Violences Sexuelles perpétrées au Mali en 2012 : Plus de 100 victimes toujours dans le désarroi !

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Pour mieux outiller les magistrats et avocats sur le traitement des cas de violences sexuelles liés aux conflits (VLSC), l’Association Malienne des Droits de l’Homme(AMDH) et WILDAF-Mali avec le concours de la MINUSMA, ont initié un atelier de renforcement des capacités du 24 juillet au 28 juillet à l’hôtel Elfarouk. L’ouverture des travaux effectuée dans la matinée du lundi 24 juillet 2017 était présidée par Cheick Tidiane Traoré, représentant le ministre de la Justice, Garde des sceaux avec à ses côtés Me Issouf Diallo, représentant de Wildaf, Me Moctar Mariko, président de l’AMDH et M. Arnaud Royer de la Minusma.

L’avènement de la crise sécuritaire et institutionnelle de 2012 qu’a connu le nord du Mali a entravé l’administration de la justice. De ce fait, le nord du Mali a été le théâtre d’opérations de plusieurs cas de violation des droits humains, notamment des violations sexuelles. Pour faciliter l’accès des victimes de VLSC à la justice, les magistrats et avocats ont bénéficié d’un atelier de renforcement de capacités leur permettant de mieux appréhender les subtilités liées aux cas de violences sexuelles.

A l’ouverture des travaux, Me Moctar Mariko, rappellera que de nombreux crimes sexuels ont été perpétrés au Nord du Mali entre 2012 et 2013. Selon lui, les victimes de ces crimes, y compris les mères des enfants nés des viols, font toujours face à de nombreux défis, notamment des moyens de subsistance, maladies, isolement ou d’abandon d’enfants, etc.

Selon ses dires, si des plaintes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été déposées par des organisations non gouvernementales entre 2014 et 2015 au nom de plus de 100 victimes de violences sexuelles, le constat révèle une volonté d’étouffer cette affaire. « Force est de constater qu’en dépit de quelques avancées, les enquêtes piétinent, certains auteurs présumés sont même libérés » a-t-il déclaré. Avant d’exhorter le ministre de la Justice à diligenter des réponses concrètes à la confusion de compétence de juridictions créée par l’arrêt N°11 du 16 février 2015 de la Cour suprême dit « arrêt de restitution ».

A sa suite, M. Arnaut Royer de la Minusma, à l’entame de son intervention rappellera que le Conseil de sécurité des Nation Unies à travers sa résolution 1820 de 2008 et ses résolutions ultérieures a fermement condamné tout acte de violences sexuelles résultant d’un conflit armé. Ainsi dira-t-il, en vue de donner plein effet à ces résolutions, la connaissance des questions de droits de l’homme et celle des violences sexuelles liées aux conflits par les acteurs de la justice est capitale pour le bon traitement des dossiers soumis aux juridictions internationales.

« C’est pour cette raison que la Division des Droits de l’Homme et de la Protection ne ménage aucun n’effort pour accompagner cette initiative qui s’inscrit pleinement dans son mandat et son programme d’activités pour lutter contre l’impunité » a-t-il laissé entendre.

Pour sa part, Cheickna Tidiane Traoré, représentant du ministre de la Justice dira que le Gouvernement a conscience que la protection des droits humains, la lutte contre l’impunité et la réparation des préjudices subis sont des conditions sine qua non de la paix et de la sécurité au Mali.

En effet, dit-il, pour permettre l’accès des victimes à la justice et lutter contre l’impunité les autorités judiciaires ont pris des mesures idoines au nombre desquels figure la saisine de la Cour pénale internationale en juillet 2012, le transfert temporaire de compétence des juridictions des zones coupées au tribunal de grande instance de la commune III de Bamako et bien d’autres actions.

 

                                                                                                            Par Moïse Keïta

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