Affaire des habitations démolies par le colonel Diabira à Yirimadio : Le collectif des victimes avertit les spéculateurs

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Le collectif des victimes des démolitions autorisées par le Colonel Lamine Diabira, dans la zone de Yirimadio, a tenu un point de presse le 23 janvier. C’est le siège de l’Union des associations  pour la défense des droits des démunis de Niamakoro qui a servi de cadre à la rencontre. Le conférencier, le président du collectif, Taka Meminta, a profité de cette tribune pour prévenir les honnêtes citoyens : "Nous demandons aux honnêtes citoyens de ne pas acheter  de lots situés près de Kodobougou, c’est-à-dire les lots situés entre l’ancien poste de contrôle à Yirimadio et le nouveau situé à Niamana" a averti le porte-parole des victimes.


Les faits remontent au 29 avril 2008 lorsque les chefs de famille des 208 concessions ont été surpris par un huissier de justice accompagné par un bulldozer prêt à tout démolir et plonger des centaines de personnes dans la désolation.
Interrogé sur les raisons d’un tel acte, l’huissier, sans détour répondit : "Je suis en mission au nom du Colonel Lamine Diabira". Aussitôt dit aussitôt fait. Le bulldozer, sous la protection des forces de l’ordre, a tout démoli si bien que les habitants des 208 concessions se sont retrouvés dans la rue.
Ne sachant plus que faire, ils contactent le Colonel Diabira. Pour toute réponse, ils s’entendent dire : "Je suis propriétaire d’un titre foncier d’une superficie de 3hectares 80 ares 71 centiares dans la zone démolie".


Les désormais sans abris qui avaient des lettres d’attribution et autorisations de construire se sont réunis et ont interpellé le chef du village de Yirimadio, Lassine Diarra qui reconnaît avoir octroyé une superficie d’environ un hectare au Colonel Diabira.
Selon lui, ladite parcelle est située entre le marigot et le Groupe scolaire. C’est ainsi que les déguerpis ont saisi le préfet de Kati qui, à son tour, a convoqué le Colonel pour avoir sa version des faits.


D’après le président du collectif des déguerpis, la réaction du Colonel vis-à-vis du préfet était hystérique : "Tu ne sais pas que j’ai été ministre de l’Intérieur et que je suis un Officier supérieur ? Ne me convoque plus avec ces pauvres ignorants". Après cette colère noire, "Le Colonel Diabira a claqué la porte et est parti" déclare Taka Meminta, président du collectif des victimes. Sur instruction du préfet un spécialiste des domaines de Kati s’est rendu sur le terrain pour faire le trsite constat.
En effet, l’Officier supérieur avait fait démolir plus de 9 hectares d’habitation. C’est ainsi que le dossier a été transmis au Tribunal de première instance de Kati.  Ironie du sort, la justice de Kati emprisonne le responsable des victimes pendant plus de deux mois. Depuis, la procédure judiciaire n’a cessé d’être reportée jusqu’au rappel à Dieu, à la Mecque, du Colonel Lamine Diabira.
Quelques mois après le décès, les plaignants ont tenté de saisir les héritiers du défunt. En vain. Sa première femme a, quant à elle, catégoriquement refusé de se mêler de l’affaire tout comme la seconde d’ailleurs.


Ne sachant plus dans quelle sauce ils seront mangés, les victimes constatent que des spéculateurs s’acharnent sur la parcelle litigieuse, aidés en cela par un certain Adjudant Mariko qui dit avoir reçu les documents des mains d’une des deux épouses du défunt Colonel.
C’est au regard de ce nouveau développement que collectif des victimes met les potentiels acheteurs en garde contre toute tentative d’expropriation de leurs lots. "La procédure judiciaire est en cours et le jugement est même prévu pour le 6 février 2012" a déclaré le président du collectif.
                          Boubacar PAITAO, stagiaire

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