La grande mobilisation de la population autour de la vente de l’espace vert situé à côté du terrain de la cité des infirmiers à Quinzambougou a porté fruit. Dos au mur, Issa Sangaré, le principal responsable a reconnu avoir morcelé une partie pour sa famille mais nie toujours la vente.
À titre de rappel, l’espace vert en question est une servitude du chemin de fer située tout juste à côté du terrain de football de la Cité des Infirmiers de Quinzambougou. Depuis plusieurs dizaines d’années, des mécaniciens autos y exercent leur métier suite à un accord entre le CFM et le collectif des notables du quartier. Les clauses étaient claires : interdiction de construire sur le site qui joue un rôle de poumon pour les habitants tant par sa position géographique que par son aspect verdoyant.
Mais il y a quelques semaines, un notable du quartier Issa Sangaré aurait morcelé une partie pour sa famille et vendu l’autre en complicité avec les premier et deuxième adjoints au maire de la Commune II.
Il aurait ensuite demandé aux mécaniciens de ne faire aucune réticence à l’égard des agents de la mairie lorsque ceux-ci viendraient pour le bornage. Il leur avait aussi proposé de désigner un autre lieu sur lequel ils pourraient se réinstaller. C’est ainsi que les habitants avaient été mis au courant.
Depuis, ils se sont mobilisés afin de s’opposer à l’anarchie d’Issa Sangaré qui avait convaincu le chef du quartier que la décision venait du gouvernement. Mais, le conseil des sages et l’Association pour le développement de Quinzambougou ont multiplié leurs concertations sur le sujet pour le coincer en même temps que ses complices. Et c’est fait ! En effet, lors d’une réunion Issa Sangaré a reconnu avoir morcelé une partie du site aux noms de certains membres de sa famille, notamment Assitan Sangaré, Vieux Aw et lui-même Issa.
Lors de la dernière réunion de l’association, il a pourtant refusé de venir s’expliquer. Les membres n’ont reçu qu’un message dans lequel, il nie catégoriquement son implication dans la vente du reste de la servitude. Pourtant, plusieurs preuves le compromettent. En plus de son entretien avec les garagistes, beaucoup de témoignages font état de ses démarches auprès de plusieurs conseillers de la mairie.
Certains d’entre eux comme Morignouman Kouyaté ont refusé de marcher avec lui. Issa avait envoyé un courrier au chef du quartier pour l’affirmer sa désolidarisation avec ses concitoyens qui veulent une annulation de la vente qu’il a faite. Il avait aussi écrit qu’il n’était plus membre de l’ADEMA ni du conseil des sages encore moins de l’Association pour le développement de Quinzambougou. Motif évoqué : le laisser occuper les terrains morcelés pour sa famille.
Les choses sont en train de se dénouer. Veut-il se battre pour ces lots qui serviraient de compensation à la partie vendue? Quoi qu’il en soit, Issa a bien préparé son coup. Il s’est même payé le luxe de menacer le maire de la Commune II. Il aurait dit qu’il l’attend au tournant puisqu’il lui aurait donné des voix lors des élections passées. M. Sangaré n’est pas resté là. Il veut créer une discorde entre les notables et certains habitants. Il aurait dit aux familles qui font face aux rails telles que les Dembélé, Kéïta, Wattara, Bâ et N’Diaye qu’elles risquent d’être déguerpies par les notables. Ce qui est faux! Sur quelle base légale vont-elles être déplacées?
Si ces familles se laissent embobiner par Issa et que les choses s’embrasent, elles finiront par avoir affaire avec la société Transrail. Car, elles sont sur une autre servitude du chemin de fer, donc un site provisoire appelé «sônsônrobougou» en langue nationale Bambara.
Kady Théra