Nous annoncions dans notre précédente publication qu’il y avait bonne raison de craindre le pire à cause des tensions qui prévalent présentement dans le lotissement de Kabalabougou. Le vendredi, 27 octobre 2011 aux environs de 3 heures du matin, soit moins de 24 heures après la publication de notre article, Ousmane Diarra, membre de la Commission de crise du lotissement de Kabalabougou, a été victime d’un incendie volontaire, qui aurait été provoqué par un certain Moctar, membre de la Commission de réhabilitation du lotissement de Kabalabougou. Dans tous les cas, l’affaire se trouve au niveau de la Brigade Territoriale.
Faut-il encore le rappeler, les travaux de réhabilitation du village de Kabalabougou, l’un des 25 villages qui composent la Commune rurale du Mandé, ont donné naissance à deux Commissions qui s’adonnent à un bras de fer, depuis un certain temps.
La situation s’est dégénérée le lundi 26 septembre 2011, suite à un affrontement violent entre les partisans du chef de village et ceux de la Commission de crise, occasionnant des blessés des deux côtés. C’est ainsi que la bataille, entre les deux camps, qui se limitait juste à des simples dénonciations, se transforma en une bataille judiciaire suite à la plainte portée devant le Tribunal de Kati par le clan du chef de village contre les membres de la Commission de crise pour coups et blessures volontaires.
Le mardi 25 octobre 2011, sept membres de la Commission de crise de lotissement de Kabalabougou ont été inculpés et placés sous mandat d’enquête judiciaire avec interdiction de quitter le pays. Par contre, aucune charge n’a été retenue contre l’autre Commission, présidée par le chef de village, Chiaka Traoré. Cette inculpation a suscité beaucoup de bruits et d’interrogations. «Comment se fait-il que c’est seulement les membres de la Commission de crise qui ont été inculpés, alors que les gendarmes dans leur PV ont fait le constat des coups et blessures réciproques ?», s’interroge un ressortissant de Kabalabougou, avant de faire savoir que c’est un partisan du chef de village, notamment Moctar qui, en premier lieu, a donné des coups occasionnant des blessures. «Le vrai coupable, contre lequel aucune charge n’a été retenue, est-il plus Malien que nous ? Ou est-il au dessus de la loi ? A quelle justice avons-nous à faire ? », s’interrogent certains. D’autres promettent qu’ils ne se laisseront pas faire. Ainsi, envisagent-ils une interpellation des Ministres de la Justice, et de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales à l’Assemblée Nationale.
C’est ce même Moctar, dont la réputation est décriée par la population, qui est accusé de mettre volontairement le feu au hangar qui servait de ferme pour Ousmane Diarra. Selon nos informations, Ousmane aurait identifié Moctar, le vendredi 28 octobre aux environs de 3 heures du matin, lorsqu’il fuyait après avoir mis le feu au hangar où il gardait ses moutons, ses poules et ses pigeons. Le même jour, Ousmane porta plainte contre Moctar à la Brigade Territoriale pour incendie volontaire.
Encore une fois de plus, les autorités en charge du foncier et des collectivités locales sont interpellées afin de trouver une solution à la crise qui prévaut au sein du lotissement de Kabalabougou.
Affaire à suivre !
Moussa TOURE
Collaborateur extérieur