Indication géographique des produits : Un tremplin pour les filières agricoles et artisanales

0

Le ministère du Développement industriel, en collaboration avec l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), a organisé le mardi 30 juin, un atelier national sur les indications géographiques à l’intention des acteurs de la démarche indication géographique au Mali. Les travaux se sont déroulés à l’hôtel Massaley. L’ouverture a été présidée par le conseiller technique du ministère du Développement industriel, Oumar Ag Mohamedoun. C’était en présence du chef de service de la formation et du Programme des indications géographiques à l’OAPI, Michel Gonomy et de la directrice du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), Mme Konaté Sountou Diawara.

L’atelier visait à doter les Etats membres de l’OAPI d’un cadre institutionnel à travers la mise en place de Comités nationaux, chargés d’évaluer et de coordonner à l’échelle nationale, l’activité d’accompagnement des produits en indications géographiques.
Michel Gonomy  a expliqué, à cet effet, que l’OAPI, dans son plan stratégique de participation au développement de ses Etats membres, avait élaboré au lendemain de la prise de fonction du directeur général en 2008, un programme d’appui à la mise en place des indications géographiques (PAMPIG). La phase pilote de ce programme a, d’ailleurs, bénéficié d’un financement de l’Agence française de développement (AFD), a-t-il indiqué.
Ce qui a montré aux décideurs politiques et économiques, aux producteurs et aux observateurs que le processus de labellisation d’un produit en indication géographique peut avoir un impact sur l’organisation des filières agricoles ou artisanales, notamment sur la productivité, le revenu des producteurs et un effet induit sur l’économie. Il a expliqué ensuite que la première phase du PAMPIG a permis d’enregistrer trois premières indications géographiques en Afrique subsaharienne, relatives au poivre de penja, au miel blanc d’Oku au Cameroun et au café Ziama Macenta en Guinée Conakry. Selon lui, le PAMPIG a montré que les indications géographiques sont parmi les outils les mieux adaptés au développement et à l’émergence des économies des Etats africains.
Le conseiller technique Oumar Ag Mohamedoun, lui, a précisé que la promotion des indications géographiques s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Ouagadougou dans laquelle les ministres en charge de l’Agriculture des Etats membres de l’OAPI se sont engagés à prendre en compte, dans les politiques commerciales et de développement rural des Etats membres, la promotion et la protection des indications géographiques et les obtentions végétales. Il a aussi rappelé que cet engagement a été renouvelé par la « Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérée de l’Agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie », issue de la 23ème  session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. La protection des indications géographiques, selon lui, est un moyen avéré de conférer de la valeur à la production agricole locale et de diversifier ses débouchées sur le marché international. Les actions de promotion s’inscrivent également dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui à la mise en place des indications géographiques dans les Etats membres de l’OAPI.
Il s’agit de créer des points focaux sur les indications géographiques et de mettre en place des comités de reconnaissance de produits nationaux en indications géographiques avant leur enregistrement (une recommandation de la 50ème  session du conseil d’administration de l’OAPI en 2010). C’est ainsi que l’Institut d’économie rurale (IER) a été désigné point focal et le CEMAPI est le secrétaire technique des indications géographiques dans notre pays.
Les missions d’identification et de descriptions réalisées par le point focal en collaboration avec le CEMAPI ont porté sur l’échalote de Bandiagara, la pomme de terre et la mangue de Sikasso, le riz Gambiaka de Niono, le poisson fumé de Mopti, le Sésame de Banamba, la gomme arabique de Kayes et le Wassa chè de Koulikoro.
« Les actions de valorisation de nos produits locaux par les indications géographiques contribuent à accompagner le renforcement des capacités de tous les acteurs du monde rural », a-t-il conclu.

Mamadou DOLO

                                                                                                                   dolo@journalinfosept.com

 

Commentaires via Facebook :