Pour mieux maîtriser l’outil d’inventaire du mercure dans les mines artisanales et à petite échelle d’or au Mali, le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, à travers la Direction Nationale de l’Assainissement, du Contrôle des Nuisances et des Pollutions (DNACPN) a organisé du 18 au 19 avril 2016 au Grand hôtel de Bamako, un atelier national de formation dans ce sens. Un atelier qui a été suivi d’un inventaire national de ce métal qui est d’un usage quasi universel dans l’orpaillage au Mali.
Le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, à travers la Direction Nationale de l’Assainissement, du Contrôle des Nuisances et des Pollutions (DNACPN) a organisé au Grand hôtel de Bamako, un atelier de formation sur les inventaires du Mercure dans l’orpaillage. C’était les 18 et 19 avril derniers. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Directeur national de l’Assainissement, du Contrôle des Nuisances et des Pollutions, M. Mahamadou Kaya, représentant le Ministre Dr. Ousmane Koné en présence de la représentante de l’ONUDI, des honorables députés, d’autres représentants des départements ministériels, des orpailleurs et bien sûr du Coordinateur du Projet de réduction de l’usage du mercure dans l’orpaillage Dr Oumar Diaouré Cissé.
Dans ses mots, à l’ouverture des travaux, la représentante de l’ONUDI, Mme Alice Traoré, a mis l’accent sur l’importance du projet sous-régional mis en œuvre dans trois pays, à savoir le Mali, Sénégal et Burkina Faso. Un atelier qui permettra de renforcer les capacités commerciales et sanitaires des orpailleurs, aussi de protéger l’environnement et au gouvernement d’élaborer son plan de campagne de l’orpaillage. D’où l’intervention urgente du projet conformément aux objectifs de l’ONUDI.
Le Directeur national de l’Assainissement, du Contrôle des Nuisances et des Pollutions, au nom du Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, a remercié les organisateurs et les partenaires du présent atelier qui avait pour objectif de maitriser l’outil d’inventaire du mercure dans les placers aurifères.
Cette activité, aux dires de M. Mahamadou Kaya, s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de réduction de l’usage du mercure dans l’orpaillage, financé par le mécanisme financier de l’approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM).
Avant de terminer, il a appelé les participants à l’assiduité et à la persévérance tout au long des deux jours des travaux.
Il faut noter que l’approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM) est un accord international non contraignant auquel notre pays, le Mali, a adhéré depuis son adoption le 6 février 2006 à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis.
Cadre politique, le SAICM permet de soutenir les efforts visant à ce que d’ici 2020, les produits chimiques soient produits et utilisés de telle manière que leurs effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement soient minimisés.
Le SAICM est principalement axé sur trois éléments, à savoir : la déclaration politique de haut niveau ou Déclaration de Dubaï, adoptée lors de la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques, par les Ministres des Etats membres de l’Organisation des Nations Unies ; la Stratégie politique globale qui traite de la portée de l’approche, de l’état des besoins, du besoin de financement, de la mise en œuvre et de l’évaluation des progrès accomplis ; le plan d’action mondial qui traite des mesures en faveur de la réduction des risques, du renforcement des connaissances et de l’information, de la gouvernance, de l’intensification du renforcement des capacités, de la lutte contre le trafic international illicite et des pratiques générales améliorées.
L’approche est dotée d’un mécanisme de financement appelé Fonds de démarrage rapide de la SAICM (SAICM Quick Start Programme Trust Fund) qui appui les pays en développement et ceux à économie en transition à atteindre ses objectifs, par le financement des projets pays, multi-pays et de ceux d’Organisations Non Gouvernementales.
Au cours d’une interview qu’il a bien voulu accordée à la presse, le Coordinateur du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé s’est penché sur les conséquences des inventaires du mercure dans l’orpaillage. Pour lui, le projet de réduction de l’usage du mercure dans l’orpaillage a été financé en 2011 par ce fonds de l’approche avec le choix porté sur l’ONUDI, comme agence d’exécution, leader en matière d’orpaillage pour un montant de 237.000 dollars US.
Lancé en avril 2012 pour un durée de 24 mois, il a connu des problèmes dans sa mise en œuvre de ses activités suite à la crise politico-sécuritaire qu’a connu notre pays et qui a conduit à la perturbation des voyages des Experts de l’Agence d’exécution et plus spécifiquement de Artisanal Gold Council (AGC), leader en études sur l’orpaillage. Ainsi, toutes les activités liées au transfert de technologies alternatives au mercure et aux formations contractées avec cette organisation ont été différées ou recontractualisés. Tel fut le cas de cette formation.
Pendant ce temps, les experts nationaux, en compagne du Groupe de travail, ont procédé à la réalisation de certaines activités. Entre autres, on peut citer l’élaboration du Plan national d’actions de réduction de l’usage du mercure dans l’orpaillage en deux versions tout en intégrant les dispositions de l’article 7 portant sur l’usage du mercure dans les mines artisanales et à petite échelle d’or de la Convention de Minamata sur le mercure et de son annexe D portant sur le Plan d’actions à préparer par les parties à la future convention. Aussi, ils ont procédé à l’élaboration du rapport sur les métaux lourds en usage dans l’orpaillage au Mali ; des activités de recensement des placers actifs d’or et de sensibilisation des orpailleurs, par rapport aux effets néfastes du mercure et d’autres substances chimiques comme le cyanure sur la santé et l’environnement. Enfin, ils ont participé à des rencontres et débats publics sur le sujet à l’échelle institutionnelle nationale et à des foras nationaux et internationaux. Des activités réalisées en parfaite intelligence avec le siège de l’ONUDI et bien souvent par vidéoconférence, comme méthode alternative.
Le Mali a signé la convention de Minamata sur le mercure le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon et le gouvernement a adopté ladite convention lors du Conseil des ministres du 25 février 2015. Aujourd’hui, les yeux sont braqués sur l’Assemblée nationale pour ratifier cette convention lors de la session en cours. Le négociateur du Mali est le vice-président du Comité des Négociations intergouvernementales de la Convention au compte du Groupe Africain.
De nos jours, cette convention a été ratifiée par une vingtaine de pays dont les Etats d’Amérique. Et sa rentrée en vigueur et la tenue de la première conférence des parties est prévue pour le dernier trimestre 2017.
Youssouf SANGARÉ