Du 18 au 20 novembre 2014 dernier, s’est tenu à Paris (France) le sommet mondial des services publics d’emploi (SPE). C’était à la faveur du conseil d’administration de l’Association mondiale des services publics d’emploi (Amsep), une organisation qui regroupe les services publics d’emploi de plus de 100 pays. Le thème principal de la rencontre de Paris était “dynamique de l’innovation et gestion des idées dans les SPE”. A l’instar des pays membres, le Mali y a pris une part importante, à travers la délégation de l’ANPE conduite par son directeur général, Arouna Modibo Touré, accompagné du chef du service coopération au département coopération et migration (DCM).
Dans un contexte mondial caractérisé par une crise sans précédent de l’emploi et un taux élevé de chômage jamais égalé, les SPE sont engagés dans des processus de modernisation et de management de l’innovation de leurs services et de leurs organisations, pour accomplir leurs missions d’accompagnement des demandeurs d’emploi, d’appui au recrutement et de lutte contre le chômage.
Ils partagent les mêmes défis. Dans un environnement de mutations économiques, sociales, technologiques, ils doivent être réactifs et créatifs et améliorer l’efficacité et la qualité des services qu’ils proposent pour contribuer à corriger les dysfonctionnements du marché du travail.
“Les dynamiques d’innovation et management des idées dans les SPE”, thème choisi pour la rencontre, constituent des systèmes d’intelligence et de mobilisation d’expertise indispensables pour la modernisation des SPE. Ainsi, l’Amsep a pris l’habitude de s’appuyer sur des processus internes et des ressources externes pour faire face aux défis à relever.
L’objectif du sommet de Paris était de partager les expériences et les bonnes pratiques, particulièrement en matière de méthodologies de développement des innovations et d’échanger sur les résultats et les priorités stratégiques, politiques ou opérationnelles qui en découlent.
En clair, il s’agissait pour SPE de partager les résultats déjà obtenus en la matière par certains ; d’élaborer de bonnes pratiques transposables dans les différents SPE et d’identifier des idées d’amélioration des services ou des organisations à mettre en place au niveau de chaque SPE.
Les innovations peuvent porter sur les services, les modalités de leur délivrance, les processus, la gouvernance avec des partenaires. Elles peuvent comprendre une dimension technologique, organisationnelle, sociale.
Elles sont avant tout fonctions des nouveaux défis que les SPE doivent être en mesure de relever constamment, notamment en matière de lutte contre le chômage des jeunes, la mobilisation des compétences ; l’incitation à la mobilité, les partenariats nécessaires, l’accessibilité et l’adaptation des services, la lutte contre la sélectivité ou la discrimination sur le marché du travail, etc. Autant de défis communs à tous les services publics d’emploi actuellement.
Les dynamiques d’innovation et de management des idées, fondées sur ces ressources externes ou internes constituent des systèmes d’intelligence et de mobilisation d’expertises indispensables pour la modernisation de nos SPE.
En plus du conseil d’administration, qui s’est tenu dans la matinée du 18 novembre, plusieurs autres activités étaient à l’agenda du sommet de Paris, notamment des séminaires, des tables rondes et des ateliers thématiques sur des questions relatives à l’emploi, à la lutte contre le chômage et le sous-emploi, toutes importantes les unes les autres.
Développés par d’éminents experts venus de partout au monde, les participants ont eu droit à plusieurs exposés et débats sur des thématiques telles que : “méthodologies de l’innovation” animé par Alex Taylor ; “l’innovation à Pôle emploi” par Reynald Chapuis, directeur Innovation et responsabilité sociale de l’entreprise à Pôle emploi, France ; “liberté et flexibilité” par Martin Fitches, directeur stratégie internationale, DWP, Royaume Uni ; “Dynamiques de l’Innovation et idées nouvelles dans le management d’un SPE” par Matias Barroetavena, secrétaire d’Etat à l’Emploi, Argentine, entre autres.
Les 3 ateliers thématiques portaient respectivement sur “innovations de produits ou de services (nouveaux produits ou nouvelles façons de fournir des services aux usagers des SPE, à travers notamment le e-learning)” présidée par Reynald Chapuis de Pôle emploi (France) ; “innovations des processus (nouvelles façons de créer des processus organisationnels genres centres d’appel, approche “lean”, bases de données…), une séance présidée par Ulf Norman, coordinateur international de Arbeitsformedlingen, Allemagne ; “innovations stratégiques et de gouvernance (différenciation des services selon les publics, transformation des modes d’accomplissement des missions par l’externalisation, la déconcentration et la décentralisation de certaines compétences), une séance présidée par Jean-Pierre Callais, responsable du département coopération internationale à Pôle emploi (France), entre autres.
Comme, on peut le constater, les participants n’ont pas du tout chômé pendant les 3 jours, qu’a duré la rencontre de Paris, tant le programme était riche en activités. Il importe de souligner que l’Amsep a été fondée le 18 octobre 1988, à l’OIT à Genève, dans le but d’ouvrir une plateforme informelle pour l’échange de bonnes pratiques dans le domaine des services de l’emploi.
Initialement lié au siège de l’OIT, le secrétariat exécutif de l’Amsep devint rapidement un bureau ayant ses propres ressources. Le secrétariat exécutif a été établi à Vienne et à Paris et depuis 2003, il est basé à Bruxelles dans les locaux du VDAB, le service public de l’emploi flamand. Association internationale à but non lucratif (AISBL) de droit belge, les ressources de l’Amsep et le personnel du secrétariat proviennent de généreuses contributions de divers services publics de l’emploi.
L’Amsep est aujourd’hui une organisation influente dans les différentes régions du monde, représentant l’expertise de plus d’un million d’employés et travaillant main dans la main avec de puissantes organisations internationales. Ses instances de décision sont l’assemblée générale et le conseil d’administration. Son secrétariat exécutif est basé à Bruxelles, en Belgique. Elle demeure le seul réseau mondial de décideurs dans le domaine des services publics de l’emploi.
L’Amsep apporte de facto une valeur ajoutée dans les domaines de l’emploi, de la migration et de l’éducation en établissant des points de référence au sein de l’organisation et entre les régions du monde, et en transférant des ressources des membres plus développés à ceux qui le sont moins. Elle apparait ainsi comme un instrument de solidarité au service de la performance des structures publiques d’emploi.
Aussi, organise-t-elle chaque année des activités dans toutes les régions du monde pour les services publics de l’emploi et autres organisations invitées : conférences, ateliers, évaluations par les pairs, activités menées grâce au fonds de coopération et enquêtes sur les stratégies et résultats des services publics de l’emploi.
Les activités sont organisées en collaboration avec nos membres et partenaires. Toutes les activités visent à atteindre les objectifs de l’Amsep et lui permettre de devenir un partenaire actif sur la scène mondiale, une plateforme d’apprentissage et de développement des connaissances et un soutien au développement des capacités de ses membres.
L’AMSEP compte à ce jour quelques 100 services publics d’emploi (SPE) membres, répartis entre les 5 zones géographiques régionales (Afrique, Amériques, Asie-Pacifique, Europe, Moyen-Orient et pays arabes). Sa structure régionale en Afrique est l’Assep (Association africaine des SPE) dont est membre l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE).
Outre le Mali, les autres pays membres de l’Assep/Amsep sont : l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, la Côte d’Ivoire, le Congo-Brazza, Djibouti, le Gabon, la Guinée-Conakry, le Kenya, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la République Centrafricaine, la RD Congo, le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Tunisie et le Zimbabwe.
L’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Union européenne (UE) y sont observateurs.
- Sidibé
Kader, ont-ils seulement le choix? L’Anpe et tous les autres services impliqués dans la lutte contre le chômage au Mali et ailleurs dans le monde sont condamnés à adapter leurs stratégies et trouver des idées nouvelles pour faire face à la menace. Sinon personne ne peut prédire ce qu’il en résultera comme conséquences. La situation est grave partout et plus particulièrement dans les pays du sud.Quant à votre dernière question, le principe sacro-saint de toute association est la liberté et la volonté d’adhérer, à conditions bien sûr de remplir les autres critères définis par les textes.
Ils ont intérêt à vite chercher des solutions efficaces au problème du chômage. Sinon, l’explosion sociale qui en découlera, sera pire que la bombe nucléaire. Félicitations à l’Anpe de porter la voix du Mali dans un forum de ce genre. On attend les résultats le plus tôt possible. Pourquoi plusieurs autres pays africains ne sont pas cités parmi les membres?
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