Contre les constructions illicites : L’opération coup de poing se poursuit à Bamako

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La délégation du directeur national adjoint sur un chantier
La délégation du directeur national adjoint sur un chantier

Elle a permis d’arrêter plusieurs constructions non autorisées qui constituent des dangers pour les populations.

Au Mali, les constructions illicites sont de plus en plus nombreuses. Le cas particulier du District de Bamako est inquiétant, car des chantiers anarchiques y poussent presque tous les jours, mettant ainsi la vie des populations en danger, particulièrement les personnes qui sont amenées à habiter dans ces maisons. Pour lutter contre ce fléau grandissant dans la capitale et pour mettre fin à l’effondrement des chantiers, les missions de contrôles de la Direction nationale de l’urbanisme et de l’habitat s’intensifient afin de permettre à tous les chantiers non conformes de respecter la réglementation en vigueur pour éviter des catastrophes. C’est ainsi que le directeur national adjoint de l’urbanisme et de l’habitat, Moussa Tamba Diakité, accompagné de la brigade de contrôle des constructions, s’est rendu, hier, sur deux chantiers à Bacojicoroni ACI et un autre à Djicoroni Para, afin de s’assurer que ces travaux respectent les normes de l’urbanisme.

Selon le directeur national adjoint de l’urbanisme et de l’habitat, cette visite inopinée sur ces trois chantiers se situe dans le cadre de la supervision de toutes les constructions illicites sur l’ensemble du territoire national. Il a rappelé l’importance de la sensibilisation auprès des populations afin qu’elles comprennent les dangers liés aux constructions non autorisées et aux morcèlements des terrains qui ne respectent pas le décret 115 fixant les conditions de réalisation des différents types d’opérations d’urbanisme. Le premier site visité est un immeuble commercial sis à Bacodjicoroni ACI sur la route de Kalaban-coro. Les maçons n’ayant pas pu montrer un document les autorisant à construire, ont été invités à arrêter les travaux immédiatement.

«Toute personne qui construit sans y être autorisée, doit être emprisonnée pour une peine allant de 6 mois à 1 an de prison et le paiement d’une amende allant de 500.000 à 1 million de Fcfa», a expliqué Moussa Tamba Diakité. Le deuxième site également à Bacodjicorni n’est rien d’autre que l’occupation d’un domaine public des collectivités territoriales. Il s’agit d’un terrain de football, sur lequel la mairie de ladite Commune est en train de construire des magasins.

«Ils sont en train de faire des kiosques sur un terrain de sport, ce qui est interdit par le code domanial et foncier, par la loi 030 fixant les règles générales de la construction et par la loi 0116 fixant les règles générales de l’urbanisme», a souligné M. Diakité.

Cependant, il a tenu à préciser qu’après le procès-verbal des services de contrôle et l’évaluation d’un bureau d’ingénieur conseil et le constat d’huissier, l’Etat donne l’ordre de démolition et de déguerpissement à tout individu qui occupe un domaine public ou privé de l’Etat, y compris celui des collectivités territoriales. Le domaine en question est démoli aux frais du propriétaire, a-t-il précisé.

Sur le troisième chantier, les ouvriers ont également été priés d’arrêter les travaux, faute de permis de construire. S’agissant des mesures conservatoires, Moussa Tamba Diakité a assuré que la police passerait tous les jours, afin d’arrêter tous les ouvriers sur place tant que les constructions n’ont pas été autorisées. «Nous devons informer les populations que nous ne sommes pas les seuls acteurs dans ces opérations. Lorsque nous faisons des procès-verbaux de constats d’infraction, la loi dit que nous devons les transmettre aux tribunaux», a indiqué M. Diakité.

Selon lui, c’est le procureur qui doit poursuivre les intéressés pour appliquer les peines. Il a rappelé qu’il y a eu deux procès-verbaux adressés au procureur de la Commune V pour les deux premiers chantiers. Il a également assuré que les brigadiers vont rester sur place avec la police afin d’arrêter tous les travaux pour sécuriser les populations.

Abdoul Karim COULIBALY

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