève de Kati. Tout mon péché, c’est d’avoir entériné l’exécution d’une décision judiciaire qui n’a reçu aucune opposition », insiste-t-il. Et de préciser : « c’est politique. Purement et simplement politique ».

A ses dires, les jeunes qui le secondent ont juste été inspirés de ce principe administratif. « Si le maire principal n’est plus. Son adjoint le remplace ». « Ils veulent tout faire pour me voir partir. J’ai reçu des plaintes sous anonymat au Pôle économique. Après, je découvre que ce sont mes propres collègues qui veulent me ruiner. C’est juste décevant », a-t-il insisté.

Concernant les suspicions de détournement de plus de 3 milliards de F CFA, il riposte avec un sourire simple. « Je vis en général de consultation pour des ONG même si je reconnais que le privilège de maire me rapporte aussi. Je suis un retraité. Je prends ma pension. Donc sur ces 3 milliards de F CFA, j’attends que des preuves. Les rumeurs à  elles ne suffiront pas », assure-t-il, avant de revenir sur les bulletins rouges. « Cette histoire de bulletins rouges, c’est aussi bien leur astuce. J’ai juste rendu service à des gens, les leurs, qui avaient perdu leur ancien bulletin. Sinon, c’est le nouveau qui est utilisé pour les nouveaux traitements », a expliqué M. Guindo.  « La mairie en tout pour tout comme budget ne dépasse pas 300 millions de F CFA», a laissé entendre le maire.

Il a aussi promis d’aller à l’offensive dans certains cas. L’audit provisoire du centre de santé aurait révélé plus de 60 millions de Franc CFA volatilisés sans justificatif. « Nous avons d’autres choses. Dans les jours à venir, les gens le sauront », a-t-il promis. « Ce sera à la population de Dialokorodji de me juger et si quelqu’un doit m’accuser, il doit le faire avec des preuves et non sur des rumeurs, conclut le chef élu de la Commune rurale de Dialokorodji », conclut le maire Guindo.

Koureichy Cissé 

 

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