Depuis le 24 novembre les écoles publiques sont quasiment fermées à Bamako. A l’origine, l’opération de contrôle physique des agents de la fonction publique, lancée depuis le 20 octobre dernier.
Faut-il, le rappeler, depuis le 20 octobre dernier le gouvernement, à travers le ministère du travail de la fonction publique et des relations avec les institutions, a lancé une opération d’envergure nationale, en vue de recenser les agents de la fonction publique. Cependant si, dans les départements ministériels et camps militaires, l’opération a fait moins de bruit, tel ne semble pas être le cas pour les enseignants, corps qui renferme la plus grande masse de la fonction publique. Pour preuve, depuis le 24 novembre, dans la quasi-totalité des écoles publiques (fondamentales et secondaires), c’est la paralysie totale. Bien que n’étant pas en congé, les élèves inscrits dans les écoles publiques sont dans la rue. Car les salles de classe sont désertes d’enseignants et même de directeurs, tous mobilisés sur les différents points de recensement retenus pour l’occasion. Au nombre desquels : le lycée Askia Mohamed pour la rive gauche, les locaux de l’académie de la rive droite à Niamakoro et le CAP (Centre d’Animation Pédagogique) de Faladiè pour les enseignants de la rive droite. Le hic qui fait tilt, dans cette opération initiée par le gouvernement, c’est surtout la mauvaise organisation.
Selon les témoignages de plusieurs enseignants recueillis par nos soins à l’Académie d’Enseignement de la rive droite, les équipes chargées du recensement sont insuffisantes mais aussi, intellectuellement limitées. A notre passage le samedi dernier, aux environs de 9h, le travail venait à peine de commencer. Au moment où, plusieurs personnes avaient déjà passé la nuit aux belles étoiles dans la cour de l’académie, dans l’espoir d’être servi le lendemain. Hommes, femmes, ils sont de toutes les tranches d’âge et certains gravement malades. Sur les milliers de personnes à recenser les équipes en place ne parviennent qu’à recenser à peine 200 personnes par jour.
« Ils font exprès de nous faire tourner en bourrique, car ils sont payés par jour et plus l’opération prend du temps plus ils auront de l’argent », lance un enseignant avec véhémence. « Nous sommes là depuis plus de quatre jours, et les agents recenseurs n’ont aucun respect pour nous, car ils ne viennent jamais à l’heure et partent souvent avant l’heure» ajoute-t-il.
De l’avis de plusieurs observateurs et parents d’élèves, afin d’éviter l’interruption des cours le gouvernement devait programmer le recensement des enseignants pendant les périodes de congé ou à des heures creuses.
Lassina NIANGALY
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