Le changement de forme du lancement de processus budgétaire est la conséquence du basculement de mode de budget en mode programmes
Les travaux d’élaboration du Budget 2019 ont officiellement démarré le 23 février à Bamako. C’était à la faveur d’une conférence inaugurale qui a regroupé les hauts cadres de l’administration financière et les partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali.
La cérémonie de lancement des travaux de la journée a été présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Sidibé Zamilatou Cissé, représentant le ministre. La rencontre a enregistré la présence du directeur général du budget, Sidiki Traoré, du représentant résident de la Banque mondiale, coordinateur du groupe thématique finance-économie, SidikiWalbani.
Les thèmes choisis pour la rencontre étaient, entre autres, la mise en oeuvre du budget programmes ; la gestion des investissements ; le rôle des acteurs du budget programmes et le cadrage macro budgétaire pour 2019.
Traditionnellement organisée sous forme d’atelier, cette conférence est une première du genre dans notre pays depuis le basculement du système budgétaire en mode programme, en janvier dernier.
Pour le directeur du budget, le changement de forme du lancement de processus budgétaire est la conséquence du basculement de mode de budget en mode programmes. Expliquant le cadrage budgétaire à moyen terme, Sidiki Traoré, dira que ce processus est un outil de prévisibilité budgétaire qui permet de bâtir des enveloppes budgétaires et alimenter le débat d’orientation budgétaire avec le paiement. Selon lui l’apparition des nouveaux acteurs et le changement de rôle de certains acteurs, la budgétisation axée sur les résultats introduit le dialogue de gestion.
Cela nécessite d’avoir une compréhension partagée des rôles par chaque acteur et de rendre dynamique ce dialogue de gestion. De même, il est évident que la mauvaise pratique du dialogue de gestion et l’incompréhension des acteurs ne favorisera pas la réussite de la réforme a expliqué Sidiki Traoré. C’est pourquoi, le directeur du budget a indiqué que l’espoir est permis que cette conférence soit l’occasion de partager la bonne compréhension des rôles de chaque acteur et les aspects importants du dialogue de gestion en vue de garantir l’efficacité de vos programmes, a-t-il précisé.
Il a par ailleurs souligné que le contexte macro-économique qui prévaut à l’élaboration du budget de 2019 est caractérisé par l’affermissement de l’activité économique mondiale en raison dune dynamique de croissance enclenchée, notamment, en Europe, en Asie, ainsi qu’aux effets positifs liés aux modifications de la politique fiscale américaine, malgré les tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
Et Sidiki Traoré d’ajouter, que la mise en oeuvre du budget- programmes présente des enjeux et des défis que l’ensemble des acteurs devront s’approprier pour faire de cette réforme une réussite pour le développement économique de notre pays et pour l’amélioration de la gouvernance économique et financière.
Pour Sidiki Traoré, les bons résultats macroéconomiques déjà atteints par notre pays doivent être consolidés et renforcés à travers une planification budgétaire visant à maintenir la stabilité macroéconomique et à améliorer la qualité de la dépense, tout en utilisant efficacement les ressources disponibles pour une croissance économique durable et inclusive.
A la suite du directeur du budget, ce fut au tour du Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances d’attirer l’attention des participants, sur le fait qu’en plus des aspects liés à la réforme, le budget 2019 poursuivra, entre autres, la mise en oeuvre d’un ensemble de mesures visant à soutenir la mise en oeuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire, la Loi de programmation de la sécurité, l’Accord pour la paix et la réconciliation et le Cadre stratégique pour la relance et le développement durable (CREDD) 2016-2018. Mme Sidibé Zamilatou Cissé a indiqué que les perspectives macroéconomiques s’annoncent favorables pour le Mali en 2019, malgré un léger repli du taux de croissance réel projeté à 4,7% contre 5% prévu en 2018. Quant à l’inflation, elle est prévue à 1,6% en 2019 contre 1,3% en 2018.
Au nom des partenaires techniques et financiers, le représentant de la Banque mondiale n’a pas manqué de saluer ce nouveau format d’élaboration du budget. Il va favoriser l’établissement d’une culture de transparence dans la gestion budgétaire a expliqué SidikiWalbani. Il a donné des assurances quant à l’accompagnement des partenaires techniques et financiers dans cette nouvelle dynamique de gestion budgétaire.
Mohamed Naman Keita