Fombabougou, village situé derrière Titibougou, dans la commune rurale de Moribabougou, cercle de Kati, est au bord de l’embrasement. Du moins, si rien n’est fait, pour calmer la tension, de plus en plus, vive entre les populations.
A l’origine, un conflit foncier qui ne finit pas de finir. Et qui risque de mettre le village à feu et à sang. Ce conflit oppose d’une part, les habitants du village. Et d’autre part, les habitants à la mairie de Moribabougou. Au cœur de ce conflit, un espace, qui avait été attribué au village sur sa demande, par les autorités compétentes de Kati. A l’acquisition de cet espace, les responsables du village procèdent à son morcellement et à sa vente. Sans murmure.
Selon des témoins, ce morcèlement a été fait dans les règles de l’art. Dès lors, des voix se lèvent pour dire que le lotissement du village n’est plus nécessaire. Une partie du village a, soutiennent-ils, seulement besoin d’être redressée. Mais pour d’autres, le lotissement est nécessaire. Et doit se faire par le service des domaines de Kati et non par la mairie de Moribabougou ; laquelle, ne semble pas être en bon terme avec les populations de Fombabougou.
Les habitants sont loin d’être d’accord sur l’opportunité de lotir ou non le village. Et voilà qu’un beau matin, une équipe de géomètres de la mairie de Moribabougou débarque au village. Avec eux, armes et bagages. Ils informent le chef du village des raisons de leur mission : le lotissement du village. Sans l’accord de ce dernier, ils installent leurs appareils et commence le travail. C’était la semaine dernière. Les habitants angoissés, ne savaient plus à quel sain se vouer. Mais de concertations en concertations, les populations finissent par demander que des représentants du village et du domaine de Kati soient associés aux travaux de lotissement. Cette sollicitation est rejetée par l’équipe de la mairie, qui estime que le travail ne concerne que la mairie. Cette réaction oblige les habitants de Fombabougou à expulser les topographes du village.
A ce jour, les jeunes du village ont pris le devant de l’affaire. Selon eux, le village est bien loti et n’a plus besoin de lotissement. Mais s’il le faut, ce lotissement se fera par les autorités compétentes de Kati et non par la mairie de Moribabougou. Très en colère, ils sont munis de coupe-coupe, de gourdins et autres couteaux pour montrer leur détermination, face à la mairie. Mais aussi face à Adama Konaté conseiller du chef de village de Fombabougou. Adama Konaté est accusé par les jeunes de Fombabougou, d’être dernière cette mascarade. Il fut, au cours de deux mandats, conseiller municipal à la mairie de Moribabougou (1999-2009). Selon les témoignages, Mr Konaté n’avait pas bonne presse et au village et à la mairie à cause de ses spéculations foncières. Au cours de ses fonctions de conseiller municipal, Mr konaté avait convaincu le village de ne pas accepter le lotissement. Aujourd’hui, à la surprise générale, il prend langue avec la mairie afin que le village soit loti. Pour nombre de villageois, Mr Konaté tient ce double langage pour se couvrir. Car il est à l’origine de tous les conflits fonciers au sein de la commune de Moribabougou. A en croire, Moctar Kamaté, président des jeunes de Fombabougou, Mr Konaté a vendu, à lui seul, tous les espaces publics du village. C’est pourquoi, il cautionne les manœuvres de la mairie pour sauver sa tête. Mais les jeunes n’entendent pas baisser le bras. Au cours de leur réunion, ils ont décidé que Mr Konaté soit limogé du poste de conseiller du chef de village. Aussi, il lui est interdit, disent-ils, de s’immiscer dans les affaires du village. Mais le hic c’est que tous les habitants ne partagent pas les décisions prises par les jeunes. Pire, un affrontement entre les deux tendances s’avère imminent.
A suivre
Abou Berthé