Inauguré le 5 juillet 2018, le centre de formation professionnelle(CFP) de Sénou, a enfin ouvert ses portes le 28 décembre 2021. Ce centre a pour vocation, selon les responsables, dont le Directeur général, Djibrilla Moussa, de minimiser la problématique de l’emploi et du chômage que connaît le Mali.
Jeudi 4 février 2021. Vers 10 heures. Nous (notre équipe de reportage) sommes arrivés au portail du CFP-Sénou. Un bâtiment flambant neuf, peint en jaune traduisant l’ambition de la structure. Des jeunes apprenants sont en récréation, à la devanture. Sur l’estrade à l’intérieur de la jolie bâtisse, l’équipe dirigeante avec à sa tête le Directeur Général, Djibrilla Moussa nous accueille, après le gardien eut ouvert la porte et que nous sommes entrés à bord de notre véhicule, à l’intérieur. Après les salutations d’usages, notre reportage commence avec un briefing dans la grande salle de conférence du centre.
Pour mieux comprendre les tâches et la structuration de ce nouveau joyau d’espoir pour les jeunes de 18 à 35 ans, le Directeur général du CFP-Sénou, Djibrilla Moussa, a exprimé sa fierté de nous accueillir pour nous présenter cette structure phare, qui vient d’ouvrir ses porte et qui a l’ambition de former des milliers de jeunes cadres dans le domaine des emplois pratiques et techniques. Il était entouré par le Directeur des études du centre, Modibo Traoré, du Surveillant général, Sékou N’Faly Tounkara et du chef des programme chargé de l’informatique, Moussa Belem.
Ici, les bureaux sont bien nettoyés, bien meublés, et le calme des lieux traduit le fait que la structure est en phase de démarrage et l’effectif n’est pas encore au top.
Ce qui n’empêche pas Moussa Belem d’introduire la « séance de travail », avec projection d’images. Il explique que, la problématique de l’emploi et du chômage constituant un défi majeur à relever, les autorités politiques et administratives se battent pour construire des centres de formations professionnelles pour les jeunes maliens. « C’est pourquoi, aujourd’hui, il apparaît clairement que cette problématique est au centre des préoccupations des plus hautes autorités. Et cela s’est réalisé avec la mise en œuvre de certains programmes, notamment le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD), le Programme Emploi Jeunes (PEJ I et II), la Politique Nationale de l’Emploi et la Politique Nationale de la Formation Professionnelle ».
Et le Directeur Général, Djibrilla Moussa de poursuivre : « Pour ce qui est de l’ouverture du CFP-Sénou, inauguré depuis 2018 et ouvert le 28 décembre dernier, il s’agit d’un travail acharné accompli par l’actuel ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, qui dès son arrivée à la tête du département, a fait de l’opérationnalisation de ce joyau sa priorité ».
Les raisons de création du CFP-Sénou
Et M. Djibrilla d’expliquer qu’en dépit des résultats enregistrés par ces différents programmes précités, les défis liés à l’emploi semblent demeurer. Pendant que la population en âge de travailler (15 ans et plus) a augmenté de 32,1% entre 2013 et 2018, passant de 7 180 327 à 9 485 579, le nombre de personnes en emploi a progressé seulement de 12,2% sur la même période. Les jeunes et les femmes sont les plus touchées par le chômage. Sur la même période, le taux de chômage global des jeunes âgés de 15-24 ans a augmenté de 7,4%. Les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. En 2013, 12,9% des femmes étaient en situation de chômage, contre seulement 6% des hommes. Par contre en 2018, le taux de chômage des femmes s’est rapproché de celui des hommes (18,8% contre 15,3%), même si ces deux taux dépassaient ceux enregistrés en 2013.
La population du Mali, lit-on dans la présentation Power point, est estimée en 2019 à 19 370 274 habitants dont 29,6% sont âgés de 15 à 24 ans et 29,3% sont des âgés de 15 à 35 ans de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation.
Selon les enquêtes EMOP, en 2019, le taux de chômage des jeunes de 15 – 35 ans (8,2%) est largement au-delà de celui du niveau national (5,9%).
Le nombre des sortants des centres de formation professionnelle a connu une augmentation en passant de 1 068 en 2018 à 3 224 en 2019.
Cependant l’’accès à une formation professionnelle de qualité reste toujours un problème majeur. En effet, très peu de jeunes ont accès aux dispositifs de formation professionnelle et par conséquent aux opportunités d’acquisition de qualifications professionnelles.
Selon le Directeur Général du CFP-Sénou, pour résoudre la question, le gouvernement de la République du Mali dans le cadre de sa politique de gestion des flux et d’amélioration de la qualité des ressources humaines, s’est engagé dans la construction des centres de Formation Professionnelle pourront contribuer au développement de l’offre et de la formation dans les filières porteuses répondant ainsi aux besoins du marché du travail. C’est dans cette optique qu’il a obtenu, dans le cadre de la coopération sino-malienne, de la République Populaire et Démocratique de Chine, la construction et l’équipement d’un centre de formation professionnelle moderne à Bamako-Sénou dans le secteur du bâtiment et travaux publics
Financé à hauteur de 10 milliards F CFA, dont 9 milliards de la Chine non-remboursables
Et Djibrilla Moussa de préciser que ce centre de formation a été financé à 99% par la Chine, donc une Aide offerte au Mali. Ces 9 000 000 000 F.CFA correspondant au don de la République Populaire Démocratique de Chine, a servit à la construction et à l’équipement du centre et 1 000 000 000 F.CFA a été donné par la République du Mali consacré au (branchement électrique, au réseau internet, l’exonération, les redevances).
Structuration du CFP-Sénou
Le CFP-Sénou, que nous avons parcouru en long et en large, est bâti sur le TF 10110 (propriété de l’état malien) dans la zone aéroportuaire de Bamako Sénou, sur une superficie d’environ 15 000m2. il est composé d’un bloc administratif (1526,68m2), des ateliers pour les pratiques d’expérimentales, (1263,16m2) pour les salles de classes (2269,04m2) pour des salles techniques spécialisées (341,32m2), une cantine avec cuisine (194,12m2). Un logement pour gardien sur une dimension de (19,74m2), des blocs de toilettes externes (78,12m2), deux terrains de sport (2283,09m2), une voirie interne (3452,99m2), deux forages équipés (38,64m2), deux châteaux d’eau (30 m 3), un parking (25 places), et des installations auxiliaires (108,56m2).
Le but recherché selon le Directeur Général et ses collaborateurs, est d’avoir un centre de formation moderne structuré autour de onze (11) filières de formation qui ont été définies par rapport aux priorités de la République du Mali conformément au plan d’actions de la Politique nationale de la formation professionnelle. A ses dires, le centre va mener des activités de formation initiale pour les jeunes et de formation continue pour les actifs de l’économie nationale et régionale.
Pour une capacité d’accueil de 350 apprenants par session, toujours selon lui, le centre évoluera dans 12 filières de formation, que sont, la construction métallique ; la menuiserie bois ; la peinture bâtiment ; la plomberie sanitaire; la chaudronnerie ; l’électricité bâtiment; le dessin Bâtiment ; le carrelage /pavage; le staff /décoration; la maçonnerie.
Le Froid/climatisation
La Maintenance d’engins lourds. Avec l’opérationnalisation du centre de Senou, le Mali aura, dans un proche avenir : une main d’œuvre qualifiée en construction métallique ; des jeunes menuisiers bois compétents pour réduire l’importation des meubles étrangers ; des jeunes qualifiés en plomberie sur le marché malien, sous régional et régional ; des compétences en froid/climatisation pour réduire le taux de main d’œuvre étrangère dans ce secteur.
Des peintres décorateurs professionnels
Des électriciens qualifiés qui augmenteraient la qualité des ouvrages; des spécialistes en bâtiment (maçons, carreleurs, staffeurs etc.) disponibles sur le marché de la construction du bâtiment pour un label « in Mali ».
A la lumière de tout ce qui précède, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que le CFP de Sénou est une jeune structure de formation professionnelle assez ambitieuse et qui promet de relever les défis auxquels le secteur est confronté. Mais elle aura besoin de l’appui nécessaire de l’Etat et des partenaires du Mali. Avec l’accompagnement des plus hautes autorités, cette école va jouer, sans doute, un rôle capital dans la formation en général, l’apprentissage, l’élaboration des manuels de formation, la mise en œuvre des plans de formation, l’orientation vers les employeurs, la production des données statistiques et le suivi des formés.
Lamine BAGAYOGO
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Le ministre Mohamed Salia Touré à propos de l’ouverture du CFP-Sénou
«Nous en avons fait notre priorité des priorités»
Le Centre de formation professionnelle de Sénou (CFP) est désormais opérationnel. Pour le dynamique ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, l’ouverture de ce centre était devenue une priorité des priorités, dès sa prise de fonctions.
Selon lui, il est inadmissible d’avoir une infrastructure de cette envergure dans un pays où 75% de la population à moins de 35 ans. « L’alternative formation professionnelle manque cruellement dans la mesure où le taux de déperdition scolaire est extrêmement important. Beaucoup de nos jeunes quittent le système scolaire sans avoir acquis la moindre compétence », explique-t-il. Avant d’assurer que ce sont toutes ces raisons qui font qu’il était important qu’une telle infrastructure soit opérationnelle et surtout que ce centre est gratifié avec des équipements de dernière génération. « C’est pourquoi, depuis notre arrivée à la tête du département Emploi et formation professionnelle, nous nous sommes inscrits dans la dynamique d’ouvrir cet établissement, le plus rapidement possible.
Une décision fort appréciée au sein de l’opinion qui ne cesse de magnifier les actions du ministre Mohamed salia Touré, qui est constamment sur le terrain pour redonner un nouveau souffle au secteur de l’emploi et de la formation professionnelle.
Lamine BAGAYOGO
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RENTREE SOLENNELLE DU CFP-SENOU
125 jeunes seront formés en cette année 2021
Après l’inauguration du Centre de Formation Professionnelle de Sénou (CFP) le 5 juillet 2018, avec la forte implication de l’actuel ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, la rentrée solennelle dudit centre s’est déroulée, le 7 février 2021. C’était sous la présidence du président de la Transition Bah Daw.
Au total, 125 détenteurs du diplôme d’Etude fondamentale, après l’étude des dossiers, ont été sélectionnés pour être formé cette année par 6 formateurs.
Selon le directeur général du centre, Djibrilla Moussa, 125 personnes avaient déposés leurs dossiers. Avant d’indiquer que seules les personnes ayant une tranche d’âge entre 18 et 35 ans ont accès au centre.
Un centre public à caractère scientifique et technologie
Le CFP-Sénou est un établissement Public à caractère scientifique et technologique (EPST). Pour ce faire, ses missions principales restent en un premier temps d’organiser des formations initiales en présentiel et alternance, au profit des jeunes diplômés du DEF et plus. Avant de les initier à des formations continues qualifiante et diplomate en faveur des travailleurs en activité. Pour un second temps, le centre a pour mission de promouvoir l’entrepreneuriat et développer la culture d’entreprise chez les jeunes (niveau DEF et plus) afin de réaliser des prestations, des sessions d’appui conseils, expertises et production de manuels pédagogiques.
Le CFP-Sénou reçoit en dotation initiale les biens meubles et immeubles qui lui sont affectés par l’Etat. A cet effet, ces ressources sont constituées par les subventions de l’Etat ; des organismes et entreprises publics ou privés, nationaux ou étrangers. Elles sont également subventionnées par des fonds d’aides extérieures ; des revenus financiers ; des dons et legs ; des emprunts ; des revenus provenant de droits d’inscription, et des frais pédagogiques et recettes diverses.
Il faut noter que depuis le 10 décembre 2020, le centre a effectué un certain nombre d’activités que sont le balayage et nettoyage (interne et externe) du nouveau joyau, l’installation du personnel du CFP; l’agencement de la candidature des apprenants et le dépouillement des dossiers de candidature pour enfin d’organiser la rentrée de la formation professionnelle.
Lamine BAGAYOGO