Le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily a effectué une visite le mardi dernier sur le site des 309 maisons démolies à Kalabambougou. Cette visite, selon certaines informations, a été exigée par le Premier ministre, Moussa Mara qui voulait voir clair dans cette ténébreuse affaire de spéculation foncière. Le fait remarquable à l’issue de cette visite a été l’arrestation de Me Alou Keïta, huissier exécutant dans l’affaire de démolition de 309 concessions sur le site de relogement des anciens pensionnaires de l’Institut Marchoux à Kalabambougou.
Située en commune IV du District, le maire de cette commune doit être forcément au courant de l’évolution de ce dossier qui défraie la chronique depuis plusieurs années. Cela fait plusieurs années que les populations de ce quartier était en contradiction avec les responsables syndicaux du CNAM (Centre National d’Appui à la Maladie). Un responsable syndical du CNAM, le dit sans ambages. Il est catégorique, c’est l’actuel Premier ministre, Moussa Mara lorsqu’il était maire en fonction à la mairie de la CIV qui a eu à piloter une partie du dossier. « Il en sait plus que tout le monde. Il connaît les détails de cette affaire », a-t-il laissé entendre et de poursuivre : « L’affaire a commencé depuis le temps du maire Guindo. Elle est demeurée sans qu’une solution idoine ne soit trouvée. Sous Moussa Mara, rien de concret n’a été fait. Or, c’est la mairie de la CIV qui a crée les toutes premières confusions.
De toutes les façons, cette descente de terrain de ministre de la justice a donné de l’espoir aux populations auxquelles il a promis que les maisons démolies leur seront restituées en toute impartialité. Il a tenu à expliquer que la décision rendue par la justice concernait uniquement la démolition de deux maisons en l’occurrence celles de Lassine Camara et Chakaba Keïta. Et de poursuivre : « l’huissier exécutant, Me Alou Keïta a détruit 24 hectares sur l’ordre du syndicat du CNAM qui pourtant a été déclaré irrecevable dans le jugement pour défaut de qualité. Sur quoi un syndicat peut il donner l’ordre à un huissier de faire une telle démolition sans informer le procureur qui veille sur l’ordre public et surtout en plein hivernage.
Au delà du soulagement des populations, cette action du ministre de la justice donne de l’espoir aux maliens en général. Elle signe du retour de confiance des citoyens en leur justice très décriée depuis plusieurs années. La justice malienne était une justice offerte dans un plateau d’or aux plus offrants.
L’action du ministre saluée de façon unanime
Les réactions n’ont pas manqué suite à cette descente du ministre de la justice. Il a redonné de l’espoir à des millions de citoyens maliens en quête d’une véritable justice qui ne dit que le droit rien que le droit sans influence de l’argent. C’est pourquoi, certains citoyens demandent de plus en plus au ministre de poursuivre son élan celui d’un partage équitable de la justice. Ils sollicitent son appui pour s’imprégner d’autres affaires foncières qui sont sur les tables des juges à travers tout le Mali.
« Ça c’est du neuf au Mali où la justice n’a aucun crédit. Cette initiative du ministre participe au renouveau de l’action publique. Le ministre Bathily vient de poser un acte héroïque à savoir la défense du droit et des intérêts des plus démunis. Il vient tenir un message fort : l’impunité est finie », a dit un des responsables de l’Association “Sigida ton” de Kalabambougou 24 hectares.
Pour sa part, un haut cadre de l’administration sous le couvert de l’anonymat a tenu à saluer l’initiative courageuse du ministre. «Bravo Me Bathily, les pauvres ont assez souffert des agissements des soi-disant hommes de droit qui pour la plupart ne sont que des fossoyeurs à la solde des corrompus et autres corrupteurs. Nous savons qu’il y aura toujours des gens qui vont insinuer que le ministre dépasse ses prérogatives. C’est peut être vrai mais que dire de l’attitude des hommes de droit. Détruire 24 hectares de propriété privée illégalement sans être inquiétés. Il y a-t-il encore de la justice dans un pays pareil? Si les hommes de droit sont complices des fossoyeurs ou juste ne se sentent pas concerner par leur travail, le ministre Bathily a raison de s’y mêler au risque qu’il y ait un jour des soulèvements populaires qui pourrait même menacer la sûreté de l’Etat. Aucun Etat ne peut prospérer dans l’injustice».
Moussa Mamadou Bagayoko
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