Des commandants de brigades de la gendarmerie nationale dont 134 brigades représentées planchent sur une formation de 3 jours. Cet atelier co-organisé par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a commence hier lundi par une signature de convention entre les deux parties, à l’Ecole nationale de la gendarmerie.
A l’instar du monde, le Mali est également préoccupé par la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Pour mener à bon port ce combat, les acteurs de la sécurité nationale et les intervenants de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme ont jugé nécessaire de conjuguer leurs efforts d’où la mise en œuvre des actions de renforcement des capacités des hommes de la sécurité dans cette lutte.
Au cours de cet atelier de formation, de nombreuses techniques de repérage des criminels financiers seront soumises aux stagiaires par des experts de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment des capitaux. Les formateurs expliqueront toutes les méthodes utilisées par les criminels financiers, les conséquences néfastes qui découlent de leurs agissements malveillants et les solutions les plus indiquées pour les circonscrire en les mettant hors d’état de nuire.
Selon le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), Marimpa Samoura, les évaluations ont démontré qu’au Mali, la plupart des acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme, n’ont généralement pas ou ont un peu de connaissances dans la détection des acteurs de financement du terrorisme.
« Se soumettant en toute souveraineté à une exigence du Gafi, le Mali a consenti à l’évaluation de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération par les pairs. Le rapport qui en est résulté révèle que le Mali est confronté à un risque important de financement du terrorisme par des terroristes locaux financés localement d’une part et d’autre part, par des terroristes qui ont fait allégeance à des acteurs internationaux et dont ils reçoivent un soutien. Les sources de financement proviennent de la collecte de la Zakat et de certaines organisations à but non lucratif. Les sources illégales de financement intègrent, outre les activités criminelles », informe, président de la Centif.
Le représentant du ministère de la Sécurité et de la Protection civile a exprimé toute sa réjouissance pour cette initiative, car selon lui, les armes seules ne peuvent pas combattre le terrorisme. « Votre engagement et votre implication sont les plus que jamais requis. Trouver des solutions fiables et pérennes pour endiguer les fléaux qui minent notre pays, telle est la préoccupation essentielle de tous les Maliens, et pour ce faire, la formation demeure, de nos jours la meilleure voie à emprunter. Les différents modules qui vous seront présentés au cours de cette session de formation, vous permettront d’acquérir les connaissances nécessaires pour détecter et conduire des enquêtes dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive », a-t-il fait savoir.
Aux dires du ministre, plusieurs opérations de cette lutte ont été créées tels que la Forsat, le GSIGN, l’opération Barkhane, la force du G5 sahel, l’opération Takouba, le bataillon autonome des forces spéciales, entre autres. Mais il reconnait qu’aucune de ces entités à elles seules ne pourrait véritablement mener cette lutte sans une bonne coordination avec les autres forces.
« Le combat que nous menons porte sur deux aspects, il s’agit de l’aspect opérationnel qui concerne le combat sur le front, mais l’aspect essentiel qui permettra d’aboutir au tarissement des sources de financement du terrorisme. Nous commençons par sensibiliser l’ensemble du personnel, des unités de police judicaire et la gendarmerie nationale pour qu’ils comprennent ce phénomène et les sources de financement. C’est un combat d’ensemble, isolement nous ne pourrions pas y arriver. Nous avons 134 brigades représentées, l’ensemble des commandants de brigade et leurs adjoints. Nous avons voulu que l’ensemble du territoire national soit impliqué », a affirmé le directeur général de la gendarmerie nationale.
Fatoumata Kané