Ce sit-in avait pour objectif de demander le renvoi de l’affaire de démolition des bâtiments à Kalabambougou au Tribunal de Première Instance de la commune IV.
Une doléance qui sera satisfaite par la Cour d’appel de Bamako en son audience d’hier lundi 16 mars 2015.
Après l’audience, Massama Camara, trésorier général adjoint de l’association Siguida-Ton a souligné sa satisfaction de voir l’affaire renvoyée devant le Tribunal de Première Instance de la commune IV.
« Nous ne voulons qu’une seule chose : que nous soyons mis dans nos droits, que le préjudice causé par les trois bandits à savoir le géomètre Youssouf Bengali, le clerc huissier Moussa Keita et Sidiki Djiré, syndicaliste au Centre National d’Assistance Médical soit réparé à temps pour limiter les dégâts ! », a indiqué Massama Camara. Qui regrette que« seulement deux concessions étaient concernées par la démolition, mais à notre grande surprise, ces trois bandits ont détruit les 309 logements qui s’étendent sur 24 hectares ».
Pour sa part, Mohamed Diarra, président de l’Association Siguida-Ton dira que cette décision de la Cour d’appel de renvoyer l’affaire devant le Tribunal de la commune IV est une bonne chose. Et lui de poursuivre : « Certes, les auteurs de ces démolitions ont bénéficié d’une liberté provisoire, mais, ils doivent maintenant payer le préjudice causé. ».
Selon lui, il appartient donc à la justice d’évaluer les dégâts pour que les coupables payent.
« C’est à la demande des avocats des victimes à savoir Me Faguimba Keita, Me Ousmane Bocoum et Me Oualy Diawara que l’affaire a été renvoyée au niveau du Tribunal de la commune IV. », a-t-il conclu.
Par contre, pour Me Ladji Traoré, un des avocats des prévenus « ceux qui se disent victimes n’ont aucun droit sur les 24 hectares de Kalabambougou car ils n’ont pas de titre de propriété. ». Selon lui, les présumés coupables ont été poursuivis pour dommage à la propriété mobilière et immobilière d’autrui. Or à en croire l’avocat, seul le titre foncier est considéré comme inamovible.
En première instance, les victimes ont souligné eux-mêmes qu’ils n’ont pas la possibilité de prouver le préjudice causé, a-t-il indiqué. C’est pourquoi « nous avons demandé la liberté provisoire pour nos clients, ce qui a été accordé. Aucune des victimes ne peut prouver à travers un titre qu’elle a des droits sur les dites parcelles », a encore précisé Me Ladji Traoré.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec ce renvoi devant le Tribunal de la commune IV, le pire a été évité de justesse.
Badou S. Koba