Le Collectif des sortants des Instituts de formation des maîtres a tenu une conférence de presse à l’Ecole normale supérieure (Ensup). Objectif : dénoncer les difficultés auxquelles ses membres sont confrontés. C’était le samedi 14 avril 2018.
Le Collectif des sortants des Instituts de formation des maîtres a été créé en octobre 2017. Il poursuit la mission de faire intégrer directement ses membres à la fonction publique des collectivités. C’est un collectif qui représente tous les sortants des Ifm au Mali. Il a sa coordination à Bamako et des cellules dans les localités comme Kati, Sikasso, Mopti, Tombouctou et Kita.
Selon le président du Collectif des sortants des Instituts de formation des maîtres, Issa Dembélé, l’État a tendance à oublier les sortants des Ifm. «Chaque année, l’État nous forme, nous donne des attestations. Mais en général, nous ne savons pas à quoi servent ces attestations. Nous avons reçu une formation pour enseigner et nous avons été attestés pour enseigner. On est à plus de 5000 sortants aujourd’hui, mais l’État recrute très peu de sortants et continue à former chaque année», a-t-il déclaré.
«Nous, les sortants, nous sommes des enseignants de formation ; nous ne voulons pas sortir pour jeter des pierres, nous voulons réclamer nos droits dans le strict respect des règles. Pour ce faire, nous avons voulu organiser une marche pacifique tout en adressant une lettre à Mme le gouverneur, elle a donné un avis défavorable. On a également fait de même pour organiser un sit-in, elle a donné encore un avis défavorable. Qu’est-ce que nous devons faire ? Ce qui est sûr, nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons continuer de revendiquer jusqu’à ce que l’autorité nous réponde avec satisfaction», a-t-il ajouté.
Aux dires d’Issa Dembélé, au-delà de l’organisation du concours, le Collectif exige l’intégration directe de tous les sortants dans la fonction publique des collectivités. «Si on fait une étude sur les besoins et le nombre de sortants qui sont au chômage, on verra qu’il y a un écart très considérable. Pour le CAP d’Ansongo, nous avons pu faire un recensement et le besoin d’enseignant s’élève à plus de 200 enseignants, et les sortants qu’on a pu recenser à Ansongo ne dépassent pas 30. À Sikasso, la même chose, le besoin s’élève également jusqu’à 800 enseignants», a-t-il expliqué.
«Nous voulons la suppression pure et simple du concours d’entrée à la fonction publique des collectivités territoriale. On a vu le cas des étudiants de la nouvelle ENA (Ecole nationale d’administration), une fois admis au concours d’entrée à la nouvelle Ena, ils sont d’office fonctionnaires. Ils n’ont plus besoin de faire un autre concours après la formation pour être intégrés dans la fonction publique. Donc, nous voulons la même chose pour les Ifm…» a pesté Madiou Boniko, secrétaire général du collectif.
Selon lui, l’État doit s’impliquer davantage dans la gestion des écoles privées, car les sortants des Ifm ne sont pas destinés uniquement à évoluer dans le secteur public, mais aussi dans le secteur privé. À l’en croire, «Mais Dieu seul sait comment les promoteurs des écoles privées exploitent les sortants des Ifm».
Assétou Y. Samaké/stagiaire