C’est à travers une conférence de presse que les populations de Kati Toubana ont dénoncé avec véhémence l’accaparement de leurs champs de culture par la société immobilière Sema-sa.
Tenue non loin de la résidence du chef de village, cette rencontre, selon les initiateurs, avait pour but de dénoncer la situation d’harcèlement dont ils sont victimes de la part de la part de la société immobilière Sema-sa, depuis 13 ans. La conférence de presse était animée par les conseillers du chef de village qui avaient à leurs côtés les représentants des leaders de jeunes et de femmes de cette localité. “La Sema-sa s’est accaparée de nos champs de culture avec la complicité de certains agents des domaines de Kati. Il y a trois semaines de cela, ils sont venus nous faire croire que leur société possède 39 hectares à Toubana, qu’elle projette construire des logements sur le site. Or ces espaces servent de champs de culture des populations” a révélé le conseiller et le porte-parole du chef de village de Toubana, Boubacar Coulibaly.
Pour eux, cette société est en train d’utiliser la méthode forte pour les exproprier, en dépit de la solution préconisée par l’Etat.
“Nous leur avons demandé de surseoir à ce projet car le gouvernement a proposé de faire l’état des lieux de la zone litigeuse avant tous travaux, la Sema-sa a refusé. Elle veut forcer la réalisation des travaux avec le déploiement sur le site en question de deux véhicules remplis de policiers. Or cette société immobilière est consciente qu’elle a illégalement acquis ces parcelles, sans aucune enquête au préalable” A-t-il révélé.
“Les domaines de Kati ont donné ces parcelles à la Sema-sa sans demander l’avis de qui que soit à Toubana” a dénoncé le porte-parole du chef de village.
“Nous avons frappé à toutes les portes, passé à l’Espace d’interpellation démocratique (EID) à trois reprises et le jury a recommandé de nous restituer les parcelles, mais jusqu’à présent nous n’avons pas de suite”, a dénoncé Boubacar Coulibaly.
Pour lui, la situation est très compliquée car au-delà des 39 hectares de la Sema, ce sont en tout plus de 400 hectares dans leur localité qui sont menacés de spéculation foncière.Les représentants des jeunes et des femmes ont exprimé, lors de cette rencontre, leur engagement à défendre leurs champs de culture.
“Nous lançons un cri de détresse au président Bah N’Daw d’être sensible à la situation des cultivateurs car il est venu de son champ pour prendre les rênes du pouvoir”, a soutenu le porte-parole du chef de village qui a remercié l’ex ministre Mohamed Bathily pour son soutien à cette cause lorsqu’il était dans le gouvernement et même après son départ.
Kassoum THERA