Atelier de présentation du mandat de la MUNISMA : «Les populations ne peuvent attendre plus longtemps pour retrouver les conditions minimales d’une vie normale», dixit M. El-Ghassim Wane

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La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a organisé lundi dernier un atelier sur la présentation de son nouveau mandat et le renforcement du soutien au plan d’action du gouvernement. La cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Colonel Sadio Camara (représentant le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga en mission en Côte d’Ivoire) aux côtés du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la Minusma M. El-Ghassim Wane.

«Manifestation de la force de notre partenariat et une volonté d’œuvrer à son renforcement continu» ! Telle est la vision que le chef de la Minusma M. El-Ghassim Wane a présentée de l’atelier sur la présentation du nouveau mandat de la mission onusienne et le renforcement du soutien au Plan d’action du gouvernement (PAG) tenu lundi dernier (9 août 2021) dans un hôtel de Bamako. Une rencontre que le diplomate onusien a également placée «sous le sceau de l’urgence». Et cela d’autant plus que, a souligné M. Wane, «le temps qui reste avant la fin de la Transition est court» et que «les populations qui, font face au fléau de la violence et aux privations de toutes sortes au quotidien, ne peuvent attendre plus longtemps pour retrouver les conditions minimales d’une vie normale».

Ce qui fait dire au chef de la Minusma que «nous avons un double impératif, notamment celui de la célérité dans l’action et de l’efficacité dans le résultat». Et, les massacres intervenus hier (dimanche 8 août 2021 avec une cinquantaine de civils tués par des hommes armés) en différentes localités du cercle d’Ansongo (Gao) sont «un triste rappel de ce double impératif».

Il a rappelé que les défis auxquels le Mali est confronté sont immenses et multiples puisqu’ils sont d’ordre politique et sécuritaire. «Ces défis sont le produit de problèmes de gouvernance dont le règlement permettra au Mali d’asseoir la paix et la stabilité à laquelle aspire si profondément son peuple sur des bases plus durables», a indiqué M. El-Ghassim Wane. Il s’est félicité que la Transition se soit fixé comme objectif (dans la période qui lui est impartie) d’assurer le retour à une vie constitutionnelle normale ; de relever certains des défis auxquels le Mali fait face ; et surtout de poser les jalons qui permettront de s’attaquer à «la racine des crises récurrentes que le Mali a connues ces dernières années».

«La tâche est assurément immense et complexe. Mais elle n’a rien d’impossible. Elle l’est d’autant moins que les autorités de la Transition ont clairement marqué leur détermination à remplir les engagements qu’elles ont pris et que leur démarche est sous-tendue par une vision claire de ce qu’il importe de faire», a apprécié le chef de la mission onusienne au Mali. D’où la nécessité pour la communauté internationale de «renforcer son accompagnement de la Transition pour que celle-ci soit un succès et marque une avancée tangible et significative tant pour le Mali et les Maliens que pour la région dans son ensemble».

«Pour réussir, le Mali a besoin d’une solidarité internationale continue et accrue. En fait, il s’agit d’un devoir de solidarité dont la communauté internationale doit s’acquitter envers un de ses membres confronté à des difficultés forcément passagères. C’est un devoir qui participe de l’intérêt bien compris de tous, tant il est vrai qu’un Mali en paix sera un atout formidable pour la région et bien au-delà», a-t-il ajouté. Il a profité de l’opportunité pour réitérer l’engagement de la Minusma à aider et à accompagner du mieux qu’elle peut l’action des autorités et autres parties prenantes maliennes.

Les quatre attentes prioritaires du Mali

«Des efforts importants ont été​ ​consentis et continuent de l’être. Nous tirons fierté du dévouement des femmes et des hommes déployés sur le terrain, de ce qu’ils accomplissent quotidiennement au service des populations et en appui à l’Etat malien dans des conditions qui n’ont rien de facile», a souligné le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies.

Et de rappeler, en s’inclinant devant leur mémoire (ainsi que devant celle des membres des forces de défense et de sécurité maliennes et des autres forces internationales tombés sur le champ d’honneur) que plusieurs d’entre des agents et Casques bleus ont «payé de leur vie leur engagement en faveur de la paix au Mali».

Dans son intervention à la cérémonie d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a mis l’accent sur les attentes du Mali par rapport à ce nouveau mandat de la Minusma dans le contexte actuel du pays. Il a surtout insisté sur quatre attentes prioritaires dont la première concerne l’appui de la mission à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.

La seconde est liée au soutien de la Minusma à l’application de la Stratégie globale pour la stabilisation du centre du Mali. La 3e priorité porte sur le processus de transition en cours au Mali. «C’est un volet essentiel pour la réussite de la transition, car devant conduire au transfert du pouvoir aux autorités élues par le peuple malien. C’est pourquoi, nous attendons un accompagnement conséquent de la MINUSMA au Gouvernement de la transition en vue de la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles, conformément à la demande du Conseil de sécurité», a souligné le ministre Abdoulaye Diop.

Et, enfin, la 4e tâche prioritaire a trait à la dimension régionale du mandat de la mission onusienne, notamment son appui au G5 Sahel, particulièrement à sa Force conjointe.

L’atelier de jeudi doit aider le Mali et ses partenaires à identifier les voies et moyens d’un appui plus efficace dans les trois axes prioritaires de la Mission que sont la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger ; la stabilisation du centre aux prises avec une violence multiforme et l’appui à la conclusion réussie de la Transition. L’atelier a regroupé les Départements ministériels et Institutions maliennes compétents ainsi que les Divisions de la MINUSMA sous la haute direction du Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies.

Moussa Bolly

 

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