Former les organisations de la société civile malienne sur la stabilité des institutions et la sécurité humaine, en vue de leur permettre de s’approprier les outils de prévention de conflits pour parvenir de manière efficace à la stabilisation. Tels sont les objectifs d’un atelier sur lequel les rideaux vont tomber aujourd’hui à l’Hôtel Radisson Blu à Bamako.
Organisé par l’organisation indépendante panafricaine ‘’Gorée Institute’’, l’atelier a réuni, quatre jours durant, des acteurs de la société civile malienne. A terme, il permettra aux participants de connaître les mécanismes de prévention de l’instabilité institutionnelle et d’appréhender les voies de sortie de crise, de créer une nouvelle vision et un nouveau plan d’action pour la consolidation de la paix au Mali, avec la mobilisation des acteurs de la paix, des élus locaux, des différents démembrements de l’administration et des OSCs, et de créer un cadre de concertation périodique.
En vue d’appuyer le processus de stabilisation du Mali, les deux premiers jours de ce atelier du programme Alliance des initiatives africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest du Gorée Institute ont principalement portés sur l’évaluation des institutions maliennes. Sur cette question, Odile Tendeng, Coordinatrice de Gorée Institute, dira qu’il y a beaucoup d’améliorations à faire pour renforcer certaines institutions maliennes, dont la plus importante est d’amener la société civile à jouer son rôle de contre-pouvoir de manière positive.
«Le problème est que la société civile pense que certaines questions relatives à une révision de la Constitution relèvent de la compétence des politiques. Certes, c’est l’affaire des politiciens, mais c’est aussi notre affaire, car nous devons non seulement prévenir, mais aussi être les sentinelles des Institutions», affirmera-t-elle.
Dans son allocution, Aly Arboncana Maïga, Secrétaire de la Coordination régionale des actions des ONGs de Gao (CRA/ONG-GAO), n’a pas manqué de saluer cette initiative, surtout à une période où le Mali traverse une crise multidimensionnelle. Selon lui, il est impératif que la société civile mesure les impacts qui peuvent agir sur les institutions et la sécurité humaine. «Nous devons prévenir et nous donner les moyens d’adopter des stratégies adaptées et efficaces pour la stabilité de nos institutions», indiquera-t-il.
Cet atelier, faut-il le souligner, est le fruit d’une enquête menée dans la sous-région par Gorée Institute, qui avait notamment pour but d’identifier les difficultés auxquelles les sociétés civiles du Mali, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Guinée Conakry et de la Côte-d’Ivoire sont confrontées dans l’accomplissement de leurs missions, en rapport avec les textes en vigueur dans l’espace communautaire Cedeao.
Notons enfin que cet atelier se tient en deux temps. D’abord une formation de trois jours, portant sur le thème «Stabilité institutionnelle et sécurité humaine». Ensuite, le quatrième jour, sera organisé un plaidoyer sur «La fin de la corruption et la promotion de la bonne gouvernance».
Yaya Samaké