Le président Assimi Goïta, le Vérificateur général et le Pôle économique saisis
Les populations de Dialakorodji, à l’appel du “Collectif des contestataires de la mauvaise gestion du maire de la Commune rurale de Dialakorodji” sont sorties très nombreuses le dimanche 19 décembre pour investir la devanture de la mairie afin de dénoncer la gestion de l’actuel maire Oumar Guindo et réclamer également que son 1er adjoint, Fousseyni Sidibé, soit remis dans ses prérogatives.
C’est sous des bâches installées pour la circonstance en face du grand portail de la mairie que ce meeting qui a regroupé des élus, des forces vives notamment des associations de jeunesse et de femmes de la Commune s’est tenu.
Très remontés contre la gestion de l’actuel maire, les organisateurs de ce meeting dont une dizaine de conseillers communaux tenaient des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Non à la délivrance de faux permis avec des reçus sans quittance”, “Non à aux ingérences du maire dans la gestion de l’Asaco”, “Dégagez Oumar Guindo”, ou “Mettez le 1er adjoint dans ses droits”.
Dans une déclaration liminaire lue par le porte-parole du collectif Cheick Oumar Ouattara, il a rappelé que ce rassemblement, deuxième du genre, traduit la mobilisation citoyenne et la détermination des forces vives de Dialakorodji pour apporter le changement dans la gestion de la Commune.
Il vise selon lui à informer l’opinion nationale et à attirer l’attention des plus hautes autorités de la Transition sur des faits comme : l’utilisation de reçus de marché en lieu et place de la quittance du Trésor public en violation de l’article 275 du code des collectivités territoriales portant fonds des CT qui dispose : “Les fonds des collectivités territoriales sont des fonds publics obligatoirement déposés au Trésor public”.
Il est également reproché au maire son refus d’appliquer la décision de justice annulant, par jugement n°18 du 11 février 2021, l’arrêté n°0002/2020/MC-DlA du 7 avril 2020 du maire de Dialakorodji, concernant les fonctions du 1er adjoint chargé des affaires économiques et financières de la mairie en violation des dispositions de l’article 76 du code des CT. A cela s’ajoutent la «dissolution illégale, par la décision n°0203, du comité de gestion/conseil d’administration de I’Asaco de Dialakorodji en violation de l’article 21 du décret n°005-299/P-RM du 28 juin 2005. Le morcellement dans la zone de N’Téguédo Sirakoro Niaré Extension Est sans la délibération du Conseil communal».
Le président du Collectif, Dramane Diarra, un conseiller communal a enfoncé le clou. Selon lui, de 2014 à 2019, cette mauvaise gestion notamment l’élaboration des quittances parallèles, l’utilisation de reçus de marché en lieu et place de la quittance du Trésor public a fait perdre à la localité le montant de plus de 2 milliards de FCFA.
“C’est pourquoi des élus ont saisi le Pôle économique depuis le 15 avril 2020 pour mener des investigations approfondies mais le dossier ne progresse pas”, a-t-il regretté. Et d’informer que le Bureau du Vérificateur général, le président de la Transition, Assimi Goïta et toutes institutions de la République ont été saisis par rapport à cette affaire. Pour M. Diarra, le maire Guindo, qui est à ce poste depuis 17 ans, ne fait que défier l’autorité de l’Etat et les décisions de justice. “Le maire Guindo prend sa mairie comme un bien privé. Les recettes au lieu de tomber dans l’assiette de l’Etat vont directement dans sa poche et il refuse d’exécuter une décision de l’Etat et de la justice se rapportant à son 1er adjoint. Ces pratiques ne peuvent plus continuer. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de prendre toutes leurs responsabilités”, a souligné le président du Collectif. Avant de préciser que le maire a révoqué le 1er adjoint Fousseyni Sidibé de ses fonctions pour la simple raison que ce dernier a refusé de le suivre dans sa pratique peu orthodoxe en matière de gestion. Affaire à suivre…
Kassoum Théra