Litige foncier à Safo : Des Maliens de l’extérieur interpellent l’Etat

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Les coopératives d’habitat des Maliens de l’extérieur regroupés au sein d’un collectif ont animé une conférence de presse à la Maison de la presse de Bamako, le samedi 16 octobre 2021. L’objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale sur le problème de litige foncier à Safo qui l’oppose à l’Agence immobilière Ibrahima Coulibaly. Modibo Kane Diallo et plusieurs autres victimes de cette spéculation foncière interpellent l’Etat.

Répondant tous au nom du collectif, les conférenciers ont apporté un éclairage sur le litige foncier à Safo qui implique certains de leurs camarades établis à l’extérieur. Le collectif rassemble les coopératives d’habitat des Maliens de l’Angola et du Burkina Faso, l’association Binkouda de France et l’association pour la réinsertion des Maliens de l’extérieur.

Selon Modibo Kane Diallo, président de l’association pour la réinsertion des Maliens de l’extérieur, la situation concerne les cinquante-sept hectares réceptionnés dans le cadre du programme d’attribution de parcelles à usage d’habitation aux Maliens de l’extérieur, initié par l’ancien président feu Amadou Toumani Touré. A cela, il ajoute que ces parcelles ont été attribuées par l’arrêté du gouverneur de Koulikoro. Il rappelle également que ces parcelles ont été achetées et portent des permis d’occupé. « A l’époque, j’étais maire et accompagnateur du préfet du cercle de Kati, dans l’exécution des travaux d’attribution », a témoigné Moriba Traoré, l’ancien et premier maire de Safo.

Modibo Kane Diallo a rapporté que depuis 2019, le collectif fait face à une plainte au niveau du tribunal administratif de Bamako de la part de l’agence immobilière Ibrahima Coulibaly, pour spéculation foncière sur sa propriété coutumière de vingt-six hectares, sise à Dougouraba-coro. Un droit coutumier confirmé par le tribunal de la grande instance de Kati, en date du 29 mai 2017 à la suite du jugement N°261.

Selon Modibo Kane Diallo, face à cette tentative d’expropriation, le collectif a saisi qui de droit pour trancher. « Le 30 août 2021, nous avons reçu une lettre du directeur national des Domaines, disant que ses services spécialisés après des investigations ont confirmé la propriété des Maliens de l’extérieur sur la zone objet du litige. Par conséquent, après le rendu de la justice, il nous conseille des voies et moyens judiciaires en vue de faire constater la nullité des opérations irrégulièrement effectuées », a soutenu le secrétaire exécutif du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, dans sa lettre du 5 octobre 2021 adressée  au ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine.

Malgré tout, la situation ne s’arrange pas. Certains ont vu leurs concessions démolies, d’autres ont été parfois expulsés violemment du site. « J’ai été chassé par les gros bras engagés par l’agence immobilière », a déclaré Youssouf Diakité de la coopérative d’Angola.

Pour une résolution définitive du conflit, le collectif entend participer aux Assises nationales pour porter l’information au plus haut sommet. « Nous interpellons l’Etat à travers notre ministre de tutelle et l’ensemble des départements concernés », a lancé Modibo Kane Diallo.

Au-delà de cette plainte, Modibo Kane Diallo fait savoir que le collectif sera entendu par le Tribunal administratif de Bamako, le 15 novembre prochain, pour répondre à la plainte de Makan Samoura, un autre propriétaire du droit coutumier sur le même site qui revendique soixante-dix hectares.

Boubacar Idriss Diarra, stagiaire

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