Ce mardi 5 octobre 2021, à Sénou, les responsables de la Plateforme des habitants de la zone dite aéroportuaire (Phza) ont animé une conférence de presse afin de faire part de leurs préoccupations. Au cours de cette conférence de presse, certains n’ont pas hésité à rappeler au Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga de respecter ses engagements.
L’étau est-il en train de se resserrer autour du Premier ministre Choguel Maïga ? En tout cas, tous les signaux semblent désormais le confirmer. Car les centaines de victimes de démolition des maisons de la zone aéroportuaire attendent impatiemment le PM au tournant.
« Nous ne sommes pas des délinquants financiers. Au contraire, nous sommes des victimes de la situation dite aéroportuaire. L’aéroport est venu trouver nos villages et quartiers ici. Personne ne va désormais nous manipuler à des fins politiques ou personnelles. Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga n’a d’autre choix que joindre l’acte à la parole. Puisqu’il nous avait assuré qu’une fois aux affaires, il va impérativement résoudre la situation de la zone aéroportuaire. Car la démolition a été, disait-il, faite sur du faux», a scandé Abdoul Salam Togola, porte-parole de la plateforme de son côté, Aboubacar Sidiki Kanta, coordinateur de la Phza, dira qu’au cours d’une rencontre avec les autorités, en l’occurrence le ministère du Domaine et celui des Transports, il est ressorti que le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga et le président de la transition sont tous d’accord qu’une commission soit mise en place pour trancher sur la question de la zone aéroportuaire. Aux dires de M. Kanta, après plus de 3 mois, rien n’a été fait. Ce qui est très inquiétant.
« Nous demandons aux autorités de mettre en place le plutôt possible cette commission. Car nous les habitants de 11 villages et quartiers sommes en attente depuis fort longtemps », précise t-il
À l’en croire, on peut, avec fierté, dire que grâce à l’intervention de Chérif Ousmane Madani Haïdara, on a pu éviter un autre bain de sang dans ce pays. « Nous demandons par la même occasion aux autorités d’honorer les engagement, pris en présence du président du Haut conseil islamique», a rappelé le coordinateur.
Pour sa part, Abdoul Salam Togola de révéler qu’ils ont appris que le gouvernement compte mettre en place la commission, pour une durée de 3 mois. Ce qui est trop long. « Nous pensons que c’est une manière de traîner le processus et gagner du temps. Nous disons au PM qu’on ne veut nullement un autre bras de fer. C’est pourquoi nous espérons que les autorités vont honorer leurs engagements », a estimé M. Togola.
Par ailleurs, le coordinateur dira qu’une procédure judiciaire a déjà été enclenchée par la plateforme contre ceux qui ont démoli leurs maisons. Il dira qu’il y’a des escrocs qui se font passer pour des représentants de la plateforme en soutirant aux gens 100.000 FCFA.
Par ailleurs, en commun accord, la plateforme a formulé quatre recommandations à l’endroit des autorités. Il s’agit : 1- de déplacer l’aéroport vers Sanakoroba; 2- de dédommager les victimes le plus tôt possible; 3- de ne plus toucher plus aux autres maisons qui sont dans la zone aéroportuaire; 4- de traduire en justice les présumés coupables de la démolition.
Quant à Boyo Kanta, elle dira que l’ancien ministre Djonké Diarra a posé un acte criminel en démolissant leurs maisons. « Certains ont leurs enfants qui ne vont plus à l’école. Quant à Choguel, il nous a reçus chez lui quand il était président du comité stratégique du M5. À l’époque, il nous avait dit que le gouvernement Moctar Ouane nous avait commis du tort. C’est une démolition qui a été faite sur du faux. Ce sont ses mots. Nous étions accompagnés par le chef de quartier de Faladiè. Aujourd’hui, je veux savoir si Choguel nous a oubliés ? A-t-il oublié ses propres engagements ? Si Choguel tente de nous rouler dans la farine, les conséquences seront très lourdes pour lui », s’est indignée Mme Boyo Kanta.
S’adressant toujours aux journalistes, le coordinateur dira qu’après la nomination de Choguel Kokalla Maïga, la plateforme a demandé une audience avec la Primature. Mais on l’a renvoyée vers le ministère du Domaine. Et lors de la rencontre, on a clairement spécifié aux membres de la plateforme que le PM a pris la question dans les projets gouvernementaux. Après trois mois, on n’a rien vu. Ni commission ni autre garantie n’a été donnée aux victimes. À quoi joue le Premier ministre, s’est-il interrogé.
« Certes, on fait confiance aux nouvelles autorités, mais on commence à perdre espoir. On veut qu’on restitue nos maisons et nous rembourser convenablement», a souhaité M. Kanta
Adama TRAORÉ