La population de la commune II du district de Bamako, en collaboration avec la coordination des associations pour le développement de la commune II (Cadec), s’est regroupée pour une assemblée générale sur le terrain municipal de l’hippodrome. C’était le mercredi 28 févier 2018.
L’objectif de cette assemblée générale était de montrer et d’exprimer leur désapprobation suite à la signature du protocole de mise à disposition des sites de recasement provisoire des exploitants du marché Rose, le 22 février 2018, entre les mairies des commune II et III et celle du district de Bamako.
En effet, dans le cadre du déguerpissement et la destruction du marché Rose par deux gigantesques incendies, les plus hautes autorités ont décidé de réaliser des installations provisoires pour les commerçants victimes. Les nouveaux sites ou espaces retenus sont les rues 214 et 224 à l’hippodrome, la rue 559 à Quinzambougou et la rue 781 au quartier Sans-fil.
Selon Mamadou Lamine Koné, président de l’association Hypo-vert, cette décision est contraire à l’orthodoxie de la décentralisation au niveau local. «Le maire a violé ses propres règlements», dit-il. Selon lui, cette démarche de la mairie de la commune II constitue une transformation programmée de nos quartiers résidentiels en zone industrielle et commerciale.
D’après les explications des organisateurs de l’assemblée générale, les installations d’un marché sur ces rues citées ci-dessus entraîneraient des conséquences sanitaires, environnementales, des problèmes écologiques et d’autres pratiques de défécation dans les différents quartiers ciblés par cette action.
Dans ce cadre, affirme le représentant de la Coordination des associations pour le développement de la commune II, Mohamed Bilal Traoré, ce n’est pas seulement le problème de l’hippodrome, mais la commune II tout entière, car il y a aussi les quartiers de Quinzambougou et Sans-fil qui sont concernés. Et parmi ces quartiers, l’hippodrome est la vitrine de la commune II avec les ambassades et les grandes écoles, ajoute-t-il.
Selon M. Alassane Touré dit Docteur, conseiller municipal, ils ont été deux seulement à contester la décision de recasement dans la commune II lors des assemblées tenues à cet effet. Très révolté, M. Touré pense qu’avec les marchés de Medina-coura, Bozola, Niaréla, poumons économique et industriel de Bamako, «on n’a plus rien à faire avec un autre marché». «Nous dirons solennellement que trop c’est trop et désormais, la gestion de nos quartiers se fera avec la complicité de nous tous», a-t-il précisé.
«Non à l’entreprise macabre d’installation de marché dans nos rues» ; «Non à la destruction de nos espaces verts» ; «Non à la transformation de notre quartier, un quartier résidentiel n’est pas une zone industrielle»; «Oui à une solution réfléchie, non au bricolage au nom du président de la République»; «Oui à la solidarité en faveur des sinistrés et déguerpis» ; «Non à l’enrichissement des élus de la commune II sur le dos des victimes et des pauvres citoyens», étaient entre autres mises en garde gravées sur les écriteaux brandis par la population de l’hippodrome.
Au terme de l’assemblée, les membres de la coordination des associations pour le développement de la commune II, venus pour la circonstance, n’ont pas caché leur colère face à cette situation qui énerve plus d’un. «Nous disons non aux autorités communales pour la mise à disposition des sites de recasement provisoire des exploitants du marché Rose dans nos quartiers», affirment-ils.
Assétou Y. SAMAKE/stagiaire