Suite aux événements du 23 mai dernier à Kidal,une vingtaine de fonctionnaires en service dans la ville de Kidal qui avaient abandonné leur poste ont vu leur salaire suspendu par une décision du gouvernorat de la dite localité. Mais la protestation de l’UNTM a permis de lever la mesure.
Le 23 mai dernier, suite à une insurrection déclenchée par une poignée de militaires dans les camps de Kidal et Menaka, des fonctionnaires de l’Etat ont abandonné leurs postes pour mesure de sécurité. Leur attitude a été jugée par les plus hautes responsables de la région, notamment le gouvernorat, comme un abandon de poste. Ainsi les jours « chômés » par ces fonctionnaires ont été comptabilisés et retenus sur leurs salaires d’environs deux mois.
La décision a surpris les fonctionnaires qui, à leurs dires, n’ont fait que se mettre à l’abri.
« Nous ne comprenons pas cette suspension ou de retenue sur de nos salaires. Nous avons le droit de nous protéger en temps d’insécurité. Même les forces armées censées nous proteger ont fui en laissant dernière elles une population incapable de se défendre », s’est indigné l’un des fonctionnaires frappés par la mesure que nous avons joint hier par téléphone. Selon notre interlocuteur, la décision de suspension du salaire par le gouvernorat date du lendemain des attaques du 23 mai. « Si c’est le cas, nous disons qu’il faut aussi une retenue sur le salaire de certaines personnes du gouvernorat qui avaient été séquestrées par les assaillants pendant quelques jours » a-t-il expliqué.
Indignés par la mesure de suspension, certains ont protesté de vives voix auprès de l’Union régionale des travailleurs de Kidal qui, avant d’informer le secrétaire général du bureau exécutif national de l’UNTM, a démarché le gouvernorat pour savoir les motifs de la suspension du salaire des fonctionnaires.
Le vendredi 18 août dernier, suite à la protestation du premier responsable de la Centrale syndicale, Siaka Diakité, le gouverneur a levé la décision permettant ainsi aux fonctionnaires, qui avaient abandonné leur poste, de rentrer dans leurs droits.
« Nous nous félicitons de la réaction instantanée de l’UNTM », a dit notre interlocuteur. Il a ajouté que l’Etat doit prendre des mesures pour protéger les citoyens en temps de conflits.
« Nous avons accepté, en tant que Maliens de servir notre pays avec loyauté partout où le besoin se fait sentir, mais nous avons besoin aussi de sécurité », a conclu notre interlocuteur.
« Depuis vendredi, tout est rentré dans l’ordre et nous demandons à nos camarades d’être sereins, car nous sommes soudé pour une même cause » a assuré le secrétaire général de l’UNTM Siaka Diakité.
Amadou Sidibé, Idrissa Sako
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