Depuis le 10 octobre 2012, le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, à travers la Commission nationale de la gouvernance du Mécanisme Africain d’Evaluation par les pairs (PAN MAEP), organise un atelier sur «l’amélioration des performances du Mali en matière de bonne gouvernance dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action national». L’objectif de cette rencontre qui prend fin ce vendredi au CICB, est de définir un cadre d’actions prioritaires pour une meilleure gouvernance financière par l’appui à l’éradication de la corruption et la lutte contre le blanchiment d’argent.
Soulignons tout de suite que c’est le 28 mai 2003 que le Mali a adhéré au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) qui a pour but de promouvoir l’adhésion aux engagements pris dans la déclaration sur la gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises, adoptée par les chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine, lors de sa Session inaugurale tenue à Durban (Afrique du Sud, juillet 2002).
Depuis, le processus malien a franchi les deux étapes cruciales de l’auto-évaluation et de l’évaluation externe : l’évaluation interne conduite par la Commission nationale composée de 105 membres et animée par un Comité de pilotage de 30 membres. Ce processus a abouti à la production du Rapport national d’auto-évaluation. Cet exercice participatif a été reconnu par toutes les parties prenantes nationales et extérieures comme exemplaire. L’évaluation externe menée par une équipe d’experts africains, a présenté son Rapport au Forum des chefs d’Etat et de Gouvernements le 30 juin 2009 à Syrte en Libye, faisant du Mali le 10ème pays à être évalué sur les 29 pays engagés dans cet exercice à l’époque.
Le diagnostic posé, dans le cadre de ce processus conduit par la Commission nationale de gouvernance du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (CNG – MAEP), avec l’assistance technique et financière du PNUD, est l’expression des regards croisés des citoyens maliens sur la gouvernance de leur pays.
Depuis les événements du 22 mars 2012, le système de gouvernance du pays se trouvant dans un contexte particulier, à l’analyse, il a été confirmé que le processus MAEP, singulièrement son rapport d’Evaluation Pays (REP), indique des pistes intéressantes pour faire face aux défis de l’heure.
Les recommandations faites et consignées dans le Rapport d’Evaluation Pays (REP), ont permis l’élaboration d’un Plan d’action national d’amélioration des performances globales du Mali en matière de la bonne gouvernance dans les quatre domaines thématiques retenus : la gouvernance démocratique et politique, la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et la gouvernance du développement socio-économique.
Ainsi, la CNG-MAEP a décidé de porter comme un de ses axes prioritaires d’intervention, en matière de gouvernance et gestion économique, des actions d’amélioration de la gestion des finances publiques, de la lutte contre la corruption et du blanchiment des capitaux.
Pour ce faire, elle compte réaliser des activités de mise en œuvre des recommandations du PAN MAEP en faveur du renforcement de l’efficacité du dispositif national et régional de contrôle de la gestion des finances publiques et de la circulation des capitaux.
Le présent atelier s’inscrit dans ce cadre. L’objectif visé est de déterminer des actions de contribution à la structuration des services de contrôle des finances publiques et à une meilleure synergie entre eux, afin de répondre au climat d’impunité. Cela, pour disposer des éléments de référence pour l’appui aux structures de contrôle de la gestion des finances publiques. Toute chose qui permettra de comprendre le phénomène de blanchiment des capitaux ; de favoriser l’implication de la société civile à travers le contrôle citoyen de l’action publique de façon générale et de la gestion des finances publiques et de restaurer la confiance du citoyen au dispositif de contrôle.
Les travaux de l’atelier permettront donc de définir, en continuité des actions déjà en cours et eu égard au contexte actuel, des actions précises et prioritaires d’appui aux structures de contrôle ; d’appui à l’implication et à l’information du citoyen.
Les travaux en groupes et les séances plénières qui regroupent les professionnels des services en charge des différents aspects du secteur public et privé, vont permettre de débattre sur les enjeux et les défis relevés dans la gestion des finances publiques, sur la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. Et, au bout du compte, les conclusions aideront à la définition d’un cadre d’actions pour l’atteinte des objectifs fixés.
Adama COULIBALY