Après la pluie, le beau temps, dit l’adage. Après moult tractations menées par des hommes de main de Sory Kemesso pour faire comprendre aux jeunes le bien fondé du projet, ses enjeux ainsi que ses intérêts pour les habitants du quartier, ils ont adhéré et ont fait la paix avec le nouveau promoteur des lieux.
Conformément à notre engagement de faire toute la lumière sur l’affaire d’aménagement du terrain de football, communément appelé «Bako Dagno» qui opposait l’opérateur économique Sory Kemesso et l’association des jeunes résidant de l’ACI 2000, paru dans «Le Prétoire N° 483 du 15 février», nous avons mené des investigations pour éclairer la lanterne de l’opinion publique nationale. Nous nous sommes procuré une copie du plan du futur centre commercial, ainsi que l’autorisation de construction délivrée par la Mairie de la Commune IV que les jeunes avaient reclamée à l’opérateur économique. Dans ce dossier, ce qu’il y a lieu de retenir, c’est que le sieur Kemesso se targue d’avoir légalement des documents administratifs pour aménager cet espace, il nous a été donné de constater qu’il y a une incohérence de date sur sa demande adressée à la mairie, ainsi que la réponse de l’autorité municipale. En fait, Sory Kemesso a adressé une correspondance en date du 28 janvier 2015 pour solliciter le concours de l’autorité municipale pour faciliter la libération du site. En réponse à cette demande, la Mairie a envoyé une correspondance en date du 01 juin 2015, autorisant Sory Kemesso à construire sur la parcelle N°1382 du lotissement de Hamdallaye ACI 2000 (morcellement du TFN° 1071 et 1339) objet de contrat de bail emphytéotique administratif. « J’ai l’honneur de vous donner un accord de principe pour la construction d’un Centre Commercial (Administration (RDC) Boutiques (R+1) et Kiosques, sous réserve de vous conformer durant l’exécution des travaux aux plans et devis », précise ladite correspondance .Par ailleurs, dans la même correspondance, il lui a été demandé de le faire identifier. « Je vous demande de bien vouloir faire identifier votre chantier par un panneau portant en caractère lisible votre nom, le numéro de l’autorisation indiqué en tête de la présente lettre et le nom de l’entrepreneur s’il y a lieu », précise la correspondance. Le hic est que Sory Kemesso n’a fait identifier le chantier que le jour de son lancement officiel, le 19 février 2015. Par ailleurs, pour avoir la certitude du bien fondé du bail, car les documents remis aux jeunes ne comportent nullement une copie du contrat qu’il aurait signé avec l’Agence Immobilière ACI 2000 dont nous avons rencontré le directeur commercial, Khalilou Sissoko. Ce dernier nous a confié qu’il y a eu un protocole d’accord tripartite entre l’ACI, la Mairie et la société de Sory Kemesso. « C’est la Mairie qui est le porteur du projet. C’est un marché public tripartite. L’agence ACI joue le rôle de régulateur. Dans le plan de lotissement, cet espace public est destiné pour y construire un marché. Ce sont les services techniques de l’urbanisme qui ont déterminé lors du morcellement. Il n’y avait pas eu d’investisseur d’abord », a-t-il précisé. Par ailleurs, il nous revient d’autres sources que dans ce genre de protocole d’accord tripartite que c’est le porteur du projet qui doit plus communiquer. Tel n’a pas été le cas dans le cas d’espèce. Car, la Mairie a fait une fuite de responsabilité lorsqu’elle a été saisie par les jeunes pour clarification. « Le maire et ses conseillers affirment ne pas connaitre Sory Kemesso ainsi que le bail en question, signé entre lui et l’agence ACI. Et dès qu’ils auront été informés, ils relayeront l’information. Mais aussi, ils feront en sorte que nous puissions tous nous réunir autour d’une même table pour discuter. Jusqu’à présent, la mairie ne nous a rien dit », nous avait confié un jeune du quartier.
Les jeunes résidants de l’ACI qui voyaient d’un très mauvais œil cette velléité du nouveau promoteur des lieux, Sory Kemesso, de les déposséder de leur espace public pour construire un marché moderne ont été édifiés sur le bien fondé du projet. Contactés par nos soins, ils nous ont confié que Sory Kemesso s’est montré coopératif et compréhensif. Car, expliquent-ils, Sory Kemesso, par l’entremise du Commissaire du 14e arrondissement, leur a fait parvenir une copie du plan du futur centre commercial ainsi que l’autorisation de construction délivrée par la Mairie. Ainsi, il y a eu des tractations menées par des hommes de main de Sory pour faire comprendre aux jeunes le bien fondé du projet, ces enjeux ainsi que ses intérêts pour les habitants du quartier. Et ils ont tous adhéré. Pour joindre la parole à l’acte, l’association des jeunes du quartier, à travers son porte-parole, Me Adama Fofana, a réaffirmé sa disponibilité lors de la cérémonie de pose de la première pierre, le vendredi dernier, à accompagner Sory Kemesso pour la réalisation de son projet.
Boubacar SIDIBE