Outiller et mobiliser tous les acteurs

0

La cérémonie était placée sous l’égide du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, représenté  par Adama CISSOUMA, Conseiller Technique au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. A ses côtés , on notait la présence de Mamadou Lamine BANE, représentant Habib SYLLA, parrain de l’évènement, en outre Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur ;  de Cheickna D. KAMISSOKO, secrétaire Général au Ministère des Maliens de l’Extérieur ; Tibou FAINKE, du Président de la CADERKA, Dr Moussa SISSOKO, membre du bureau de la CADERKA; du Président du Conseil de Cercle de Kayes, Bandiougou DIAWARA ; d’Issa SIDIBE, 5ème Adjoint au maire de la CIV du district de Bamako et de plusieurs membres et sympathisants de la CADERKA et des invités de marque.

La région de Kayes regorge d’immenses ressources naturelles. Les  potentialités de la 1ère région administrative du Mali sont incontestables et incommensurables. Force est de constater que ces ressources sont mal exploitées et  inégalement  reparties. Les infrastructures réalisées par l’Etat ne sont pas à hauteur de souhait, alors que l’on constate l’absence totale  de certaines autres.

Les services sociaux de base  ne sont pas du tout au rendez-vous. Les contrats miniers sont très mal négociés. Le chômage des jeunes dans ces localités est monnaie courante. Les exploitations de ces mines n’ont aucun impact sur le développement économique, social et culturel, bref le bien être de la population. Ceci pour dire que la pauvreté est accentuée dans ces zones.

Les contraintes  majeures  qui entravent le développement de la région sont entre autres : L’inexistence ou le très mauvais état des voies de communication, le faible niveau d’industrialisation face aux immenses potentialités agro-Sylvio-pastorales et énergétiques à base hydraulique et solaire.

La région de Kayes avec 7cercles a d’énormes difficultés pour être développée ? Car elle souffre d’une injustice qui ne dit pas son nom.

La région de Kayes c’est aussi une zone de forte émigration où les migrants participent à la réalisation  d’importants investissements structurants, témoignages éloquents de leur participation  dans le développement communal, local et régional. Sa  richesse ne lui profite pas. Sinon, il n’y a pas de raison qu’elle ne se développe pas.  Car elle a les atouts  et réunit toutes les conditions relatives au développement.

Selon Adama CISSOUMA, le défi majeur aujourd’hui est l’amélioration de l’offre de services de base, la création de richesse et d’emplois pour nos concitoyens.

Il a ajouté que la réponse à ce défi  passe  par la mise en œuvre de projets  porteurs,  avec des possibilités  d’emplois plus attractifs à travers la création de petites et moyennes entreprises, une voie sûre pour le maintien des jeunes en quête d’emploi.

Pour Tibou FAINKE, il s’agit de porter un regard critique et constructif  sur les priorités des populations et proposer  les orientations stratégiques dans les domaines essentiels. Il a précisé que conformément à ses objectifs, la CADERKA, coordination apolitique , jouant essentiellement un rôle catalytique, a organisé ces journées de réflexion pour partager  les expériences, les difficultés, les leçons apprises et les perspectives futures, dans la perspective   d’élaborer un programme de développement régional intégré et participatif,  répondant mieux aux préoccupations des communautés à la base. Ce  programme inclura les principales activités et les mécanismes de leur mise en œuvre, a-t-il  conclu.

A sa suite , Issa SIDIBE dira que le diagnostic des maux qui freinent le développement économique, social et culturel de la région de Kayes est une contribution des ressortissants de la région de Kayes, pour le  développement de leur  territoire  et une participation active au processus de décentralisation, sous sa phase d’approfondissement qu’est la régionalisation.

Quant à Mamadou Lamine BANE, il a remercié son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA, au nom du Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, qui ne ménage aucun effort  pour rétablir  la paix et impulser un développement harmonieux  du pays. Il a réitéré l’engagement du Président Habib SYLLA à appuyer toute  initiative de développement en faveur de Kayes, tout en invitant les kayesiens à l’unité et à l’action.

Rappelons que d’importantes recommandations ont été formulées et qu’une minute de silence a été observée au cours de cette cérémonie.

Le rendez-vous est donné à Kayes pour le forum avant la fin de l’année 2015.

Mamadou SISSOKO

 

IMPRESSIONS  A L’ISSUE DE CES JOURNEES DE REFLEXON

 

Dr MOUSSA SISSOKO, MEMBRE DU BUREAU DE LA CADERKA  ET DIRECTEUR DE RECHERCHE

« Soyons impliqués et mobilisés. Personne d’autre ne viendra développer Kayes à notre place »

 

«Vu tout ce qui s’est passé pendant les discussions et autres, c’est un sentiment de fierté puisqu’avec ces journées, la CADERKA a démontré qu’elle peut mobiliser les kayesiens autour du développement de la région. Personnellement, je suis  satisfait. Il y a une multitude de recommandations. Nous sommes  entrain  de  les peaufiner d’ailleurs.  Les points clés sont : Le désenclavement de la région de  Kayes. Nous nous sommes dit qu’il y  a des urgences, comme le pont de Kayes. Si jamais ce pont n’existait pas ça sera la paralysie. Nous savons que le pont de Kayes a des sérieux problèmes. Et un seul pont à Kayes ça ne résout pas l’ensemble des problèmes. Les journées ont souhaité la construction d’un second pont à Kayes. Quand vous quittez Kayes, il y a la route Kayes –Bafoulabé, il y a une très bonne route goudronnée, mais à l’arrivée à Bafoulabé, la traversée du fleuve Sénégal, c’est tout  un problème. Quand le bac est en panne, les bafoulois savent quels  problèmes  ils rencontrent et tous ceux qui passent  savent les problèmes.

Les journées ont fortement recommandé d’accélérer le projet de construction des ponts au niveau de Bafoulabé. Au niveau des migrants, il y a une forte recommandation de faire en sorte qu’il y ait une protection en leur faveur; de faire en sorte que ces migrants aient des facilités surtout au retour,  donc  une meilleure intégration de la diaspora dans le développement de la région de Kayes.

Les journées ont demandé une  valorisation des ressources   naturelles et Dieu sait que notre région regorge  de grandes potentialités, mais qui ne sont pas suffisamment bien exploitées. Ce sont tous les secteurs qui ont été concernés par ces journées. Ce sont quelques exemples que j’ai donnés. J’en appelle à la population kayesienne, à sa mobilisation. Qu’elle comprenne que personne d’autre ne fera développer Kayes à sa place. Que  les autres ne sont que des apports. C’est nous-mêmes qui devons nous mettre à travailler. Les autres viendront nous aider. Que la population comprenne que le développement de la région de Kayes repose sur ses population d’abord et le reste ce n’est qu’un appoint.    Si nous nous mettons ensemble, la région de Kayes va se développer. Nous n’avons pas le droit de rester  dispersés, nous n’avons pas le droit de voir Kayes couler. Il faut que nous nous battions tous, en fonction de ses possibilités pour que Kayes puisse aller de l’avant ».

Propos recueillis par Mamadou SISSOKO     

Commentaires via Facebook :