L’Association Malienne de défense des Droits de l’Homme (AMDH) et Wildaf-Mali, en partenariat avec la Minusma, organisent, du 23 au 28 juillet, un atelier de formation des magistrats et des avocats sur les violences sexuelles liées aux conflits armés (VSLC). Présidée par le conseiller aux affaires judiciaires du ministère de la Justice, Garde des Sceaux, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence du secrétaire général adjoint de la Minusma, les représentants de Wildaf, des syndicats de la magistrature et du barreau malien et le président de L’AMDH, maître Moctar Mariko.
Cette formation se tient à un moment où, la question des violences liées aux conflits fait rage au Mali. Selon l’Amdh, entre 2012 et 2013, de nombreux crimes ont été perpétrés au Nord du Mali, notamment des crimes sexuels, des viols, des mariages forcés et l’esclavage sexuel.
Face à cette situation, l’Amdh et autres organisations de défense des droits de l’homme ont déposé des plaintes au nom de plus de 100 victimes de violences sexuelles. Le président de l’Amdh, Me Moctar Mariko a déploré le fait que les enquêtes sur ces crimes piétinent toujours au moment où certains des auteurs de ces crimes bénéficient de la liberté.
“Cette formation destinée exclusivement aux avocats et aux magistrats ne vise pas à traiter ou à travailler sur les plaintes déposés par nos organisations. Elle vise à renforcer davantage les capacités des magistrats et avocats sur le traitement des violences sexuelles liées aux conflits de façon générale, afin de leur permettre d’appréhender les subtilités liées à ces cas et de faciliter l’accès sécurisé des victimes de VSLC à la justice” a précisé le président de l’ AMDH, Me Moctar Mariko. Pour lui, une paix durable ne peut se construire au Mali que sur la base d’une Justice renforcé et équitable.
Me Mariko a conclu en exhortant le gouvernement à trouver une solution aux conflits de compétence entre les juridictions dans le traitement des crimes liés aux conflits au Mali.
Le représentant du ministre de la Justice d’indiquer que cette rencontre vient à point nommé surtout quand on sait que la crise du nord a entravé le fonctionnement de l’administration judiciaire, laquelle est absente dans de nombreuses localités du nord. Face à cette situation, le ministère de la Justice n’entend pas ménager ses efforts pour outiller les acteurs de la justice à faire face aux violences et crimes liés aux conflits au Mali.
Pendant 5 jours, la quarantaine d’avocats et de magistrats maliens (20 avocats et 20 magistrats) verront leurs capacités renforcées sur les violences sexuelles liées aux conflits.
La formation est assurée par des experts nationaux et internationaux en matière de violences sexuelles.
M’Pè Berthé