Lotissement de Kabalabougou et de Mamaribougou : Le Gouverneur de Koulikoro et le Préfet de Kati pointés du doigt

0

Décidément, certaines mauvaises pratiques ont la vie tenace. En effet, avec l’adhésion de certains hauts cadres dits d’une autre époque à cette fraude foncière autrefois uniquement “réservée” à certains Maires et conseillers sans scrupules, le cercle restreint des “monstres” du foncier, ou du moins des spéculateurs fonciers, s’agrandit davantage. Aussi pointe-ton aujourd’hui du doigt le Gouverneur de la région de Koulikoro et le Préfet de Kati qui, au lieu de s’ériger en défenseurs de la loi, la violeraient plutôt en s’illustrant dans les dites pratiques.

 

           

Aussi est-on tenté de se poser la question : A quel “saint” donc se vouer si ceux qui sont chargés d’appliquer la loi sont ceux-là mêmes qui sont les premiers à ne pas l’appliquer, pire à la violer? Comme pour dire : “Faites ce que je vous dis, mais ne faites pas ce que je fais“…

           

Précisons, en passant, que les localités de Kabalabougou et de Mamaribougou font partie de la Commune du Mandé (cercle de Kati, région de Koulikoro).

 

Mais de quoi s’agit-il donc ?

Dans son Arrêté N°09-076/GRKK-CAB du 27 Octobre 2009, le Gouverneur de Koulikoro indique en substance : “Sont approuvés au profit du cercle de Kati, à titre de réhabilitation, les lotissements des villages de la commune rurale du Mandé ci-après : Kabalabougou : planches I, II, III et IV, pour une superficie totale de 130 ha 02 ca 55 ; Mamaribougou : planches I, II et III, pour une superficie totale de 263 ha 81a 65 ca… Les travaux seront réalisés conformément aux plans de réhabilitation approuvés par la Direction Régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat de Koulikoro”…

           

Un Arrêté qui soulève bien des interrogations. Entre autres : un Gouverneur peut-il décider la réhabilitation d’un village sans une délibération du Conseil communal sur la question? Peut-on procéder à l’exécution d’un projet de réhabilitation sans un plan approuvé ?

           

Dans tous les cas, aux dires de certains habitants de Kabalabougou et de Mamaribougou, les opérations de lotissement de ces deux localités sont en train d’être effectuées par un géomètre, de surcroît non expert (ce qui est également contraire à la règlementation en vigueur), en complicité avec une commission fantôme pilotée par le Chef de village de Kabalabougou en personne, M. Chaka Traoré, et ses proches.

           

Soulignons, en passant, que ladite commission, qui se fait appelée “commission locale de lotissement de Kabalabougou” est du coup décriée par ses populations. C’est donc au regard de cette pratique illégale qui, selon elles, relève de la machination du Gouverneur de Koulikoro et du Préfet de Kati, que le Maire de la Commune du Mandé a introduit une requête auprès du Tribunal Administratif de Bamako au motif que le Préfet et le Gouverneur de région font fi des doléances de la Commune et décident de la réhabilitation sans une délibération du Conseil communal sur la question, et que les plans de réhabilitation de Kabalabougou et Mamaribougou n’ont jamais été approuvés conformément à la règlementation en vigueur. Mais comme on peut le prévoir, le Préfet de Kati, qui a reçu communication de la requête, n’a pas daigné participer à la procédure.

           

Aussi, le Tribunal Administratif de Bamako, dans son jugement N°261 du 11 Décembre 2009, tout en qualifiant les actes du Gouverneur de Koulikoro et du Préfet de Kati, d’excès de pouvoir, ordonne le sursis à exécution de l’Arrêté N°09-076/ GRKK-CAB du 27 Octobre 2009 du Gouverneur de la région de Koulikoro, portant approbation à titre de réhabilitation des lotissements de Kabalabougou et de Mamaribougou, Commune rurale du Mandé, cercle de Kati, région de Koulikoro, jusqu’au règlement du litige ; au fond, ordonne la restitution de la consignation versée, déduction faite des frais de procédure ;…

           

 Mais hélas, on apprend que malgré cette décision de justice, les opérations de lotissement continuent leur bonhomme de chemin dans les deux villages, et cela, en complicité avec le Gouverneur de Koulikoro, le Préfet de Kati et la prétendue “commission locale de lotissement”.

           

Aussi, l’intervention des plus hautes autorités et du pays s’avère plus que nécessaire afin d’éviter tout débordement social éventuel. Et pour cause : selon certains de ses habitants, les populations des deux localités menacées sont déjà sur le pied de guerre, si jamais la décision de justice arrivait à être violée.

Moussa TOURE

Commentaires via Facebook :