Les jeunes diplômés sans emploi, réunis au sein du Mouvement des jeunes chômeurs du Mali (MJCM) n’arrivent plus à contenir leur colère. Et pour cause. Ils nourrissent bien des remontrances vis-à-vis du Ministère de l’Emploi et dénoncent le clientélisme autour de la Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle, laquelle, au fil de des éditions, se tient dans des conditions floues et opaques.
A delà de l’embellie et du saupoudrage que fait le Ministère de l’Emploi autour de la politique boursière, l’initiative de la Bourse, au fil de ses deux premières éditions, a recélé biens des insuffisances.
Après une première édition, exécutée à coût de milliards de nos francs sans qu’aucune évaluation ne soit faite, voilà que le département de l’Emploi et de la Formation Professionnelle lance une deuxième édition.
Et, c’est pour exprimer toute sa déception face aux nombreuses insuffisances de cette deuxième Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle que Seydou Gaoussou Diallo, Président du Mouvement des jeunes chômeurs du Mali (MJCM), décrie et met à nu la politique de la Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle. Celle-ci, telle que conçue, ne répond pas selon lui aux attentes réelles des milliers de demandeurs d’emploi.
La première lacune qu’on relève, c’est l’implication défectueuse des bureaux d’études et le mauvais accompagnement des jeunes bénéficiaires de kits.
Par ailleurs, le Département, dans l’organisation de la Bourse, fait fi des associations de demandeurs d’emploi quant bien même celles-ci pourraient jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et l’information. Ainsi, dès lors que les demandeurs d’emplois eux-mêmes sont ignorés, l’on s’interroge si réellement, la bourse leur est destinée.
Toute chose qui fait dire au MJCM, que la Bourse de l’emploi et de la formation professionnelle c’est plutôt une volonté manifeste des politiques de faire de l’emploi un simple coup médiatique, au lieu d’un véritable créneau de création d’emplois.
Par ailleurs, l’autre inquiétude est que, pourquoi les associations seront-elles impliquées seulement lorsque les kits seront prêts. Car, au lieu de donner des produits finis à des jeunes choisis sur fond de copinage et d’affinité, il est beaucoup plus urgent pour ces derniers d’accompagner les concepteurs de projets dès le montage du kit, afin d’en faire de futurs entrepreneurs. Aussi, faut-il remettre en doute ces bourses eu égards au manque de crédibilité des bureaux d’études.
A cela, viennent s’ajouter les critères qui vont déterminer les bénéficiaires des kits, voire la qualité de ceux-ci. Il y a véritablement de quoi s’indigner contre cette politique de l’emploi. Du coup, raison est donné à ceux là qui, au départ, l’on trouvé mauvaise.
David Dembélé