Bankoni : Les failles des BTP au Mali

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Avec un bilan macabre et progressif de 15 à 20 morts à la date du mardi 3 septembre, l’effondrement d’un bâtiment au Bankoni révèle les failles de notre système de construction.

 

Il va s’en dire que tous les cas précédents ont fait des pertes en vie humaine mais certainement, en moindre degré que celui-ci. Il n’est point besoin de connaitre ces victimes innocentes, pour être choqué au vu du bilan macabre qui n’est pourtant pas fini. Quelles sont les causes de ces écroulements de bâtiments ? Qui sont les responsables de ces accidents criminels ?

Selon Bakary Bouaré ancien chef de subdivision de tronc public, ancien secrétaire général du syndicat national des entrepreneurs de bâtiment Mali (synabat) de 1997 à 2004, les causes de ces écroulements se résument simplement à un mauvais calcul essentiellement des structures que sont les fondations, les poteaux, les chainages, les dalles de couverture et la bonne épaisseur des murs.

A cela s’additionnent la mauvaise appréciation de la nature du sol, la qualité des agrégats le sable et gravier et enfin la section appropriée des aciers qui constituent le véritable nerf du bâtiment à l’instar du squelette dans le corps humain.

Les responsables de ces accidents criminels se situent à plusieurs niveaux : la faiblesse de la loi, de l’ingénieur ou du technicien à moins que celui-ci ne soit le simple chef maçon qui a cru tout savoir. A ceux-ci, on peut ajouter les responsabilités civiles : les services du contrôle des constructions de l’urbanisme d’une part et sur le maitre d’œuvre c’est-à-dire le propriétaire de l’édifice, affirme Bakary Bouaré.

Cependant, renchérit M Bouaré, à César ce qui est à César : on ne doit pas s’arroger le titre de bâtisseur quand on n’a pas les compétences en BTP, ce qui est le cas au Mali.

 

Varma Sokona

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BATIMENTS ET CATASTROPHES AU MALI: Le rôle de la Protection civile

En cette période hivernale, plusieurs maisons s’écroulent à Bamako. Les causes fondamentales ? le non-respect des normes de constructions entre autres. 

Le lieutenant-colonel Adama Diatigui Diarra, directeur régional de la Protection civile, s’exprimant sur les séries d’effondrements répétées à Bamako, au niveau de la Protection civile, a un seul mot : il faut que les uns et les autres respectent vraiment les mesures, les lois, et les règles de construction pour éviter ces genres de situations.

A ses dire, de la fouille, jusqu’à la terminaison des constructions, à chaque étape, les services compétents doivent faire les contrôles, si possible un suivi. Et c’est ce qui manque actuellement au Mali.

Quelque part, au niveau des municipalités, il faudra qu’eux aussi veillent et tirent les leçons des accidents. Les services de la municipalité doivent aussi tirer des leçons dans ces situations. Celui qui a suivi l’effondre de Bankoni, qui a enregistré 41 victimes dont 15 morts c’est trop. Un seul immeuble qui tue 15 personnes c’est vraiment dure. Donc j’invite tout un chacun, à assumer pleinement son rôle pour la sécurité et la sauvegarde du citoyen malien, a témoigné le colonel Adama.

Le colonel Adama nous a aussi éclairés sur les mesures prises par la Protection civile pour prévenir ces cas : Au niveau de la Protection civile, avant qu’il y ait dégâts, nous faisons des visites de prévention périodique, et nous dénonçons les cas de risque. Nous conseillons d’abord les propriétaires, à se conformer à la règlementation. Nous conseillons, mais, l’aspect répression des infractions aux normes de construction relève des services de l’urbanisme. Nous, nous rendons compte à l’urbanisme qui prend les dispositions pour réprimer ou corriger les lacunes constatées.

Maintenant après les dégâts, c’est une nouvelle phase. En l’occurrence, les équipes d’enquêtes seront intéressées. Notamment la police, la gendarmerie qui vont faire des campagnes avec l’urbanisme. Ensemble ils formeront une commission d’enquête pour situer le problème et engager le reste de la procédure.

Zeïnabou Fofana 

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HIVERNAGE: Le casse-tête des maraîchers 

La crue du fleuve Niger affecte les maraichers installés au bord du fleuve Niger. Les plans disparaissent sous l’’au. 

Badalabougou. Pour arriver au fleuve, il faut serpenter entre des villas cossues. Au bord du fleuve, un bidonville invisible de la grande rue, jouxtant les villas, dans le lit du fleuve. Les pauvres qui sont là vivent de la pêche et du maraîchage. Ces deux activités sont fortement perturbées par la saison des pluies.

Pour le vieux Minké Koné, 65 ans, de juin à décembre, le maraichage est perturbé. Il poursuit, la montée des eaux rend impraticable notre travail, car toutes les zones cultivables sont presque sous les eaux et la plupart des maraîchers sont obligés pendant cette période de l’année, de se trouver d’autres occupations pour nourrir les familles.

Les pêcheurs n’échappent pas à ce handicap. Bazoumana Koumaré président de l’Association des pêcheurs et président de l’union régionale des pécheurs du district de Bamako, président de l’Union nationale des pêcheurs du Mali et membre du Conseil économique et social au nom des pêcheur, raconte les difficultés des pêcheurs en cette période hivernale. La montée des eaux nous pose des problèmes plus précisément d’habitation car le Bozo est plus à l’aise au bord du fleuve tout comme le Bambara dans son champ et le Peulh dans son pâturage, alors n’ayant pas d’autres lieux appropriés si l’eau nous atteint de manière très élevée et coincé sur ce petit périmètre, nous ne savons plus quoi faire.

Selon Bazoumana, les difficultés sont la pollution et l’obstruction du fleuve. Nos filets ne peuvent pas rester longtemps sous l’eau à cause des ordures et déchets plastiques déversés dans le fleuve. Finalement, le Niger est devenu le plus grand dépôt d’ordures.

Les constructions de barrage ne sont pas du goût des pécheurs. Ceux qui gèrent l’eau se préoccupent plus de la production agricole, de la production énergétique que des pécheurs. On ne laisse pas de passages aux poissons.

Bazoumana Koumaré suggère d’impliquer leur corps de métier dans les prises de décisions sur la gestion de l’eau.

Marcel M Diarra

Hamadoun Touré

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