Docteur MARIKO écrit à Kafougouna KONE : «Vous devriez mettre fin à la mafia foncière de Bamako»

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Je viens par la présente lettre vous saisir au sujet de certaines questions foncières, dans le district de Bamako, qui interpellent directement le Gouvernorat. Après plusieurs réflexions, j”ai décidé de vous écrire pour les raisons suivantes:

1) Malgré l”écoeurement des Maliens face au Gouvernement actuel, vous êtes un des ceux qui bénéficient d”une crédibilité aux yeux de nos concitoyens.

2) Vous avez fait preuve de clairvoyance dans le traitement injuste du dossier de la Radio Kayira de Niono , Vous avez demandé, lors de votre dernière interpellation à l”Assemblée Nationale, aux citoyens de vous aider dans la lutte contre l”incivisme foncier de part et d”autre.

3) Enfin, vous avez toujours réagi (contrairement à d”autres) dans les 90% des dossiers que je vous soumets après vérification.

Monsieur le Ministre,

Une mafia foncière s”installe dans le Gouvernorat du district de Bamako en lien avec celle déjà présente dans les mairies des Communes du District de Bamako. Vérifiez comme d”habitude ! A la frontière de Boulkassournbougou/Djélibougou, dans la zone appartenant à la Régie des chemins de fer où sont installés des garagistes, où se font les prières des populations, où les enfants jouent au ballon, des individus indélicats l”ont morcelé en 158 lots assortis de titres fonciers. A Sotuba, le fils du chef de village procède à un lotissement hors norme, mobilise la police à travers le maire de la Commune 1, pour créer le désordre et noyer la colère des populations déjà meurtries par la pauvreté.

A Bacodjicoroni ACI, des fonctionnaires de l”Etat, des opérateurs économiques des milieux proches de la Présidence se transforment en déguerpis, pourchassent d”autres citoyens et cassent leurs maisons sous prétexte qu”ils se sont installés sans aucun paiement de droits. La centaine de maraîchers de la frontière Boulkassoumbougou/Djélibougou sont menacés d”expulsion alors qu”ils ont investi leur énergie, leur temps et leur maigre fortune dans cet espace qui leur permet de vivre dans le respect et la protection de l”environnement. Lorsque nous observons Bamako, le spectacle est désolant. Le petit soir, une couche de poussière assombrit le ciel, provoquant des maladies broncho-pulmonaires, rhinopharyngées pouvant être graves. Cette situation est la conséquence de l”incivisme des autorités municipales et du gouvernorat, de l”ADEMA PASJ à nos jours. Des espaces verts occupés, la ville ne respire plus et les citoyens suffoquent.

Monsieur le Ministre,

Je vous demande de bien vouloir prendre la mesure de la situation et d’y mettre le hlà. A mon avis, des mesures plus salutaires doivent être prises contre la pollution à Bamako due, en grande partie, au manque d”espace verts et aux constructions anarchiques de certaines personnes nanties, autorités municipales et du gouvernorat se croyant tout permis. Pour fonder votre religion sur la situation, je vous prie de bien vouloir recevoir les délégations de ces communautés. Vous vous rendrez compte que les auteurs de telles situations, pour protéger leurs intérêts individuels, vous ont travesti toute la vérité. Ils sont en complicité avec des milieux insoupçonnés rompus dans les techniques de camouflage.

Permettez-moi Monsieur le Ministre, de faire de cette lettre une ouverte à notre peuple car cette mafia a besoin d”être démasquée. Hélas, il est vrai que ces réseaux sont connus dans plusieurs cas, l”impunité est son ferment. Des responsabilités sont situées et les responsables sont connus et qu”attend un gouvernement responsable pour agir s”ils ne font pas partie du système et même son géniteur?. Question de volonté politique ou complicité. En vous remerciant pour l”action que vous prendrez, je vous prie de recevoir l”expression de mes salutations militantes.

Bamako le 18 janvier 2007
Dr Oumar MARIKO

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