Le rôle de l’information statistique dans le processus de développement économique et social est fondamental. Toutes les politiques mises en œuvre dans notre pays, notamment les politiques de réduction de la pauvreté, sont centrées sur l’amélioration des conditions de vie des populations.
A cet égard, les statistiques de qualité sont indispensables à l’élaboration de politiques convenables et à leur suivi et évaluation, a expliqué d’entrée de jeu le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population, Cheickna Seydi Ahamadi Diawara.
Pour cette raison, a-t-il poursuivi, le gouvernement du Mali a adopté pour la première fois en janvier 2006, le Schéma directeur de la statistique visant à assurer la production de statistiques de qualité dans notre pays.
Ce Schéma directeur de la statistique première génération et les revues annuelles dudit Schéma ainsi que le Schéma directeur deuxième génération, adopté en juillet 2014, et d’autres études spécifiques mettent tous l’accent sur la problématique des ressources humaines du Système statistique national (SSN), un facteur déterminant de la performance du système en matière de production de statistiques de qualité dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et culturelle.
Face aux besoins persistants et pressants en ressources humaines du SSN, le gouvernement a, par le passé, autorisé le recrutement d’autres corps de personnel dans les emplois de statisticiens, a-t-il noté.
L’effectif du SSN regroupe aujourd’hui 15 % de statisticiens sortis d’une école de statistique et 85 % d’autres spécialistes affectés à des emplois de statisticiens. Cette dernière catégorie de personnel, qui est du reste largement majoritaire, n’a pas une bonne maîtrise des outils statistiques et ceci expose la production et l’activité statistique en général à des risques d’erreurs préjudiciables à la qualité des statistiques publiques et à la gouvernance des affaires, a développé le ministre.
Pour trouver une solution à ce problème récurrent de ressources humaines du SSN et résorber le retard pris par le Mali comparativement aux autres pays de la sous-région, l’Institut national de la statistique avec l’appui de l’Union européenne, a réalisé une évaluation des besoins de formation du personnel du SSN en 2011. Cette évaluation a fortement recommandé la création d’un centre de formation et de perfectionnement en statistique qui aura pour missions :
– d’assurer la formation initiale des techniciens de la statistique ;
– d’assurer le perfectionnement et la formation continue des statisticiens du SSN ;
– de contribuer à la diffusion des méthodes et outils statistiques auprès des structures du SSN ;
– de participer à la recherche dans les domaines statistiques spécifiques ;
– de réaliser des études ou des expertises entrant dans le cadre de sa mission.
L’objectif visé, a indiqué le ministre, est de former et doter le SSN de 30 adjoints techniques de la statistique en moyenne par an, ce qui correspond aux besoins du SSN. .
Le Centre offrira une formation continue au personnel des structures du SSN. Cette formation sera diversifiée et adaptée aux besoins des différentes structures (Instat, CPS, observatoires etc.). Outre la mise à niveau des non statisticiens affectés à des emplois de statisticiens, le Centre visera d’ici 2020 le perfectionnement de près de 280 agents et cadres du SSN.
La création de ce Centre, dira M. Diawara, permettra de renforcer les capacités des structures du SSN en ressources humaines sans entraver éventuellement l’élaboration d’un plan de formation des statisticiens et la création d’une filière de formation en statistique à l’Université ou dans les grandes écoles pour les besoins de gestion de l’économie nationale dans son ensemble.
Le département de l’Aménagement du territoire et de la Population a soumis et obtenu le mercredi dernier le décret N°2015 portant création, l’organisation et modalités de fonctionnement du Centre de formation et de perfectionnement en statistique.
Ben Dao