Pour l’élaboration d’un plan d’action national sur l’utilisation du mercure dans le secteur de l’extraction minière artisanale et à petite échelle d’or au Mali et au Sénégal, la Direction Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNAPCN) a organisé mardi 07 mars 2017 un atelier à l’hôtel Maeva Palace. Un atelier qui a enregistré la présence massive des experts venus de divers horizon afin de doter le Mali d’un plan digne de ce nom.
Le Mali prend actuellement une part active en sa qualité de membre du bureau des négociations intergouvernementales pour l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur le mercure, connu sous le nom de la Convention de Minamata sur le mercure.
La Convention du mercure a pour objet la protection de la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure.
Dans cette lutte, le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement, et du Développement durable, à travers la Direction nationale de l’assainissement, du contrôle des Pollutions et Nuisances et ses partenaires, ont procédé au lancement officiel du projet ”Développement d’un plan d’action national pour réduire l’utilisation du mercure dans le secteur de l’extraction minière artisanale et à petite échelle d’or au Mali et au Sénégal. C’était le mardi 07 mars dernier à l’Espace Maeva Palace sous la présidence de M. Cheick Abdallah, chargé de mission au ministère de l’Assainissement, représentant le madame la Ministre.
Dans son intervention, Mme Hélène Patioco a mis l’accent sur les risques de l’utilisation du mercure dans l’exploitation minière. Dans cette lutte, elle a salué la disponibilité et la détermination des autorités maliennes dans ce sens. Notre pays, le Mali, fait partie des premiers pays qui ont ratifié la Convention de Minamata. Un pays qui est d’ailleurs prêt à élaborer son plan d’action.
Au nom du Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement, et du Développement durable, M. Cheick Abdallah a salué l’implication et l’adhésion totale des partenaires dans la gestion des produits chimiques au Mali. Pour lui, la ratification de plusieurs conventions ont plaidé pour la cause du Mali. Entre autres, il a cité les conventions de Palm, de Vienne, de Rotterdam, de Montréal, etc.
Notre pays a signé la Convention de Minamata le 11 octobre 2013 à Kumamoto au Japon. C’était lors de la Conférence des plénipotentiaires d’adoption. Il l’a ratifié le 25 avril 2015 par le biais de l’Assemblée nationale et a déposé ses instruments de ratification auprès du Secrétaire général des Nations Unies, le 27 mai 2016.
Ces actes de hautes portée historique et politique, et la sollicitude du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) à financer des activités pour les parties signataires, durant la période intérimaire, vaut au pays le financement du présent projet en partage avec le Sénégal, pour un montant de Un Million Quatre Quinze mille (1.095.000) dollars US. La durée du projet est deux ans. Il est exécuté en partenariat avec les gouvernements du Mali, du Sénégal, l’ONU Environnement et Artisanal Gold Council. Il marque le début de mise en œuvre effective de la convention.
En effet, l’article 7 de ladite convention stipule que : ”Toute partie qui, à n’importe quel moment constate que les activités d’extraction minière et de transformation artisanales et à petite échelle d’or sont non négligeables sur son territoire, notifie ce fait au Secrétariat. Dans ce cas, la partie élabore et met en œuvre un plan d’action national conformément à l’annexe C de la convention”.
C’est ce qu’a fait le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, à travers la notification par la Direction Nationale de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNACPN), de l’ampleur de l’activité d’orpaillage utilisatrice de mercure.
Les discours d’ouverture ont été suivis de la présentation de la projection de deux diapos sur les menaces de l’utilisation du mercure dans l’orpaillage traditionnel. La première projection a été faite par Mme Hélène Patioco et le second par M. Peter Rosenberg.
Aux dires du Coordinateur du projet au Mali, Dr. Oumar Diaouré Cissé, expert en la matière, notre pays, le Mali aura le meilleur plan d’action.
En effet, l’orpaillage dans notre pays a des assises solides. Cet artisanat minier produit par an plus de 3 tonnes d’or et enrôle plus de deux cent mille (200.000) orpailleurs. D’ailleurs, que dire des périodes et circonstances de ruée vers l’or. Aujourd’hui, ce chiffre se multiplie par 4 voire 5 avec l’arrivée massive des ressortissants de la sous-région et au-delà.
Les missions interministérielles de supervision y ont établi l’usage du mercure pour l’amalgamation du minerai et sa lixiviation au cyanure pour la capture de l’or.
Au-delà de ces pratiques dangereuses, le secteur de l’orpaillage au Mali est malade de son inorganisation. Ce qui lui imprime un caractère informel et très peu productif.
Youssouf Sangaré