Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Me Jean-Claude Sidibé accompagné du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, a rendu le mardi 29 octobre 2019 une visite de courtoisie à l’Association des éditeurs de la presse privée (Assep, la faîtière de la presse écrite privée au Mali) pour s’enquérir des conditions de travail de la presse écrite afin de les améliorer. Face aux hommes de média venus nombreux l’accueillir, le ministre Me Jean-Claude Sidibé a promis le financement du projet de formation proposé par le bureau de l’Assep.
Après avoir accueilli les deux ministres, le président de l’Assep, Bassidiki Touré les a remerciés pour avoir compris que ce n’est pas en fuyant la presse qu’on va avoir des hommes de média crédibles ou les empêcher de faire leur travail. “Messieurs les ministres, votre présence aux côtés des journalistes les galvanise et leur permet de vous accompagner dans un Mali en proie à la terreur, au terrorisme avec une crise multidimensionnelle qui ne dit pas son nom. Il serait important, main dans la main, que nous puissions travailler ensemble […] Monsieur le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, en nous accordant des audiences et en visitant notre siège, vous prouviez à suffisance que vous voulez travailler avec les journalistes et les pousser à aller de l’avant”, a-t-il affirmé.
Il a remercié le ministre pour sa promesse de financement du projet de formation des journalistes sur l’éthique et la déontologie. Il a salué Mohamed Albachar Touré (directeur général du Fafpa) pour son appui constant aux organes de presse.
Au ministre de la Communication, il dira qu’il n’est pas seulement le Porte-parole du gouvernement mais qu’il est aussi celui de la presse. Parce que, a-t-il indiqué, “tout ce que vous êtes en train de faire pour aider les journalistes à travailler dans des conditions plus idoines est connu. C’est le moment de l’aide à la presse, il faut plaider la cause de la presse pour que le montant soit revu en hausse”, a-t-il sollicité du ministre de la Communication. Il fera ensuite la genèse de l’Assep au ministre. Créée en 1992, l’Association compte plus de 200 membres, des directeurs de publication. Elle a pour missions de défendre la liberté de presse, la liberté d’expression et l’intérêt des adhérents.
Me Jean Claude Sidibé:
“Quand les journalistes ne
sont pas formés, c’est la porte ouverte à toutes les dérives”
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a dit qu’il a toujours eu un contact privilégié avec la presse, car il demeure un grand lecteur. Il a révélé qu’il a du respect pour ceux qui écrivent, rappelant que le Mali a une presse née dans la douleur.
“Il y a eu des pionniers qui ont fait des combats très durs sous la dictature pour que le Mali ait la liberté de presse. Et les Maliens ont eu cette liberté de presse dans des difficultés mais qui est en train d’être galvaudée, soit parce qu’il n’y a pas la formation requise, soit parce que les gens ne travaillent pas comme il faut.
Et le rôle du gouvernement, c’est de faire en sorte que la presse puisse jouer son rôle d’information, de formation et d’éducation. Et quand les journalistes ne sont pas formés, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. Je suis heureux que le président de l’Assep vienne me voir avec un projet de formation. Je lui ai répondu que mon département le financera. Mon département financera ce projet de formation parce que l’éthique et la déontologie manquent beaucoup à la presse malienne.
Et chaque formation sur l’éthique et la déontologie permet à la presse de mieux progresser. Il y a quelques années, ce manque d’éthique et de déontologie était grave. Mais maintenant, il va de mieux en mieux. Tout ce qui est fait par la presse n’est pas mauvais. Notre presse a connu beaucoup de progrès. Et la formation va lui permette encore de connaître d’autres progrès. J’ai donné ma parole pour la tenue de la formation. Et il faut que cette formation ait lieu avant la fin de l’année. Et nous allons voir comment améliorer les conditions de travail des journalistes de la presse écrite.
La formation est acquise, il suffira de se mettre d’accord avec le Fafpa pour convenir d’une date. Et nous ferons en sorte que le Premier ministre soit présent pour lancer la formation qui sera une grande formation. Et si possible, il faut institutionnaliser cette formation pour que, chaque année, il y ait une formation sur la déontologie et sur l’éthique. Les directeurs de publication dont la plupart sont jeunes ont l’avenir devant eux. Si la presse est aidée, elle peut aller plus loin. Chers journalistes, soyez sûrs, le gouvernement sera à vos côtés. Tout ce que les départements de l’Emploi et de la Formation professionnelle et de la Communication peuvent faire dans le domaine de la formation, ils le feront pour que les journalistes maliens soient au top”, a-t-il déclaré.
Le ministre Yaya Sangaré : “La meilleure façon d’aider la presse, c’est de la former et la mettre dans de meilleures conditions de travail”
Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement a salué l’initiative de son collègue de l’Emploi et de la Formation professionnelle de financer la formation des journalistes. Car, d’après lui, il lui revenait en premier d’organiser cette formation. Mais, a-t-il fait savoir, l’équipe gouvernementale est un collectif.
“Ce qui a fait que j’ai sauté sur l’occasion, c’est le pragmatisme qui caractérise Me Jean-Claude Sidibé. Il y a des besoins qui sont poignants aujourd’hui au niveau de la presse écrite. Mon collègue Sidibé a pu les identifier et a promis d’apporter sa contribution pour les satisfaire. Je pense que je dois l’accompagner, je dois le soutenir. Et je pense qu’il a choisi le bon moment, car le Mali est à une phase sensible de son évolution. Il ne s’agit pas d’opposition à une guerre asymétrique, une guerre militaire. Parce que la guerre comme les conflits naissent dans les esprits et c’est dans les esprits qu’il faut les combattre.
Et la meilleure façon de les combattre, c’est avec la presse. Ceux qui écrivent tous les jours, ceux qui parlent tous les jours doivent être mieux formés pour mieux informer et mieux former. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a bien compris et s’est inscrit dans cette dynamique. Nous le soutenons”, a dit le ministre de la Communication. Et d’ajouter que la meilleure façon d’aider la presse, c’est de la former et la mettre dans de meilleures conditions de vie et de travail.
“C’est ce qu’a compris le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Et si tous les membres du gouvernement plaident dans ce sens, nous sommes sûrs que les hommes et les femmes qui sont dans cette presse pourront aller de mieux en mieux comme nous le souhaitons et la presse malienne se portera mieux, parce que la presse est le reflet de la société.
La presse est ce que le gouvernement ou le peuple voudrait qu’elle soit. Il s’agit de lui donner la formation et l’information qu’il faut. Je sais que les besoins de formation ne s’arrêtent pas seulement à des questions de déontologie et d’éthique mais il y a des besoins à satisfaire pour que les journalistes puissent comprendre les activités de chaque membre du gouvernement. Pour que la presse puisse les accompagner, il faudrait que la presse puisse comprendre la composition du gouvernement, les programmes déclinés en activités. Donc, les journalistes ont besoin de formation sectorielle, de formations beaucoup plus pointues.
Nous allons faire des formations de masse mais aussi former les journalistes en investigation. Par les temps qui courent, nous avons besoin de journalistes qui puissent faire des investigations sérieuses afin de coller aux préoccupations du peuple malien. Et je pense que nous pouvons trouver une oreille attentive au niveau du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle”, a-t-il souligné.
Il a invité les journalistes à prendre ces offres de formation avec beaucoup plus de compréhension et à accepter les conditions afin que d’autres puissent bénéficier des séries de formation. Il a encouragé le président de l’Assep à multiplier des démarches de demande de formation des journalistes auprès d’autres structures au bénéfice des journalistes et de la population malienne.
Une photo de famille des deux ministres avec les journalistes a mis fin à la visite.
Siaka Doumbia