Du 12 avril au 5 mai 2021, près d’une vingtaine de journalistes et représentants d’organisations de la société civile ont pris part à une formation en ligne sur les droits économiques, sociaux et culturels (DESC), organisée par Human Dignity, à l’issue de laquelle ils ont formulé des recommandations afin que la jouissance à ces droits puisse être effective et considérée comme des droits et non des faveurs.
Dans leur déclaration, les participants à la formation, dont votre serviteur, ont fait savoir qu’ils restent préoccupés par le manque d’attention accordée aux droits économiques, sociaux et culturels en Afrique subsaharienne et dans les 9 pays qu’ils représentent que sont : la RD Congo, le Mali, le Tchad, le Sénégal, Maurice, le Togo, Madagascar, le Cameroun et le Bénin. « Cette négligence a continué d’entrainer des difficultés dans l’accès aux services sociaux de base que sont la santé, la protection sociale ou encore l’éducation qui ne sont toujours pas considérés comme des droits fondamentaux », ont-ils regretté d’autant plus que, à leurs yeux, les obstacles à la jouissance effective du droit à l’enseignement primaire gratuit et obligatoire garanti par la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, restent notoires.
Au regard de ces défaillances, ils ont ainsi lancé un vibrant appel à leurs Etats respectifs à : mettre en œuvre effectivement tous les droits économiques, sociaux et culturels garantis par les traités africains et internationaux ratifiés, doter les ministères chargés des droits économiques, sociaux et culturels de budget et personnel adéquat, dédoubler d’efforts afin de permettre une vaccination rapide de leurs populations contre la Covid-19, renforcer de manière pérenne les systèmes nationaux de santé afin d’assurer à toutes et à tous un accès à des soins de santé de qualité , à court terme, renforcer les mesures d’aides jusqu’ici accordées afin de pallier les effets économiques de la Covid 19 ; et mettre en place des systèmes de protection sociale effectifs et pérennes accessibles à toutes et à tous, ratifier dans les plus brefs délais pour les Etats concernés le Protocole facultatif au Pidesc afin de permettre le dépôt de communications portant sur des violations alléguées de DESC, ratifier dans les plus brefs délais pour les Etats concernés le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples portant création d’une Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, et accepter la compétence de la Cour pour recevoir des requêtes d’ONG.
Alassane CISSOUMA