La Fédération malienne des sports équestres, les propriétaires et entraîneurs des chevaux, les maraîchers, les footballeurs professionnels et amateurs de la Commune II, les établissements scolaires de la Commune II pointent un doigt accusateur sur le maire du District, Adama Sangaré. Depuis le 22 décembre 2017, le torchon brûle entre les exploitants du champ hippique et la mairie du District qui veut procéder au recasement provisoire, sur quatre hectares du champ hippique, des commerçants du marché rose (incendié il y a quelques semaines) et des halles de légumes de Bamako en attendant la fin des travaux du marché rose et des halles aux légumes.
Mais les exploitants du champ hippique de Bamako refusent tout recasement au champ hippique. Jeudi 25 janvier, la Fédération malienne des sports équestres a organisé un point de presse pour dire non au projet de recasement. La conférence de presse dans une ambiance de meeting. Les représentants des quartiers de la commune, les jeunes, les scolaires, les footballeurs étaient tous présents pour démontrer leur détermination à faire échouer le projet de la mairie du District.
Pour les responsables de la Fédération malienne des sports équestres (FMSE) la mairie du District a délivré des lettres d’attribution des parcelles sur le titre foncier du champ hippique et tente de profiter du recasement des commerçants du Marché Rose pour régulariser lesdites lettres, parce que la clôture du Champ hippique va renfermer les parcelles qui ont été illégalement attribuées. «Il y a beaucoup de magasins à Dar es Salam et aux Halles de Bamako. Pourquoi, la mairie ne recase pas les commerçants dans ces lieux», s’est interrogé un propriétaire de chevaux. «Le Marché Rose se situe dans la Commune III. La Mairie n’a qu’à tout simplement chercher des lieux de recasement dans la Commune III », ajoute un jeune joueur.
Le jeudi 18 janvier, les membres de la commission de travail, accompagnés de policiers, se sont rendus au Champ hippique pour procéder à la délimitation de la zone devant être affectée aux commerçants. Mais les jeunes de la Commune II se sont opposés au projet de la mairie et les membres de la commission de travail ont dû rebrousser chemin.
La zone convoitée par la mairie du District est exploitée par les maraîchers qui sont sur les lieux depuis 1930. Pour eux, il est inconcevable que l’État puisse les chasser de leur lieu de travail au profit d’autres Maliens. Selon l’administrateur provisoire du Champ hippique, au-delà des produits qui alimentent les marchés de la capitale, plus de 400 personnes vivent quotidiennement de cette activité.
Malgré tout, la mairie du District tient à son projet. Elle ne veut pas reculer sous la pression des exploitants du champ hippique. La mairie souhaite rencontrer en catimini les responsables de la Fédération malienne des sports équestres du Mali.
Ousmane CAMARA