L’Institut malien de recherche-action pour la paix (Imrap) a présenté ce mercredi le rapport sur la recherche participative couplée à la projection du film documentaire de l’étude intitulé “Au-delà de l’idéologie et de l’apport du gain facile : les trajectoires des jeunes vers les nouvelles formes de violences en Côte d’Ivoire et au Mali”. C’était à l’hôtel Radisson.
Depuis avril 2016, l’Imrap mène un processus sur les trajectoires des jeunes vers les nouvelles formes de violences dans les régions de Sikasso, Gao et la ville de Bamako. Plus de 700 personnes ont été consultées. Les conclusions de cette étude transnationale impliquant la Côte d’ivoire et le Mali et déconstruisant certaines idées généralement acceptées sur les motivations des jeunes à s’engager dans la violence, permettent une nouvelle compréhension de la problématique et le renforcement de la résilience des communautés dans la sous-région.
Le rapport de trois ans de recherche participative est accompagné d’un film documentaire illustrant les problématiques sur les nouvelles formes de violences. Le travail a été réalisé à travers les séances de dialogue au sein des focus groupes et des entretiens individuels.
“Nous avons démontré que la population locale elle-même ne se reconnait pas toujours dans les cadres actuels d’analyse des phénomènes sur lesquels les interventions sont fondées au Mali. Ignorer cette déconnexion entre l’analyse extérieure et celle émanant de l’intérieur risque de conduire à des interventions qui s’attaquent aux mauvaises questions et/ou apportent de mauvaises réponses”, a souligné Traoré Néné Konaté, directrice exécutive de l’Imrap.
L’Inter-peace, un partenaire privilégié de l’Imrap n’est pas resté en marge. Selon sa directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest, Anne Moltes, l’action d’Inter-peace autour de la problématique de l’engagement des jeunes vers les nouvelles formes de violence s’inscrit dans l’un de ses mandats visant à soutenir le travail d’organisations locales de consolidation de la paix.
Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a exprimé toute sa gratitude à l’Imrap pour le travail abattu.
Le rapport sera mis à la disposition des décideurs pour aider les politiques dans leur prise de décisions sur les questions concernant les jeunes. Il s’agira aussi de les orienter dans la prise en charge des aspirations afin d’aboutir au retour rapide d’une paix durable.
Ousmane Sagara