Pour faciliter l’accès à la formation professionnelle de milliers d’enfants déscolarisés ou non scolarisés et de mieux les accompagner, l’ONG Terre des hommes Lausanne en partenariat avec le Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et l’USAID, a organisé une caravane urbaine de sensibilisation pour l’accompagnement des enfants concernés par la mobilité dans notre pays. Le thème retenu était : « L’insertion socioprofessionnelle des enfants et jeunes concernés par la mobilité dans les régions du nord au Mali ».
La cérémonie de cette caravane a été tenue le jeudi 14 septembre 2017, à l’Hôtel Colibris, en présence de la Cheffe de délégation de Terre des hommes Lausanne, Mme Annabel Debakré ; la représentante d’OFDA/USAID; du représentant du Parlement des enfants, Makan Sylla ; la conseillère technique du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Traoré Nana Kadidia Traoré ainsi que plusieurs enfants venus pour la circonstance.
Pour la Cheffe de délégation de Terre des hommes Lausanne, Mme Annabel Debakré, cette initiative vise à parler des préoccupations des enfants ayant pris le chemin de la migration, à soutenir leur volonté d’apprendre un métier porteur et d’être insérés dans le tissu socio-économique. « Dans la mise en œuvre de nos projets d’urgence et de protection des enfants concernés par la mobilité, nous nous rendons de plus en plus compte que l’insertion socioprofessionnelle figure parmi les besoins les plus importants pour cette catégorie d’enfants. Pour en être convaincu, il faudra comprendre le profil et les vulnérabilités de ces enfants », a-t-elle évoqué. Avant de faire entendre que ces enfants concernés sont généralement les filles migrantes domestiques, les mendiants, les vendeurs ambulants, les filles et garçons ayant fuit l’insécurité, le mariage précoce et ou forcé, l’exploitation, la maltraitance et bien d’autres.
Par ailleurs, elle a reconnu que certains sont accompagnés mais d’autres non. « Malheureusement, la plupart de ces enfants rencontrent des problèmes de protection et des violations de leurs droits les plus fondamentaux », a-t-elle estimé. Toujours selon Mme Annabel Debakré, les enfants concernés par la mobilité sont très généralement déscolarisés ou non scolarisés. « Si certains peuvent encore être orientés vers les écoles, beaucoup n’ont pas cette chance. Ceux-ci ont réellement besoin d’apprentissage, de formation professionnelle afin de sortir de leurs vulnérabilités et de profiter des opportunités liées à leur mobilité », a-t-elle regretté.
Dans ce cadre d’espoir, Mme Debakré a souligné qu’afin de changer cette situation qui reste très vulnérable pour tous les enfants dans notre pays notamment dans les régions du nord, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs d’insertion socioprofessionnelle dans ces régions. Et d’insister qu’il est urgent de mettre en place des alternatives pour tous les enfants qu’ils soient scolarisés, déscolarisés, ou non scolarisés. « Chaque enfant a droit à une attention particulière pour son développement physique, mental et social » selon la Convention relative aux Droits de l’enfant. Elle a enfin remercié les structures techniques à Gao et Tombouctou d’avoir pris part à l’insertion de 323 enfants concernés par la mobilité et ayant l’âge de travailler depuis notre intervention en septembre 2015 et cela grâce au soutien généreux d’OFDA/USAID à travers le projet d’appui d’urgence et de renforcement de la résilience des enfants en mobilité dans les villes de Gao et Tombouctou.
Le représentant du Parlement des enfants, Makan Sylla, a soutenu que l’objectif visé de cette caravane est d’améliorer l’engagement des plus hautes autorités nationales pour l’accès des enfants concernés par la mobilité aux dispositifs d’insertion socioprofessionnelle dans les villes affectées par la crise au Mali notamment à Gao et Tombouctou.
Dans son discours d’engagement, la Conseillère technique du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la Famille, Mme Sow Nana Kadidia Traoré, a soutenu l’engagement du Gouvernement malien face à ce fléau. A l’entendre, cette politique du Gouvernement est d’ailleurs l’un des axes d’intervention qui fait le lien avec le thème de cette caravane de sensibilisation pour l’accompagnement protecteur des enfants concernés par la mobilité au Mali. Et de souligner que son ministre s’est engagé à mettre ensemble les départements qui sont concernés par l’enfance, la protection, l’éducation, l’emploi et la formation professionnelle afin de créer des conditions de facilités d’accès aux dispositifs d’insertion socioprofessionnelle pour tous les enfants en situation difficile.
La projection vidéo, la présentation d’un sketch et la prestation des slameurs ont fait sortir tous les dangers liés à ce phénomène. Et une déclaration de l’Association des enfants et Jeunes travailleurs du Mali (AEJT) lue par Mlle Fatoumata Mariko a mis fin à cette cérémonie mais n’a laissé personne indifférente dans la salle.
Seydou Karamoko KONE