Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Modibo Kadjoké, a ouvert, mercredi, la réunion du comité intersectoriel de suivi des résolutions de Ouagadougou sur l’étude portant évaluation de la politique nationale de l’emploi.
C’était dans la salle de conférence du Conseil national du patronat du Mali en présence du directeur adjoint de l’équipe d’appui technique du BIT (Bureau international du travail) à Dakar, notre compatriote Dramane Haïdara, des représentants des organisations d’employeurs et de travailleurs, de délégués de la société civile et des membres du comité national intersectoriel. Cette rencontre, a rappelé le ministre, constitue le socle d’une nouvelle vision inscrite dans la continuité des actions soutenues que la Mali a développé depuis 1998 à travers l’adoption d’un document cadre de politique nationale de l’emploi. Cette vision se fonde sur une dynamique d’échanges et de partage mettant en relation tous les acteurs concernés notamment les représentants de l’administration, les organisations d’employeurs et de travailleurs, la société civile ainsi que les partenaires techniques et financiers dont le BIT.
C’est en cela que Modibo Kadjoké salue la mise en place du comité pour le suivi des résolutions du sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernement de Ouagadougou de septembre 2004 et qui nous donne entière satisfaction à travers le travail exécuté depuis juillet 2009. La réunion de mercredi consacre aussi l’aboutissement d’un processus, celui de l’évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale de l’emploi, dans le cadre d’une étude menée avec le concours du BIT, par des consultants nationaux. La réunion s’est principalement attachée à apprécier le niveau de réalisation des actions d’appropriation du processus par les parties prenantes concernées et les difficultés ou faiblesses constatées dans la mise en œuvre effective de ladite politique. « Créer des emplois en nombre suffisant pour combattre les problèmes de chômage, du sous-emploi et des bas salaires, tel est le formidable défi économique et social que doivent relever tous les pays quel que soit leur niveau de développement », soulignait déjà le directeur général du BIT à la conférence internationale du travail de 1995.
En cette période de mondialisation économique et de crise financière et économique, note Dramane Haïdara, les pays africains doivent faire face et relever ces défis, comme tous les autres pays du monde car, poursuivra-t-il, le chômage, quand il atteint des proportions trop élevées, aggrave les inégalités et l’exclusion sociales ainsi que l’insécurité économique et la détresse humaine. En 2005, face à l’ampleur des questions de pauvreté et de chômage, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté, lors du sommet de Ouagadougou, une recommandation forte visant à placer l’emploi au cœur des stratégies de réduction de la pauvreté en adoptant un plan d’action assorti d’un mécanisme de suivi. Ce rôle important de l’emploi dans la lutte contre la pauvreté a été renforcé par la communauté internationale avec la décision des chefs d’Etat lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, de choisir l’emploi plein et productif et le travail décent comme objectif global afin d’atteindre les ODM. Cet ensemble de décisions encourage l’OIT à poursuivre son assistance technique aux pays membres qui le demandent, pour la formulation d’une politique nationale de l’emploi, cadre d’action institutionnel en faveur de l’emploi qui fixe les orientations nécessaires et dispose de mécanismes de contrôle et d’évaluation efficaces.
La volonté politique apparaît ainsi nécessaire et indispensable pour la promotion de l’emploi. Dans cet ordre d’idées, la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation d’une politique de l’emploi constituent un exercice essentiellement national « appartenant » en propre aux pays. Sa nature, les procédures et les modalités qu’il implique seront spécifiquement nationales. La formulation, la mise en œuvre et l’évaluation d’une politique de l’emploi, selon Dramane Haïdara, ne peuvent se faire efficacement que dans le cadre d’une bonne gouvernance. Les 5 propositions concrètes formulées par le BIT pour traiter le déficit d’emploi passent, entre autres, par l’installation des objectifs du travail décent au centre des efforts nationaux et internationaux de développement, la croissance économique, la compétitivité et le développement de l’entreprise, le niveau de qualification de la population et le relèvement du défi de l’emploi.