Boubacar Coulibaly , 1er Vice-président de la commission locale de lotissement de Safo :« Si ATT ne fait rien, il aura trahi les Coulibaly »

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Depuis l’arrêt des travaux de lotissement de Safo, les populations qui se sentent abandonnées par les autorités et livrées sur un plateau d’or aux spéculateurs fonciers par la justice, sont plongées dans un profond désarroi. Pour vous en dire long sur la colère de ceux qui se considéraient jusqu’ici comme des amis d’ATT, nous avons rencontré M. B Coulibaly, 1er vice président de la commission locale de lotissement de Safo. Dans un entretien sans détour, il nous livre les contours des travaux de lotissement, l’état d’âme des populations après le sursis accordé aux spéculateurs par la justice et les voix de protestation. Lisez-plutôt !

Le Potentiel : Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?

Boubacar Coulibaly : je me nomme Boubacar Coulibaly, j’occupe le poste de 1er vice président de la commission locale de lotissement de Safo.

Le Potentiel : Dans quel contexte le lotissement de Safo est intervenu ?

B.C : après l’échec de certains projets de développement, notamment l’électrification, la population de Safo sous la houlette de la jeunesse a décidé de solliciter le concours des autorités compétentes pour amorcer les travaux de lotissement de la localité. Après l’adhésion de l’ensemble des acteurs au projet, il a été décidé d’entamer les travaux par le côté de Sangarébougou. Cela pour la simple raison que cette commune avait déjà commencé à grignoter sur le domaine de Safo. Contrairement à ce que les spéculateurs annoncent, le lotissement entamé est général, même le village est concerné.

Le Potentiel : A ce jour, quelle est la situation sur le terrain ?

B.C : Si au début, les travaux avançaient normalement, ils ont été arrêtés le vendredi 8 avril 2011 par la faute d’individus de mauvaise foi à travers une décision de justice. Chose inacceptable, tous ces spéculateurs qui vivent dans le confort avec l’eau et l’électricité à Bamako, empêchent les populations de Safo d’aspirer à une telle chose à travers le lotissement.

Le Potentiel : Comment ces spéculateurs ont-ils eu accès à la terre de Safo ?

B.C : profitant de la précarité dans laquelle certains vivent, ces spéculateurs sont venus acheter des hectares à vil prix à des fins agricoles. Aujourd’hui, nous ne comprenons pas pourquoi, ces ingrats avec qui nous avons cohabité pendant des années s’en prennent au lotissement de Safo. Malgré leur fortune, nous nous faisons de la question un point d’honneur.

Le Potentiel : Comment la population de Safo a ressenti l’arrêt des travaux par la justice ?

B.C : L’arrêt des travaux a été dramatique pour toutes les familles de la localité. Au delà, de l’esthétique, ce sont toutes les possibilités de développement de Safo qui ont été stoppées consciemment ou inconsciemment par la justice au profit des intérêts personnels. Pourtant, l’année dernière tout prêt, en quittant Safo, ATT avait dit que s’il y avait une localité jumelle à Bamako, que c’était bien Safo. Dans ce contexte, si nous avons commencé le lotissement et que quelqu’un vient d’arrêter les travaux par un miracle judiciaire malgré la caution du préfet de Kati et du gouverneur de Koulikoro, nous disons que s’il ne fait rien, ce qu’il a trahi les Coulibaly. Si le cousinage à plaisanterie est une réalité entre ATT et les Coulibaly, il doit vite réagir pour que les travaux reprennent au plus vite possible.

Au delà des conséquences de cette décision incompréhensive, c’est un fossé qui se creuse entre la justice et ses justiciables. Malgré notre volonté de croire en notre justice, ses pratiques nous rendent sceptiques sur une possible équité. Pour que nous puissions croire à notre justice, il faut qu’ATT fasse de sorte que les populations de Safo puissent accéder à l’eau et l’électricité après ce lotissement.

Si ces spéculateurs arrivent à contrarier la volonté de Safo, nous allons douter de la parole du président ATT.

Le Potentiel : quelle sera la réaction des populations ?

B.C : Après le choc, vieux, jeunes et femmes de Safo sont à pied d’œuvre chacun à sa manière pour se faire entendre par les autorités. Désormais il n’est plus question de croiser les bras face à l’agression des spéculateurs fonciers de Bamako. Certes, nous n’avons pas les moyens de nos ambitions pour triompher en justice à l’état actuel des choses, mais avec ATT et Dieu nous ne désespérons pas. En plus d’une marche suivie d’un Sit-in devant le tribunal administratif, plusieurs autres pistes sont à l’étude pour attirer l’attention de tous sur les 7 personnes et la justice qui sont entrain de briser le rêve du développement d’une commune.

Réalisé par Lemzo Diallo

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