“Mieux vaut prévenir que guérir”, cet adage semble inspirer la Protection civile du Mali dans sa nouvelle stratégie de lutte contre les catastrophes et les accidents. En effet, à travers sa sous-direction études et prévention, la Direction générale de la Protection civile, sous la houlette de son directeur le Colonel-major Seydou Doumbia, a entrepris une vaste opération d’évacuation des immeubles à risque dans la capitale. L’objectif est de prévenir les pertes en vies humaines et limiter les dégâts matériels lors des effondrements d’immeubles.
Affectée par le tragique effondrement d’un immeuble R+2 à Banconi, un quartier du district de Bamako, le 1er septembre dernier, la Direction général de la Protection civile a tenu à ce qu’on ne revive plus une telle tragédie dans notre pays. Pour ce faire, à travers les services, le directeur général a initié une nouvelle stratégie : l’évacuation de tous immeubles à risque afin d’éviter ou minimiser le bilan en perte de vies humaines et dégâts matériels lors des éventuels effondrements.
En effet, le directeur général de la Protection civile a instruit à toutes ses unités opérationnelles de patrouiller dans leurs ressorts respectifs, en vue d’identifier les bâtiments à risque et de procéder à l’évacuation immédiate des occupants. Pour la réussite de ces opérations, les maires, la police, le service de l’urbanisme et du développement social, le procureur territorialement compétent ont été mis à contribution. Ainsi, dans le plan d’action, toutes les parties sont invitées à jouer pleinement leur partition, notamment les maires, premiers responsables de la sécurité des citoyens de leur commune, sont chargés de trouver des sites pouvant accueillir les personnes évacuées, la police assure le service d’ordre, le service de l’urbanisme constate l’état de risque du bâtiment, le développement social apporte son assistance aux évacués, le procureur met un scellé sur le bâtiment dès la fin de l’évacuation pour éviter qu’il ne soit encore occupé de nouveau. Selon des sources proches de la Protection civile, cette initiative a permis déjà de sauver beaucoup de vies humaines et d’épargner des dégâts matériels car, le 3 septembre dernier, après avoir identifié un bâtiment à risque à Darsalam avec une facette construite en banco et l’autre en dur, son occupant, un homme dont nous taisons le nom, a été évacué. Quelques temps après, le bâtiment s’est écroulé comme un château de carte. Aussi, le 4 septembre, cette fois-ci à Djicoroni Para, les services techniques ont identifié deux immeubles à risque, notamment un R+1 et un R+2. Les 31 occupants ont été évacués et le maire a indiqué une école pour les accueillir.
Toujours dans la même dynamique, le 6 septembre, la Protection civile a identifié un immeuble R+1 pouvant représenter des risques pour les occupants à Banconi Plateau et les 13 familles, soit 70 personnes, ont toutes été évacuées en sécurité et relogées dans une école. “Les 4,5, 6 septembre, après avoir identifié un immeuble à risque au Grand Marché, la Protection civile a invité le service de l’urbanisme, l’Edm, pour une visite conjointe à l’issue de laquelle une commission ad-hoc a été mise en place pour déterminer les opérations à mener à ce niveau. Le 6 septembre, un immeuble R+1 à risque non habité est identifié à Niamana. A titre préventif, les voisins ont été évacués et le bâtiment s’est écroulé par la suite. Le 7 septembre, toujours à Niamana, un R+2 a été identifié, les occupants ont été évacués dont 8 familles et le bâtiment est scellé par le Procureur de la République. Le 15 septembre à Sangarebougou, un bâtiment R+1 à risque a été identifié et évacué de ses trois occupants. Toujours le 15 septembre, au quartier Hamdalaye de Bamako, un immeuble R+2 est en début d’effondrement. Les 3 occupants, une dame, son enfant et l’aide-ménagère, ont été tous évacués”, a laissé entendre une source proche de la Dgpc.
Boubacar PAÏTAO