Litige foncier à Kabala Sud Extension : La tension monte

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Mohamed Ali Bathily
Mohamed Ali Bathily interpellé

Depuis quelques années maintenant, la population de Kabala Sud Extension est opposée à un certain Bouréhima Coulibaly, marabout de son état et résidant à Fana, autour d’un espace public réservé à la mosquée et à une Médersa. Voyant que le marabout, par l’intermédiaire de son fils Mamadou, avait entrepris des travaux de construction d’une Médersa sur une moitié du site, les habitants se sont contentés de la deuxième moitié pour bâtir une mosquée, comme cela est prévu dans le plan de lotissement. Mais l’appétit venant en mangeant, le marabout leur a d’abord proposé de le laisser édifier la mosquée à ses frais, mais à la condition qu’il fasse venir d’ailleurs son imam à lui. Dignité oblige, cette proposition suspecte a été rejetée par les habitants. Lesquels ont préféré se cotiser et mettre à contribution d’autres bonnes volontés pour construire leur petite mosquée. Ils ont estimé cette proposition insultante dans la mesure où, si c’est simplement pour servir la cause de l’islam, il suffirait de construire la mosquée et la mettre à la disposition des fidèles.

La proposition du marabout laissait tout simplement deviner qu’il bénéficiait d’un financement occulte et que ses bailleurs imposaient cette clause. Une clause qui montre clairement que les bailleurs veulent inculquer et propager un autre mode de pensée. Comme on le voit de plus en plus dans notre pays avec ce que cela donne déjà comme conséquences : extrémisme religieux notamment. Cette offre rejetée, le marabout est revenu à la charge pour clamer cette fois-ci sa propriété absolue sur le site, qui fait partie des Equipements collectifs prévus dans le plan du quartier : marché, centre de santé, mosquée, médersa, école, espace vert…Alors s’engagèrent des débats interminables et sans issue. Le marabout finit par convoquer des représentants de la population à la gendarmerie de Kalanbancoro. Dont il a visiblement bénéficié de la complicité, puisque celle-ci fit son jeu en intimidant ces représentants à renoncer à leur mosquée. Au profit du marabout qui, c’est important de le souligner, ne réside même pas dans le quartier, mais à Fana et, semble-t-il, à Missabougou.

On aura tout vu dans ce pays. À la suite de cette victoire, les fidèles furent contraints d’abandonner la mosquée qu’ils ont pourtant bâtie avec leurs maigres ressources et les contributions volontaires. Mais par la grâce de Dieu, Moussa Mara, alors Premier ministre, fit remettre l’édifice à la disposition de ses propriétaires légitimes. Mais le départ de Moussa Mara de la primature n’a rien arrangé pour les habitants de Kabala Sud Extension. Le marabout revint à la charge, apparemment avec la complicité de la préfecture de Kati, et notamment d’un certain Moussa Camara, chef de la subdivision urbanisme à la préfecture. Celui-ci ne cesse de clamer que l’ex préfet, M. Sylla, a attribué le site au marabout. Pourtant et paradoxalement, lui-même (M. Camara), à la suite d’un procès de constatation d’huissier de justice, avait adressé un Procès verbal au président du tribunal de 1 ère instance de Kati (Juillet 2014, bordereau n° 248) avec comme observations : «Pour autorisation de la démolition des travaux exécutés illégalement dans les sites réservés aux équipements collectifs dans le plan de lotissement de Kabala Sud et Sud Extension».

La Direction régionale de l’urbanisme et de l’habitat a eu ampliation de ce procès verbal de constat, d’infraction de constructions non autorisées à Kabala-Sud et Sud-Extension. Depuis, les choses sont restées en l’état, les fidèles continuant à fréquenter la mosquée. Mais comme indiqué plus haut, Moussa Mara n’étant plus à la primature, le marabout (qui a l’habitude de soutenir devant des représentants de la population qu’il a de l’influence aux niveaux de la ‘’ Sécurité, de la justice et des Domaines’’) a repris du poil de la bête. Il y a quelques mois de cela, en effet, il parvint à embarquer le procureur du tribunal de Kati dans son jeu. Celui-ci s’est permis (voir notre dernière parution) de convoquer deux paisibles citoyens du quartier et menacer de les mettre en prison s’ils n’arrêtaient pas leur ‘’entreprise’’.

Leur ‘’entreprise’’, c’était tout simplement qu’ils auraient déchargé du sable près de la mosquée et qu’ils auraient donc ‘’l’intention’’ d’entreprendre des travaux sur la mosquée. Ce qui était archifaux. Le sable dont il est question était prévu pour un autre chantier dont ils ignoraient jusqu’au propriétaire. Les deux personnes menacées sont en l’occurrence, un fermier et un briquetier. Lesquels n’ont ni un mandat de la population, et encore moins les moyens financiers pour bâtir à eux seuls une mosquée. Voilà ce qu’est un abus : menacer deux pauvres habitants pour satisfaire les désidératas d’un soi-disant homme de Dieu. Sur lequel le procureur aurait mieux fait d’enquêter pour élucider ses véritables motivations en voulant vaille que vaille construire une mosquée et ‘’importer’’ un imam que les populations bénéficiaires ne lui ont nullement demandés. C’est à cela que le procureur aurait dû s’atteler au moment où notre pays est la cible privilégiée des jihadistes et autres terroristes de tous bords. Toujours est-il que, depuis, la population a, une fois de plus, renoncé à sa mosquée.

Depuis lors et à ce jour, les fidèles prient en plein air, bien avant le mois de carême, pendant et même après, donc sous la pluie parfois. Par ailleurs, alors que les habitants se sont abstenus de tous nouveaux travaux sur la mosquée depuis une injonction de la préfecture, le marabout Bouréhima Coulibaly et son fils Mamadou, tous de Fana, n’ont jamais arrêté les travaux. Depuis quelques semaines, ils ont entrepris de clôturer le site comprenant et la mosquée et la médersa. Quel culot ! Or, théoriquement le dossier est pendant devant le tribunal de 1ère instance de Kati, si l’on s’en tient du moins au P.V. adressé à son président. Pire, devant le site, le marabout a implanté une plaque avec un numéro d’autorisation de construire datant de 2015.

Comment un service public a-t-il pu délivrer une autorisation de construire au moment où le dossier litigieux est devant la justice ? La réponse à cette question se trouve certainement à Kati qui devra la fournir prochainement à la justice. En effet, la clôture du site a de nouveau fait monter la tension chez la population. Elle a adressé une correspondance au préfet de Kati lui expliquant la situation qui prévaut. La population espère que les autorités compétentes prendront toutes leurs responsabilités dans les meilleurs délais, notamment pour faire arrêter les travaux en cours et lui restituer sa mosquée. Autrement, elle n’exclut pas de faire usage de la force populaire pour rentrer en possession de ce qui lui revient de droit.

Les ampliations ont été faites à tous les services concernés ou presque : La préfecture, les ministères de l’Administration territoriale, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Affaires religieuses, de la Justice, le Haut Conseil Islamique, la Sécurité d’Etat, la Mairie de Kalabanbancoro, les Directions nationales et régionales des Domaines et de l’Urbanisme, la gendarmerie de Kalabancoro, etc. Il faudrait donc s’attendre à ce que les jours et semaines à venir soient mouvementés en raison de la détermination d’une partie (la population) et l’influence supposée du marabout auprès de certaines autorités. Qui sortira gagnant de l’empoignade ? La réponse saute à l’œil si c’est le droit qui va être dit. En effet, selon les textes, une place publique ne saurait être détournée de sa vocation initiale et attribuée à un tiers qu’avec l’autorisation du Conseil des ministres, doublée de l’accord de la population bénéficiaire. Quand on sait que, de surcroît, le marabout ne réside même pas dans le quartier voire à Bamako même, il ne devrait pas y avoir de match.

Mais, nous sommes au Mali, et fort de son soi-disant statut de marabout, le monsieur se montre serein car il disposerait de relations haut placées. Les mois prochains devraient nous édifier. La population est en passe de s’assurer les services d’un avocat et de solliciter une fois de plus l’ancien PM, Moussa Mara. Elle est déçue que depuis plusieurs mois, ses représentants n’arrivent pas à rencontrer le ministre Bathily, réputé être un défenseur des pauvres en matière foncière.

Haidara

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2 COMMENTAIRES

  1. He a sera ni na et si vous population vous refuser de prier dans cette mosquer et d’inscrire vos enfants a cette medersa ?

  2. Je vous remets en ligne mon analyse de février 2012 sur la situation du Mali et l’attitude des candidats à l’élection présidentielle avortée d’avril 2012 (dont IBK).

    ********

    La danse des masques:

    Ça y est, à un peu plus d’un mois des élections d’avril 2012 ce n’est plus la douleur du terrorisme et du banditisme que vit le septentrion malien, mais c’est carrément un pays divisé en deux.

    Des organisations terroristes et criminelles comme l’aqmi et autres Ançar Dine (le mnlaqmi ayant explosé depuis peu) ont reçu sans trop de mal (pour eux pas pour nous) à déloger l’armée malienne (qui n’est plus que l’ombre d’elle même après 20 ans de bouffecratie autorisée à des généraux vauriens) de Tessalit, Menaka, adaramboukane et bien d’autres localités des trois régions du nord.

    Ce n’est plus la perte des recettes touristiques, qui nous préoccupe, mais la perte tout court de nos trois régions du nord grâce au laxisme d’état avec en prime 200 000 maliens jetés sur le chemin de l’exil et montrant à la face du monde la détresse qui est la notre.

    Nous en tremblons déjà de frissons, à l’idée qu’on a plus d’armée pour y faire face sans l’aide américaine et autres pays amis alors que c’est minimum (100*20= 2000 milliards de francs Fcfa d’argent public qui ont été dépensés par nos généraux vauriens depuis 20 ans dans cette armée).

    Il y a de quoi se poser la question où est parti l’argent?
    Tous ces milliards pour le “repli stratégique”?
    C’est quand même impressionnant!!!

    Après la grande bouffe de l’argent du fonds mondial, sidéens, paludéens et tuberculeux sont laissés à leur triste sort car, comme disait Alpha Blondy “Wari Bana Guelèya bè bèkan”.
    Surtout “Wali Wari”, l’argent d’autrui, Oh my God! “Aramou do” pour reprendre l’expression d’un imam du quartier.

    L’école, quant à elle, cherche toujours sa voie, entre surenchères et irresponsabilités, avec un enseignement supérieur dans l’agonie. Moi, ça me donne la chaire de poule.

    La formation de qualité et l’emploi salarié sont, depuis belle lurette, un luxe de plus en plus inaccessible pour la jeunesse malienne.
    Il est loin le temps où les présidents Felix Houphouet Boigny et Oumar Bongo accueillaient à bras ouverts les instituteurs maliens.

    La grande saignée de “l’initiative poches”, oh pardon, “l’initiative riz” et autres forfaits des “bouffecrates” s’ils ont permis à nos “nouveaux riches” de se retrancher dans des états majors politiques avec leurs butins (recouverts du sang malien), ils n ‘ont pas permis au Mali d’avoir son auto suffisance alimentaire, tant promise.

    Et c’est avec le coeur serré que les maliens ont regardé ATT, à Niamey, participer à l’appel à l’aide internationale pour nourrir les maliens, passé en boucle sur les médias du monde entier (suite au déficit des pluies de 2011 et la menace de la famine au Sahel).
    Moi, ça m’a donné la nausée.

    L’incivisme et l’impunité sont devenus les terreaux fertiles d’une corruption institutionnalisée qui tire chaque jour des maliens dans les ténèbres de la pauvreté et de la misère, réduisant la plupart d’entre nous à la mendicité, à la résignation, à l’informel, à la prostitution, aux jeux de hasard, à l’immigration et au volontariat.

    Face aux fausses vraies campagnes de cinquantenaire de notre indépendance, se dressent étonnement des politiques de mendicités forcées, érigées en système de gouvernance par les seigneurs de Koulouba.

    Celles-ci (les politiques de mendicités forcées), ont transformé ce beau pays (dont les souverains, jadis, transportaient et distribuaient des tonnes d’or en Arabie et forçaient l’admiration des peuples du monde) en une bourgade malpropre de Chine merci, Kadhafi merci, Usa merci, Fonds mondial merci, France merci, Allemagne merci, Japon merci, Pays bas merci, Millenium Challenge merci, Suisse merci, Afrique du sud merci, Algérie merci, Roi Fhad merci, Niger merci, Mauritanie merci, Burkina merci…

    Voilà côté tableau, c’est pour cela que le monde entier n’hésite pas, une seconde, à renvoyer nos compatriotes à Senou, fuyant cette misère noire, voulue et entretenue par nos propres dirigeants, à coup de charters.

    Mieux, maintenant il les assigne, carrément, à résidence en leur refusant les visas de séjour.

    Oh que j’ai honte!

    Et pourtant mon pays, le Mali, n’est pas pauvre. Eh bien oui!

    Il possède un sous sol riche qu’on pille à tout vent.

    Il est riche de ses terres fertiles qu’on brade au premier venu.

    Il est suffisamment arrosé par des cours d’eau pour irriguer des millions d’hectares de cultures agricoles, ériger des dizaines de barrages hydroélectriques, pour distribuer de l’eau potable (source de vie) et de l’électricité bon marché (facteur incontournable de développement) aux 14 millions de maliens.

    Il est riche de sa jeunesse qui ne demande que formation de qualité et emploi rémunérateur pour enfin retrouver une vie digne et respectable dans la société.

    Les seuls problèmes, sont que le Mali n’a pas de dirigeants et une classe d’intellectuels apatrides abat sur le pays, comme une chape de plomb, une corruption et une médiocrité inouïes dans l’impunité totale, volatilisant (comme une goutte d’eau sur un fer chauffé à rouge) tout espoir de création durable de richesses.

    Un seul exemple: Sotelma, qui était dans l’agonie avec les cadres maliens malgré le dynamisme du secteur des Telecom, réalise avec les marocains en 1 an (+21% d’abonnement pour le fixe, +87% pour le mobile et +99% pour l’Internet. Les ventes bondissent de 31,5% en trois mois au grand bonheur de Maroc Telecom. Source: jeune Afrique).

    Il n’y a pas 36 000 manières, c’est cette création de richesses qui conditionne le développement et le bien être dans un pays, et non pas la politique de la main tendue.

    Qu’on se le tienne pour dit, une fois pour tout!!!

    Et pour les élections générales de 2012, des apprentis sorciers de tout bord s’agitent dans tous les sens, comme des cloches qui sonnent, à chaque occasion pour se porter candidat à la présidence de la république du Mali et promettre ciel et terre aux maliens.

    Ces aventuriers et opportunistes de la 25ème heure de la démocratie malienne doivent montrer patte blanche en matière d’honnêteté, de probité, de dignité, et surtout de capacité à redresser un pays à terre après le désastre ATT.

    Ils doivent aussi nous donner les sources du financement de leur campagne électorale pour que nous soyons en mesure de comprendre et de dénoncer leurs connexions et éventuels conflits d’intérêts avec les ennemis du Mali.

    Enfin, le peuple malien leur demande leur projet de société pour le Mali avec des objectifs chiffrés et vérifiables et des moyens envisagés pour les atteindre:

    -défense et sécurité (restructuration de l’armée et de la police, programmes de leur remise à niveau),

    – santé (infrastructures et qualité des soins),

    -éducation (infrastructures et qualité de l’enseignement),

    – auto suffisance alimentaire (en vrai pas en propagande),

    -emploi, formation professionnelle et développement des ressources humaines,

    -gestion du foncier et la décentralisation,

    -le développement industriel,

    – le développement agricole,

    -infrastructures routières, aéroportuaires, ferroviaires, fluviales,

    -télécommunications, énergie, mines, eau potable,

    – politique macro économique,

    -secteur privé,

    -transport urbain et interurbain,

    -développement et gestion des villes,

    -fiscalité,

    -protection sociale, droit et devoirs des travailleurs et syndicats,

    -désertification et politique environnementale,

    – secteur financier et bancaire, financement de l’économie,

    – l’informel,

    -administration et droit et devoirs des fonctionnaires,

    – droits des retraités,

    -commerce intérieur et extérieur, marchés, prix et pouvoir d’achat,

    -services, tourisme,

    -universités, grandes écoles et recherche fondamentale et appliquée,

    -cohésion sociale,

    -épanouissement de la jeunesse, de la femme, de la petite enfance,

    -religion, état et société,

    -culture, sport,

    – justice et lutte contre la corruption, l’incivisme et l’impunité,

    – diplomatie, maliens de l’extérieur, la place du Mali en Afrique et dans le monde…

    Malheureusement à moins de deux mois du scrutin du 29 avril 2012 aucun candidat déclaré ou probable n’a de vrai projet de société claire et étoffé pour le Mali.

    Aucun débat dans les médias pour édifier les maliens sur leur capacité à faire face aux défis actuels et futurs du Mali, leur réelle intention, leur vision, leur équipe, leur moralité, leur passée….

    Les quelques rares sites internet d’état major de campagne électorale sont scandaleusement muets comme des carpes et n’édifient aucun électeur consciencieux.

    Au lieu de cela, ils s’affichent dans une hypothétique danse des masques pour distraire les maliens tout en espérant que des artifices et autres babioles (thé, T shirt et pagnes) vont les aider à atteindre Koulouba dans l’insouciance totale pour qu’on soit repartit pour un autre tour de piste de 5 ans et attendre le résultat des courses.

    Mais maliennes et maliens, que ça soit clair pour tout le monde, on ne peut plus se permettre d’envoyer à Koulouba pour 5 ans encore un autre Béni Oui Oui sous peine de prendre 25 ans de retard (car le mauvais choix est la racine carrée du retard) sur nos voisins qui eux avancent tranquillement.

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