Une formation internationale sur le droit s’est tenue à Bamako au mois de février dernier. A l’issue de cette formation, les uns et les autres ont donné leurs sentiments de satisfaction et en ont profité pour mettre l’accent sur la grave crise que traverse le Mali depuis 2012. Selon l’avocate sénégalaise et ancienne député, Me Ddèye Fatou Touré, les Etats Africains doivent réunir leurs efforts pour trouver une solution définitive à la crise malienne qui n’a que trop durée. En outre, elle a fait savoir que la solidarité entre les Etats africains doit être permanente afin de lutter efficacement le trafic des personnes, le trafic des armes et le trafic des stupéfiants.
Cette formation a regroupé des participants juristes, spécialistes des maintiens de l’ordre, des médecins, bref des personnalités attachées à la promotion et la mise en œuvre des droits humaines. L’élément important dans cette session, c’est que nous nous sommes beaucoup appesantis sur le droit international pénal, c’est-à-dire la responsabilité des individus, des hauts dignitaires qui ont commis des crimes abominables. Nous nous sommes réunis pendant six jours et l’une des premières leçons apprise est le fait d’être imprégner sur la crise malienne, c’est très important d’où la délocalisation de cette formation en terre malienne. Nous devons nous atteler à trouver des solutions à cette crise à travers la solidarité des peuples et des Etats à tout point de vue. Du point de vue de la circulation de l’information, du point de vue des règles communes que nous appliquons au niveau de nos frontières et de nos territoires pour barrer la route à ces terroristes qui ne respectent pas la dignité humaine. L’intégrisme religieux qui sévit au Mali n’a rien à voir avec l’islam, c’est une question d’intérêt économique. Il faudra se mobiliser pour lutter le trafic sous toutes ses formes (trafic des personnes, des armes, des stupéfiants etc.). En tant qu’Africain, nous devons sauvegarder nos intérêts par rapport à l’occident. Force est de reconnaitre que nous avons eu des enseignants de qualité à cette formation parce qu’ils n’ont pas hésité à nous faire part des insuffisances du système européen, du système de protection internationale, des insuffisances des tribunaux pénaux internationaux, des insuffisances dans le fonctionnement de la Cour pénale internationale (CPI). Il faut une police internationale qui puisse mettre fin à certaines tragédies. Avec cette session, nous avons compris le principe de la complémentarité c’est-à-dire qu’il faut d’abord vaincre l’impunité au niveau de nos entités étatiques. Au delà, je dirai de mettre en place une juridiction africaine pour cesser de critiquer la Cpi. Il y a déjà une cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui ne fonctionne pas comme il le faut. Donc, les Etats Africains doivent renforcer leurs solidarités.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo