A l’issue d’une marche pacifique pour protester contre leur triste sort qui, jusque –là n’a encore ému le gouvernement du Mali, l’Amicale des Médecins en Spécialisation au Mali (AMESMA) a remis un mémorandum à l’Assemblée nationale afin que la représentation nationale soit informée de l’injustice dont ils sont victimes depuis plus de huit mois. Une marche dont l’objectif était d’ailleurs d’élire domicile à l’Assemblée nationale jusqu’à la résolution de leur problème.
Cela fait plus de huit mois que les médecins en spécialisation se battent pour leurs droits sans que le gouvernement ne daigne leur prêter oreille attentive. Mais déterminés à mener cette lutte jusqu’au bout, ils ont entrepris de nombreuses actions qui se sont toutes soldées vaines : des marches pacifiques, des sit-in devant le Rectorat de leur université, des conférences, des lettres ouvertes adressées à qui de droit…
C’est face à cette situation que, mercredi dernier, l’Amicale des Médecins en Spécialisation au Mali (AMESMA) a décidé de mettre la barre plus haut en saisissant la représentation nationale à l’issue d’une marche pacifique.
Cette marche que le gouvernement du Mali a tenté d’empêcher par tous les moyens a quand même eu lieu. D’abord, il a été demandé aux responsables de l’association d’amener le récépissé de leur association, condition sine qua none à la tenue de cette marche. Séance tenante, le secrétaire général Dr Drissa Sangaré a emmené ce document. Avant que l’inspecteur de police ne rempile en leur demandant de montrer les documents certifiant qu’ils ont rempli toutes les conditions nécessaires pour la tenue d’une telle marche. Des conditions que les responsables de l’association avaient pris le soin de remplir.
Ce fonctionnaire de police reconnaîtra lui-même devant les médecins CES que l’ordre vient d’en haut (Koulouba) et que lui il ne peux qu’obéir.
Ayant vu que toutes les conditions avaient été réunies par les membres de l’association, la police n’autorisera la marche qu’après plusieurs heures de tractations.
La marche qui devrait débuter à 10 heures ne commencera qu’à midi passé. Et pour les décourager, les forces de l’ordre qui encadraient cette marche ont reçu l’ordre de changer l’itinéraire, histoire de ne pas gêner le passage du cortège présidentiel.
Malgré cette situation, les médecins CES ont décidé de maintenir cette marche qui est finalement partie de la bourse du travail, en passant par la place de liberté, le CHU Gabriel Touré. Avant que les marcheurs qui mettaient le cap sur l’Assemblée nationale ne soient stoppés au niveau du monument de la Palestine.
Malgré cette situation, les médecins CES ont délégué leur secrétaire général qui est parti à l’AN où il a remis, au premier vice-président de l’Assemblée nationale, leur déclaration contenant toutes les explications sur leur triste sort.
L’indifférence des autorités
De cette déclaration il ressort que « depuis plus de huit mois, les médecins en spécialisation ont été mis dans la rue contre l’intérêt des patients au vu et au su de tous. Devant le spectre d’une année blanche, compte tenu de toutes les démarches pacifiques entamées par notre association pour qu’une solution soit trouvée à nos problèmes dans l’intérêt des populations. Ayant contacté tous les niveaux de décision par rapport aux dits problèmes, nous nous sommes vus imposés en absence d’autres alternatives de venir élire domicile à l’Assemblée nationale pour qu’une solution soit trouvée ».
Et Dr Drissa Sangaré de faire la genèse du problème. Selon lui « les DES sont des médecins qui, au détour d’un concours, ont été admis à des filières de spécialisation dont les durées sont variables d’une filière à l’autre. Cette formation comprend une partie théorique et une partie pratique. Cette dernière consistant à des stages dans des structures hospitalières ».
Selon lui, les difficultés quotidiennes et d’autres situations d’injustice criardes ont amené les D.E.S à prendre contact avec les responsables des structures hospitalières depuis 2012.
A l’en croire, le clou du problème est aujourd’hui le payement des frais d’inscription et pédagogique. Car depuis 2007, le ministère de la Santé prenait en charge lesdits frais. Mais en 2012, à la faveur de non justification de certains encadreurs de l’utilisation des frais antérieurement versés, des difficultés intervinrent à tel point qu’il a fallu l’intervention du Rectorat pour que l’année puisse s’achever.
Le pire dans tout cela ajoutera-t-il, c’est que cette année (2014), le ministère de la Santé par l’intermédiaire de Issa Diarra, haut fonctionnaire de défense au dit ministère a signifié que la prise en charge de ces frais était hors de sa portée. Excepté pour 189 personnes alors que le nombre de médecins en spécialisation est de 510.
D’ores et déjà, les médecins en spécialisation fondent leur espoir sur la représentation nationale et surtout la Commission Santé pour que leur cas soit sérieusement examiné et fasse l’objet d’une interpellation du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique.
Georges Diarra
C’est la faute au ministère de la santé. pourquoi attendre 2012 pour avoir des justificatifs des encadreurs. Rien n’était mis en place depuis 2007 , il fallait changer de ministre pour s’en rendre compte. Aucune stratégie à long termes.c’est dommage!
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