Baraouéli les populations sur pied de guerre : Le Maire Tounkara accusé de spéculations foncières sur près de 100 ha appartenant à des paysans

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Rien ne va plus entre le Maire de la commune rurale de Baraouéli, Cheickna Tounkara (élu URD) et les paysans. Ces derniers reprochent à leur édile d’avoir roulé l’ancien Gouverneur de la région de Ségou, Georges Togo pour s’accaparer de près de 100 hectares de leurs terres de culture pour les morceler et les vendre. Plus de 1 200 lots prévus sont cédés à raison de 410.000 F CFA au lieu de 80.000 F CFA comme prévoient les textes. Soit une manne financière de plus d’un demi-milliard au compte de la Mairie sans compter le désastre que cette opération va causer aux paysans de localité. Le hic est que les propriétaires des champs n’adhérent pas à ce projet machiavélique. Les hautes autorités sont interpellées.  

 

Barouéli est au bord de l’implosion. Pour cause ? Les paysans sont prêts à en découdre avec quiconque pour sauver leurs champs tombés dans les mains des prédateurs fonciers. Au nom de l’application du schéma directeur d’urbanisme de la commune rurale de Barouéli, mais afin d’assouvir ses besoins matériels, le maire Cheickna H. Tounkara aurait piégé les services techniques des domaines et de l’urbanisme et l’ancien Gouverneur de la région Georges Togo, à quelques mois de sa retraite pour le faire signer un arrêté de mise en œuvre dudit schéma. Il s’agit de l’arrêté N°1300-GRS-CAB qui date du 27 décembre 2017. Il aurait convaincu le Gouverneur que tous les partenaires, y compris les paysans adhéraient à son projet de morcellement. Pour preuve, il brandit près de 3000 demandes de parcelles à usage d’habitation par les populations de Baraouéli. Chose qui ne reflète pas la vérité, selon les habitants. Donc, il accentue la pression pour que le Gouverneur fasse sortir l’arrêté. Avec 72 hectares, il est obligé de passer par le Conseil des ministres pour la mise à disposition à la Mairie des titres fonciers. Pour éviter cette longue procédure, impliquant en plus des enquêtes, lui et le Gouverneur tombent d’accord pour morceler en plusieurs TF de 10 hectares l’espace concerné. Les parcelles numéro : 291, 292, 293, 294, 295, 296, 297, 298 et 299 avec des superficies respectives de 07ha, 86a, 61ca ; 07fa, 75a, 00ca ; 10ha, 00a, 00ca ; 06ha, 87a, 74ca ; 07ha, 05a, 83ca ; 07ha, 40a, 98ca ; 07ha, 15a, 06ca et 07ha, 27a, 65ca elles font l’objet de titres fonciers et sont situées dans une zone déjà couverte par un schéma Directeur d’urbanisme de la ville. Après vérification, cette information est fausse. La plupart de ces zones ne sont pas incrustées dans le schéma directeur notamment les côtés Est et nord de Baraouéli. Et pourtant, le Maire Tounkara a voulu faire main basse sur tous ces champs appartenant aux notabilités. Donc, pour toutes ces raisons, les paysans demandent l’annulation pure et simple de cet arrêté litigieux du Gouverneur. Car selon eux, ce programme est une usurpation du patrimoine foncier appartenant aux autochtones.

Selon Hamala Camara, un autochtone de la ville et tête de proue de de la contestation, « bien avant son élection, Cheickna m’avait approché pour me me proposer de le soutenir pour qu’il devienne Maire de la Commune. En contrepartie, il allait morceler les espaces et les vendre moins cher et il allait m’aider à en trouver aussi. Chose que j’ai refusée. Après les élections municipales, il est devenu Maire. Et son premier projet a été de convaincre le chef de village et ses conseillers pour de nouveaux lotissements. Il n’est obnubilé que par le foncier. Aucun paysan n’a été consulté et il veut nous arracher de force nos terres. Cela ne marchera pas. », grommèle M. Camara. Un autre d’ajouter   que depuis le début de cette affaire, qui oppose le Maire aux paysans de Baraoueli, « nous avons démarché toutes les grandes personnalités de la commune afin de trouver une issue heureuse à ce différend foncier. Aujourd’hui à Baraouéli, il y a toutes sortes de difficultés sauf le problème de logement. Si tu veux payer un terrain nu, tu le trouves à Baraouéli sur un claquement de doigts. Si tu veux une maison construite, c’est sur place. Mais demande à payer un champ, dans tout Baraouéli, tu ne le trouveras pas. La vérité est que, quelques individus veulent s’accaparer de nos champs de culture pour se faire de l’argent. Des lotissements des années 1980 à Baraoueli ici ne sont pas encore mis en valeur par les propriétaires, aucune famille n’a de problème de toit ici. Pourquoi vouloir retirer nos champs sans notre consentement pour les morceler et les vendre à leur guise. Baraouéli est un havre de paix. Il n’y a jamais de problème entre les habitants d’ici. Mais depuis l’arrivée du Maire Tounkara, il est parvenu à créer la division entre toutes les couches sociales pour atteindre ses objectifs financiers en complicité avec certains agents de l’Etat sur place. », a regretté Gaoussou Koné. Les populations projettent dans les jours à venir des actions d’envergure pour stopper le Maire Tounkara dans ses manœuvres et mettre les paysans dans leur droit. A suivre…

Ben Abdoulaye, envoyé spécial

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