57 habitations complètements détruites, plus de 100 autres sont dans le viseur de particuliers qui revendiquent de vrais faux titres fonciers sur des parcelles… Tous les ingrédients d’un cocktail de Molotov sont réunis pour provoquer le feu dans le village de Dougoura-coro, situé dans les faubourgs de Bamako. Ici les vrais acteurs du désastre qui se dessine sont des opérateurs économiques, qui bénéficieraient de la complicité d’un ancien maire et d’un chef de village presque voué aux gémonies par les populations du village de Dougoura-coro.
Trois noms sont cités pour être des gros bonnets qui ne reculent devant rien quand il s’agit du foncier. Les noms de ces opérateurs, qui seraient sans état d’âme devant les pauvres populations de Dougoura-Coro dans la commune de Baguinéda, étaient au centre d’une assemblée générale où leur comportement a été dénoncé par tous.
Cheick Hamidou Traoré à lui seul revendiquerait 80 hectares déjà occupés par des villageois, qui revendiquent eux aussi les lieux.
Un autre opérateur, communément appelé “Piment où Koungolo-coro”, revendiquerait à son tour près de 50 hectares sur le site où des personnes ont déjà fait des réalisations sur la base du document de vente en leur possession.
Le troisième spéculateur foncier qui suscite la colère du village s’appelle Amadou Diakité. Ce dernier serait un ancien maire. Aujourd’hui il réclame plus de 30 hectares sur lesquels des particuliers ont fait des réalisations, après avoir acquis lesdites parcelles auprès des autorités dûment indiquées : la mairie et la chefferie traditionnelle.
Cette semaine, une vaste opération de démolition a été entamée par les spéculateurs qui revendiquent des titres fonciers sur les parcelles achetées par les pauvres villageois. Pour contrer l’action de ces nantis, l’association pour le développement de Dougoura-coro a organisé une assemblée générale d’information au cours de laquelle le comportement des spéculateurs a été fustigé par les uns et les autres. Les responsables de l’Association, qui entend passer à la vitesse supérieure contre les spoliateurs, sont Chaka Traoré et Laurent Salo.
L’assemblée a réuni toutes les victimes de démolition et ceux qui sont dans le viseur. A cette action, l’Union des Associations pour la Défense des Droits des Démunis (Uaddd) vient de joindre ses efforts. Les deux groupements entendent se donner la main pour ouvrir les hostilités contre les prédateurs fonciers. Déjà un avocat serait engagé pour initier une action judiciaire.
Les villageois se disent près jusqu’au sacrifice suprême pour préserver leurs droits sur les parcelles qu’ils ont acquises au prix de mille… sacrifices. Les autorités compétentes sont donc interpellées, particulièrement le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et son collègue de l’Administration du Territoire.
A suivre
Laya DIARRA
