Litige foncier en commune V : Un ancien maire dépossédé des ses concessions

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Après les années post révolution du 26 mars 1991, notre pays est entré dans la phase électorale, avec les municipales en janvier 1992. Si vous-vous mettez à parler de Monsieur le Maire de la commune V, à quiconque vit sur son territoire de la commune V, il vous dira qu’il le connaît, pour ne pas dire bien même. Elu à l’issue des élections municipales de janvier 1992, il a fait deux mandats comme conseiller municipal à la mairie de la commune V.

C’est au cours de ses deux mandats qu’il a pu se réaliser assise financière en dénichant trois lots de parcelle de terrain dans un des quartiers libres de la commune V. Par quel moyen légal ? On ne le sait pas encore. Toujours est-il que, quelques années plus tard, vont débuter les problèmes pour notre cher maire.

D’abord en 2008, pendant qu’il avait construit une très belle villa sur la parcelle et y vivait paisiblement sa vie de retraité actif, qui n’est jamais au repos -car menant une activité d’agent immobilier, vendant des terrains partout et chaque jour-, c’est alors que débarque un malien de  l’extérieur en provenance d’Espagne et qui prétend être le propriétaire de la parcelle sur laquelle est construite la villa de notre Maire à Kalaban-Coura.

Sans détour ni fioritures, Monsieur le maire préféra laisser l’affaire entre les mains de la justice, jusqu’à la fin de la course contre la montre de l’espagnol, qui a finalement pris le dessus. Et la justice, en décidant d’accorder un sursis à Monsieur le maire, ne lui imposait rien d’autre que la restitution des sommes investies dans la construction de sa villa. Ce qu’il accepta et demanda un délai raisonnable pour qu’il puisse terminer la construction d’une nouvelle villa, sur une autre parcelle non loin de son ancienne demeure.

Imaginez-vous un peu ce qui va se passer. C’est en effet dés le premier jour où monsieur le maire avait fait acheminer du gravier sur la  parcelle, qu’un colonel de l’armée se présenta à lui, en lui demandant de ne pas poursuivre de construction sur la parcelle indiquée. Et pour cause, ce serait lui le propriétaire légitime de cette parcelle en question, et qui serait un legs de l’héritage de lui et de ses deux sœurs.

De la part de leur défunt de père, qui avait été un ancien de l’armé Française. Ils ont été les principaux bénéficiaires à l’époque des lots distribués dudit quartier : un don du président feu Daba Modibo Keita (paix soit à son âme).

Le dernier mot du colonel avait eu le mérite d’être très clair ; mais monsieur le Maire ne trouva rien d’autre à riposter qu’à s’entêter à construire sur la parcelle en question. Se disant in petto, en lui-même, qu’en cas de procès, s’il venait à gagner le procès, il ne lui restituerait pas un rond, puisqu’un homme averti en vaut deux dit l’adage.

«Ba maire», comme on l’aime à le surnommer de façon emphatique, très sûre de lui et de son statut d’ancien élu, ne voulut rien entendre et a donc continuer ses travaux de construction sur le site litigieux.

Au début de l’année 2010, au bout du petit matin, deux véhicules 4/4 remplis d’agent des forces de l’ordre se garèrent devant la porte de monsieur le maire. Les consignes  manifestées alors étaient strictes et fermes : il fallait déloger immédiatement la famille se trouvant dans la concession. Or il se trouve que depuis un certain temps, monsieur le maire s’était déjà retrouver au tribunal avec le colonel. Et le pire c’est quoi ? C’est qu’il avait déjà perdu le procès, mais n’avait absolument rien dit à personne. Même pas à ses enfants. A chaque fois, il déchirait les préavis que lui envoyait le tribunal.

Les agents, sans ménagements aucuns, ont donc mis un point d’honneur à mettre les bagages et les hommes vivant dans la maison, devant un public ébahi et étonné d ce qui se passait là sous leurs yeux et qui ne comprenait rien au spectacle humiliant auquel ils assistaient en badauds et passants.

C’est alors qu’il eut l’idée géniale d’aller se réfugier chez son gendre, à qui il avait donné une troisième parcelle en entendant que la situation financière de ce dernier ne se stabilise au fil des années. Celui-ci avait d’ailleurs versé une somme importante à son beau père, pour avoir la propriété de la parcelle en question. Cette fois ci, ils ne sont pas allés au tribunal, mais il passera quelques jours avec son gendre, dans la même cour, avant de trouver une maison en location quelque part dans Bamako.

 

Jusqu’à présent monsieur le maire continue son activité de vendeur de parcelle alors qu’il est en location et a perdu trois lots dans la foulée. Disons pour tout retenir que : «construire sur du sable est un château sans espoir»

 

Issa SIDIBE  


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